France insoumise : où aller ?

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Manifestation de la Fi du 23 septembre 2017 à Paris

Les 7 millions d’électeurs, les dizaines de milliers personnes qui sont venues aux meetings de Mélenchon durant toute la campagne – et les dizaines de milliers ayant participé aux marches des 18 mars et 23 septembre – ont montré la soif et le potentiel qui existe pour une nouvelle force politique. Une force politique d’opposition à tous les serviteurs des multinationales et des banques, que ce soit un Valls, un Fillon ou un Macron. On peut même, dans une certaine mesure, rajouter à ces millions de personnes, une partie des abstentionnistes et des électeurs de Hamon ou de Poutou.

Convention de la France Insoumise des 25-26 novembre 2017
Contribution de la Gauche Révolutionnaire – publiée dans l’Egalité n°186 (novembre-décembre)

Macron est arrivé au pouvoir avec un plan clair, pour servir sans vergogne les intérêts de sa classe, celle des grands groupes d’actionnaires et des grands patrons. Ce plan, il l’a annoncé dès le début : permettre aux capitalistes de faire des profits record en s’attaquant au salaire des travailleurs, sous toutes ses formes et par tous les moyens possibles, en faisant la nouvelle loi travail et en cassant les acquis du mouvement ouvrier. En quasi-supprimant l’impôt sur la fortune tout en baissant de 5 € (et de 50 € l’an prochain ?) les APL, il a démontré qu’il est le président des riches.

Pour autant, et malgré l’opposition de la majorité de la population, il commence à mettre en œuvre son programme. Et si Macron peut faire cela, c’est parce qu’en face, il n’a pas d’opposition suffisamment construite, organisée et massive. Une opposition qui permette à des millions de travailleurs et de jeunes de discuter de comment développer la lutte concrète, d’un plan d’action à proposer (notamment dans les syndicats, de façon coordonnée) pour donner confiance dans la possibilité de battre Macron – et de le dégager une bonne fois pour toute, lui et sa politique.

Un cap à passer

La Fi peut être cette opposition à Macron, il faut donc qu’elle veuille l’être vraiment. Il faut alors qu’elle soit une force démocratique, qui puisse être à la fois une fédération de tous les courants politiques qui veulent se battre, mais aussi (et surtout) un endroit où les insoumis peuvent discuter et décider ensemble localement, régionalement et nationalement, de la politique et des campagnes à mener contre le président des riches.

La FI doit passer un cap un an après son lancement pour être une force durable, attractive et efficace. La vie militante des GA est la base. Et elle doit être facilitée. L’organisation doit être plus fluide entre les différents niveaux de décision (local et national) ainsi que notre fonctionnement. Des moyens de financement autonome au niveau local sont désormais incontournables. De plus, les responsabilités nationales ont besoin d’être délimitées et désignées de manière collective et révocables.

L’enjeu est historique

La crise du capitalisme ne tire pas à sa fin. Cela signifie que les politiques qui visent à attaquer nos salaires et nos conditions de vies vont continuer, peu importe qui est à la tête du gouvernement. Il y a là un enjeu historique, la Fi doit être à la hauteur. C’est pour cela que la Gauche révolutionnaire milite pour la construction d’un outil qui permettra non seulement de virer Macron, mais aussi de le remplacer et d’en finir avec ces politiques au service des multinationales et des grands groupes d’actionnaires. Pour cela, il faudra mettre en propriété publique les secteurs essentiels de l’économie (banques, énergie, transports, distribution…) sous le contrôle démocratique de la population et des travailleurs, pour pouvoir organiser une vraie planification écologique, démocratique et socialiste de l’économie et ainsi construire une société réellement démocratique, sans dictature du profit et de l’exploitation.