La dévastation engendrée par le cyclone Chido à Mayotte n’est pas qu’une catastrophe naturelle. C’est bien sûr la conséquence du réchauffement climatique engendré par le capitalisme mortifère. Mais c’est aussi la conséquence d’une politique coloniale menée par l’État français, depuis le rachat de l’archipel en 1841, et qui ne sera nullement démentie après les référendums de 1974 et 1976 actant le rattachement définitif de Mayotte à la République française ou après la départementalisation en 2011.

L’attitude de Macron et des ministres qui s’y sont rendus, pleins de leur morgue dégueulasse et de mépris bourgeois (allant jusqu’à rire face caméra comme la ministre Borne) face à des populations éprouvées et démunies, en dit long sur cette politique coloniale et ses effets sociaux délétères. Macron se défend en affirmant que ce n’est pas lui le cyclone, et qu’il n’est pas responsable !
Si ! Macron est responsable !
Il l’est au même titre que ses prédécesseurs depuis des décennies. L’archipel a été laissé en état de sous-développement en termes d’infrastructures, de services publics… Par exemple, l’hôpital de Mamoudzou est dimensionné pour une population de 100 000 personnes. Il y en a 4 fois plus aujourd’hui.
La gestion de crise est déplorable, de la même manière que celle de la crise de l’eau en 2023 : manque d’eau potable et de nourriture, en particulier dans les zones reculées et les bangas (bidonvilles) où les secours peinent à accéder.
Alors que ce département de l’Océan indien subit régulièrement ce genre de phénomène, pourquoi rien n’a été prévu en termes de réserves alimentaires et en eau pérenne pour pouvoir faire face rapidement à la situation – et ne pas attendre près d’une semaine avant de pouvoir acheminer les premières aides en quantité largement insuffisante ? Parce que les habitants de Mayotte, et plus encore les migrants des Comores ou d’ailleurs, sont considérés avec négligence : mépris de classe et racisme entremêlés sont la cause de la situation à Mayotte.
Relogement : on ne peut pas y croire !
Macron annonce une loi pour pouvoir accélérer la reconstruction. Il fanfaronne avec ses prévisions de 2 ans. Bien sûr, pour la reconstruction des bâtiments en dur, cela peut même être plus court, pour peu qu’on y mette les moyens. Mais pour les bangas, ces bidonvilles, qu’est-ce qui est prévu ? Construire des bâtiments pour plus de 300 000 personnes, alors que jusque-là, la seule politique proposée était leur démolition sans proposition de relogement durable afin de faciliter les expulsions. La seule politique menée depuis des décennies sur l’archipel a été celle de la répression et de la paupérisation. On ne peut faire confiance à ce gouvernement bourgeois.
Le mouvement ouvrier, les syndicats en premier lieu, doivent agir pour faire jouer la solidarité ouvrière. En définitive, dans une société de classe, une catastrophe naturelle n’est jamais qu’une catastrophe naturelle, c’est toujours une catastrophe sociale et politique percutant plus durement les plus pauvres et démunis.