Mascarade néocoloniale en Kanaky / Nouvelle-Calédonie

En novembre 2025, la nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, fait une tournée en Kanaky / Nouvelle-Calédonie pour tenter de relancer un « dialogue » autour de l’accord de Bougival. Cet accord, signé en juillet avec Valls, est rejeté par toute une partie des organisations kanakes dont le FLNKS. Derrière les discours sur la « paix civile » et la « réconciliation », l’État français veut maintenir son emprise coloniale et préserver les intérêts économiques des multinationales sur le nickel.

En réalité le gouvernement nie le droit à l’autodétermination. La volonté de Macron de dégeler le corps électoral a été stoppée (pour le moment) mais ils font tout pour contrôler le processus des votes prévus et affaiblir celles et ceux qui veulent décider pour l’avenir de la Kanaky, entre habitants.

La ministre prétend qu’il n’y aura « pas de passage en force » et que Bougival peut être « complété ». Tout ceci sonne creux ! Bougival est déjà un passage en force en soi. Les élection provinciales, prévues pour fin novembre 2025 au plus tard, ont été repoussées à juin 2026 par l’Assemblée nationale à Paris (avec le soutien du PS) ! Sous une forme ou une autre, un certain dégel du corps électoral sera remis sur la table.

C’est une nouvelle manœuvre pour gagner du temps, verrouiller le processus politique et imposer un cadre institutionnel favorable à l’État français. Ce délai prive les peuples de Kanaky d’une échéance politique après la révolte de 2024.

La seule issue, c’est que les travailleurs, les jeunes et les peuples opprimés s’unissent pour imposer une véritable autodétermination, contre les manœuvres et les accords bricolés. La lutte continue, par la mobilisation sur place et la solidarité internationale en France contre Macron et ses gouvernements.

Article paru dans l’Égalité n°231