Kanaky/Nouvelle-Calédonie : à quoi jouent Valls et l’État français ?

Un an après la révolte contre le dégel du corps électoral en Kanaky, où en sont la situation et les négociations depuis la nomination de Valls aux Outre-Mers ?

La répression est toujours là, les prisonniers toujours en France. L’économie et le niveau de vie de la population ne s’améliorent pas. Au Nord, la mine de nickel est la seule source d’emploi, mais l’arrêt de la transformation du minerai sur place a des conséquences catastrophiques. Faite maintenant en métropole, le gouvernement français a un moyen de contrôle de plus.

L’accord de Nouméa de 1998 devait planifier le transfert des pouvoirs via trois référendums sur l’indépendance et le développement des infrastructures, etc. Mais l’archipel a été maintenu dans un état de sous-développement par les capitalistes et l’État français. Les premiers ont pu continuer à faire des profits sur le nickel et le second maintenir une présence géostratégique dans la région.

Valls a-t-il fait un « virage » à gauche ?

Bien sûr que non. Il a fait plusieurs visites sur l’île, d’abord en étant complètement du côté des loyalistes, pour maintenant se faire insulter par ce camp, en proposant une sorte d’autonomie. Il veut apporter une certaine stabilité, qui sera temporaire. Les anti-indépendantistes protestent : la « démocratie est en jeu, la population a voté contre » ! Mais dire que les trois référendums ont amené au refus de l’indépendance est faux. Le dernier a été boycotté parce qu’il se passait pendant un confinement dû au Covid !

La semaine du 5 mai, Valls a proposé au débat un accord de « souveraineté avec la France » qui n’est ni de l’indépendance, ni de l’autonomie. Il parle de transférer une partie des pouvoirs, mais sans préciser les délais ni comment. Valls et Macron vont continuer à jouer la montre.

FLNKS et CCAT ont salué cet accord. Pourtant, c’est la garantie que l’exploitation et l’oppression de Kanaky vont continuer. Une réelle autodétermination du peuple kanak n’existera pas sous le capitalisme. Pour dégager les capitalistes et l’État français, il faudra une lutte déterminée avec un programme pour les exproprier car seule une économie socialiste, aux mains des travailleurs, pourra garantir une existence digne à la population.

Articles paru dans l’Égalité n°228, par Elemiah