Construire la Gauche Révolutionnaire et la France insoumise

21034289_1675577089142507_5052621449487037972_nIl y a un an, la Gauche révolutionnaire était présente à la première Convention nationale de la France insoumise à Lille. La candidature de Jean-Luc Mélenchon portait en elle l’espoir de battre une éventuelle candidature de Hollande, Valls mais aussi Sarkozy ou Le Pen, avec une véritable envie de revanche après la défaite contre la loi El Khomri. Les militants de la Gauche révolutionnaire participent et animent la vie de leurs groupes locaux de la France insoumise dans plusieurs villes.

Un enjeu crucial !

Il n’y a plus de partis de masse qui organise les travailleurs et la jeunesse, et défende, même de manière limitée le camp des exploités et des plus pauvres face au capitalisme. Du coup, il n’existe pas d’outil incarnant une alternative à ce système. Or, une telle alternative est nécessaire, et réalisable, c’est le socialisme. Il n’y a qu’en débarrassant l’économie de la dictature du profit, par la propriété publique des principaux moyens de production qu’on pourra l’organiser de manière démocratique, écologique et planifiée, pour le bien de tous. Pour cela, il faut que les masses se dotent d’un véritable outil politique, à même de leur permettre de s’organiser et de changer la société.

La Gauche révolutionnaire appuie tous les pas positifs qui peuvent permettre de construire un tel outil politique pour agir ensemble, et réfléchir à nouveau collectivement aux moyens et au programme nécessaires pour en finir avec ce monde d’injustices et de guerres. C’est le sens de notre implication dans la FI.

Combattre le capitalisme

Le capitalisme, ses profits faits sur le dos des travailleurs, génèrent de plus en plus de dégâts pour les Hommes et la planète. Toute une partie de la population se pose la question de comment stopper tout ça et s’intéresse à la politique. Une couche bien plus large que dans la période précédente se tourne notamment vers la France insoumise, qui est devenue depuis juin 2017 la première force d’opposition à Macron et Cie. C’est pour toutes ces raisons que nous avons participé à la campagne JLM 2017. Au contraire d’autres qui ont traîné des pieds pour appeler à voter Mélenchon ou même qui l’ont attaqué comme s’il était équivalent à Macron, nous n’avons pas sous-estimé l’impact qu’aurait eu la présence de Mélenchon au second tour de la présidentielle. Le climat politique et social aurait été changé en faveur des travailleurs.

Et nous avons de nombreux points d’accord avec des mesures d’urgence que propose le programme L’Avenir en commun pour améliorer les conditions de vie de la majorité de la population : augmentation des salaires, baisse des loyers, réduction du temps de travail pour en finir avec le chômage, planification écologique,…

Débattre du programme et des perspectives

Nos différences avec ce programme sont sur les moyens de stopper la domination des capitalistes. Certaines mesures sont trop limitées et n’empêcheraient pas les capitalistes de dicter leur loi du profit. Un « pôle public bancaire » par exemple ne suffira pas à enrayer la domination des banques, l’évasion fiscale, etc. Il faut la mise en propriété publique, par la nationalisation/socialisation sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs et de la population de l’ensemble du secteur financier pour créer un organisme de crédit unique permettant de financer les investissements et les besoins individuels à très bas taux. L’énergie, l’eau et autres doivent être retirés des mains du marché et de la voracité des actionnaires.

Changer cette république ne peut être seulement un « bon gouvernement » qui resterait isolé au milieu d’assemblées et d’institutions dominées par les représentants des intérêts des riches et des actionnaires. Une 6ème république n’a de sens que si elle permet un gouvernement des travailleurs, des jeunes, de la majorité de la population. Ces débats ne sont pas nouveaux à gauche et sont nécessaires. Et cela faisait longtemps que l’on avait pas eu la possibilité de les avoirs avec autant de personnes au sein d’une même force, tout en militant. Le caractère ouvert de la France insoumise est un élément fondamental et doit le rester.

La FI peut devenir une force numériquement importante et la situation politique peut poser la question de dégager Macron. Pour quelle politique ? Ces débats sont donc très concrets car la société d’exploitation qu’est le capitalisme est insupportable. Nous ne sommes pas immunisés des erreurs du passé parce que la FI ne serait pas un parti. Et on ne doit pas reproduire les erreurs (et au bout du compte les trahisons) du PS dans les années 70. Il est crucial que ceux qui refusent ce système puissent s’organiser pour le combattre et se préparer à prendre le pouvoir des mains des capitalistes pour construire enfin une société libre et démocratique, une société socialiste. C’est à cela que la Gauche révolutionnaire veut contribuer.

Par LEÏLA MESSAOUDI