Grève massive à Pôle Emploi

Ce 1er février, les agents de Pôle Emploi sont entrés largement en grève à l’appel d’une large intersyndicale CGT-SUD-FO-SNAP-CFDT-SNU pour exprimer leur ras le bol et leur colère.

Rassemblement des travailleurs de Pole Emploi, ici à Rouen (76)

Une lutte pour de meilleures conditions de travail

Les directives du gouvernement et de la Direction Générale n’ont pas été accompagnées de moyens humains. Les conseillers se sont donc retrouvés avec une surcharge de travail. A Pôle Emploi, les suppressions de postes continuent et le recours en nombre aux CDD est en augmentation. Ce qui augmente toujours plus la charge de travail, alors que les privé-e-s d’emploi et les précaires sont toujours plus nombreux.

Les salaires n’ont pas été augmenté depuis 2017 (et ce n’était que d’environ 1%). Depuis 2010, il y a eu seulement trois augmentations d’environ 0,5% à chaque fois. Alors que les prix ont explosé, cela représente une perte du pouvoir d’achat de près de 10%. La seule réponse de la Direction Générale a été de créer une prime minable, qui met davantage la pression puisqu’elle est indexée sur les objectifs des directions.

Pour un service public de qualité au service des travailleurs privés d’emploi

L’autre raison de la colère, c’est la perte de sens du travail. Les directives se sont accélérées et les plans d’action tous plus prioritaires les uns que les autres s’accumulent à l’approche des élections présidentielles. Cette perte de sens n’est pas récente, mais elle ne fait que s’approfondir.

Bien sûr, le gouvernement communique sur une reprise de l’économie et une réduction du chômage, mais la réalité, c’est que les emplois sont précaires, avec des salaires inférieurs. A cela, il faut rajouter l’application de la « réforme » de l’assurance chômage qui casse l’aide au retour à l’emploi. Les contrôles de recherche d’emploi se sont intensifiés , ils ont abouti au 2ème trimestre à 52 300 radiations et, sur un an, à plus de 166 000… Du jamais vu ! Et d’ailleurs, les études d’offres effectuées par la CGT et son Comité national des privés d’emploi et précaires prouvent que la majorité des offres publiées sur le site internet de Pôle emploi sont bidon et mensongères. La dernière en date, de janvier 2022, relève 59% d’offres illégales et mensongères à Nancy, par exemple.

Les actions qui sont exigées obligent les conseillers à faire des choix, et les demandeurs d’emploi sont les premiers à en subir les conséquences avec un accompagnement détérioré et irrégulier. La dégradation constante des services rendus aux usagers, l’orientation permanente vers toujours plus de contrôles et de coercition, n’ont qu’un objectif : accroître la pression sur les privé-e-s d’emploi et précaires, en les obligeant à accepter n’importe quel emploi à n’importe quelles conditions salariales et de travail. L’objectif est de permette une exploitation toujours plus féroce de tou-te-s les salarié-e-s en baissant le soi-disant « coût » du travail (et donc les salaires de toutes et tous).

Non à la libéralisation du marché du travail

Parallèlement, Pôle Emploi est devenu une vache à lait ambulante pour les entreprises, essentiellement les grosses et les multinationales, grâce aux aides aux embauches (sans réel effet sur le chômage mais permettant aux actionnaires de remplir leur coffre de dividendes). C’est aussi le cas pour tous les prestataires privés, qui font le « travail » d’accompagnement à la place des agents de l’opérateur (si peu) public, et les officines de formations privées… tous ces requins pour qui le chômage est un marché juteux financé par l’argent public et celui des cotisations sociales. Pendant ce temps, seuls 40% des inscrits sont indemnisés et la majorité parmi elles et eux ont une allocation de misère.

Il faut que cela cesse ! Les agents sont en lutte pour :

  • Une augmentation générale des salaires des agents Pôle emploi, sous statut privé ou public !
  • Des recrutements massifs en CDI pour répondre aux besoins des usagers, ainsi que le passage en CDI de tou-te-s les précaires travaillant pour Pôle emploi
  • Le retrait des plans d’actions d’urgence qui se succèdent. Les embauches permettront de mieux répartir les demandeurs d’emploi et de pouvoir mieux les accompagner.
  • L’abrogation de la réforme par décret du gouvernement de l’indemnisation du chômage. 100% des chômeurs doivent être indemnisés à hauteur de 80% de leurs anciens salaires !
  • L’arrêt du contrôle de la recherche d’emploi et des radiations !
  • Pour un réel service public de l’emploi, halte à la libéralisation du marché du travail !