Fermetures d’usines, chômage technique chez Fiat, Ford, Jaguar, Opel etc. Depuis le début de l’année, le secteur de l’automobile est en pleine restructuration, mettant au chômage des milliers de travailleurs.
Article paru dans l’Egalité n°110
Chez Fiat, trois usines connaissent du chômage technique, chez Volkswagen, le numéro 1 européen du secteur, la direction veut faire un plan d’économie et a prévu que, faute d’accord, 30 000 emplois seraient menacés.
La situation peut sembler paradoxale alors que les immatriculations de voitures neuves en Europe sont reparties à la hausse depuis janvier. Selon leurs critères, les usines sont en surcapacité, c’est à dire qu’elles produisent sans être utilisées à 100%. Ainsi, Mitsubishi est à 54%, Ford à 73%, Porsche à 88%, Renault à 83%… C’est cette raison qui pousse les patrons des multinationales à licencier les travailleurs, alors même qu’un taux d’utilisation à 100% est en fait impossible : à chaque nouveau modèle il faut réaménager les chaînes, modifier les équipements… L’idée des capitalistes est de produire autant, voire plus mais avec encore moins de travailleurs : augmenter l’exploitation donc !
Des usines qui ferment, des travailleurs licenciés…
« Quand on ouvre une usine, il y a toujours une sorte d’euphorie, on surestime le marché et on se retrouve avec des usines qui ne tournent pas à plein. La solution, il faut fermer 6 à 7 usines ». Voilà ce que disent les consultants (cités dans les Echos). Il faut fermer des usines car il faut gagner plus sans s’en faire pour les travailleurs qui vont trinquer.
Les salariés subissent déjà une flexibilité permanente, et la remise en cause de tous les acquis sociaux. Les ouvriers de ces secteurs sont harcelés en permanence. On leur répète et les oblige à faire sans cesse plus d’efforts pour « se maintenir dans la compétitivité ».
L’annonce d’embauche à Peugeot par exemple est en fait motivée par la volonté de créer des équipes de travail encore plus flexibles : la nuit et le week-end etc. Le ras le bol général qui couve s’est vu à l’usine Opel de Bochum en Allemagne où les travailleurs se sont mis en grève spontanée et totale. En plus, Opel est une usine qui est impliquée dans tous les secteurs de la ville : équipements sportifs, crèches etc. Les conséquences d’une fermeture seraient catastrophiques à tous les niveaux pour les travailleurs comme pour leurs familles.
Dans le même temps, cette entreprise reçoit d’énormes cadeaux fiscaux : une entreprise n’a pas à payer de taxes à l’Etat allemand si elle est en déficit. Quel beau cadeau… au détriment du prolétariat !
Mais c’est le mal fondamental du capitalisme qui provoque tout cela : la crise de surproduction. Ne pouvant écouler toute leur production, les capitalistes ne font pas autant de profits qu’ils voudraient, ils licencient ou font baisser les salaires, mais alors il y a encore moins de consommation, etc.
Contre les plans de licenciements dans l’automobile, contre la dégradation permanente des conditions de travail, une grève du secteur automobile, en même temps, dans plusieurs usines à l’échelle européenne aurait un véritable écho et serait une première étape. Elle pourrait montrer la voie pour un combat offensif d’ampleur de tous les travailleurs du public et du privé, avec les jeunes, les chômeurs contre l’exploitation capitaliste.
Par Aïssata Konté