Nous étions des centaines de milliers en grève et à manifester les 10 et 18 septembre contre le budget d’austérité de Macron. Après presque deux ans d’absence de luttes conséquentes et d’inertie des directions syndicales, la colère énorme contre sa politique au service des ultra-riches et capitalistes commence à s’exprimer par la lutte. La classe dirigeante est sous une forte pression.
Dans la foulée, la grève du 18 septembre a été bien réussie avec un million de manifestants.
C’est un premier round, mais la classe ouvrière a repris le chemin de la lutte et c’est peu probable que les travailleurs vont rentrer sagement dans le rang pour continuer à subir les attaques de Macron et des capitalistes.
« Bloquons tout » – début d’un mouvement de masse ?

La journée du 10 septembre, initiée par le mouvement « Bloquons tout » et rejointe par de nombreux syndicats, est l’expression de cette forte colère accumulée pendant des années, amplifiée par le budget d’austérité. Rapidement, les revendications sociales ont été au premier plan et l’idée de bloquer l’économie pour s’attaquer aux profits des capitalistes aussi. La nécessité de construire un mouvement de grève massif est revenue à l’ordre de jour dans les AG et les réunions des syndicats. Comment bloquer reste un peu confus. Mais la compréhension qu’il faut des grèves solides et déterminées dans toutes les entreprises et tous les services, en lien avec la jeunesse, pour faire reculer Macron et les capitalistes fait peu à peu son chemin.
Le soutien massif chez les travailleurs et les jeunes pour cette mobilisation et la profondeur de celle-ci ont fait tomber Bayrou avant même qu’elle n’ait lieu. Les directions syndicales ont dû appeler à la grève le 18 septembre et ont ensuite posé un ultimatum à Lecornu pour le 24 septembre.
Amplifions le mouvement – construisons une grève de masse !
Les directions syndicales se contentent d’interpeller le gouvernement, mais les travailleurs et jeunes mobilisés n’attendent rien de Lecornu, ils veulent le dégager, Macron et toute leur politique. L’intersyndicale n’appellera sûrement qu’à une seule journée de grève pour éviter que la grève ne se généralise et se reconduise. À nous de contrer cette approche !
Discutons dans nos lieux de travail, dans nos syndicats et nos lieux d’études, en AG et en heures syndicales, de la nécessité de construire un véritable mouvement de grève de masse pour dégager leur budget d’austérité et Macron-Lecornu avec. Exigeons des directions syndicales qu’elles appellent – comme prochaine étape – à trois jours de grève consécutifs pour hausser le ton.
Cela permettra d’encourager plus de travailleurs et de jeunes à rejoindre la mobilisation, en particulier ceux des secteurs peu mobilisés et de discuter de nos revendications. Et cela peut permettre de créer des conditions pour reconduire la grève massivement si le gouvernement ne recule pas. La crise politique est profonde, le gouvernement très affaibli et détesté, c’est le moment d’y aller et de lutter toutes et tous ensemble !
Dégageons Macron et les capitalistes !
Même si les directions syndicales font tout pour l’éviter, la question de dégager Macron, et sa politique, est sur la table. Et de façon confuse, la question de s’en prendre au système capitaliste est également posée. Pour mettre fin à ces politiques, il faut renverser le système capitaliste, exproprier les grands groupes capitalistes et nationaliser les secteurs-clés de l’économie (finances, énergie, grande distribution, transports, santé…) sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs. Ce sera une des premières mesures d’un gouvernement des travailleurs, issu de nos luttes et porté par celles-ci, pour construire une société socialiste.
Article paru dans l’Égalité n°230