Prise de parole de notre secrétaire au rassemblement du 29 juin contre la loi Duplomb ; loi de simplification des normes agricoles et réautorisant des pesticides interdits

Je vais parler pour la Gauche Révolutionnaire, et aussi en tant qu’élue municipale Décidons Petit-Quevilly (76).

Aujourd’hui, on se retrouve autour de la question de l’interdiction des néonicotinoïdes, mais on se retrouve malheureusement très souvent maintenant pour essayer de contrecarrer coup après coup ce que le gouvernement, et les gouvernements d’ailleurs précédents aussi, ont essayé de casser.

Parce que la question de l’environnement, qui est une question qui n’est pas une chose abstraite. C’est une cause qui ne devrait pas être l’affaire des militants écologistes seulement, ni une affaire de spécialistes. Cela nous concerne tous.

Les changements dans l’environnement, qu’ils soient naturels ou non, influent sur nos vies. Et même si on est capable de travailler sur les atomes ou sur l’intelligence artificielle, on dépend toujours de la nature pour se nourrir, boire, respirer. Aujourd’hui, plus que jamais peut-être, on constate que le système capitaliste peut offrir : aucune solution viable pour l’environnement et pour les êtres vivants qui sont sur la planète, car il est basé sur l’exploitation des ressources et de la force de travail dans le seul et unique objectif de faire du profit pour une minorité, sans planification à long terme et sans prise en compte du bien commun.

Le respect de l’environnement est donc un coût au lieu d’être un objectif pour eux. Et de la même manière qu’une marchandise, elle est produite que pour être vendu et dégager du profit. Les clauses environnementales, elles sont respectées ou établies que si elles n’entament pas ce profit, ou alors de manière extrêmement temporaire.

Et on constate qu’en 2018, certains pesticides, dont les néonicotinoïdes, avaient été interdits. Rappelez-vous la bataille qu’il y avait eu quand même, même au sein du gouvernement à l’époque, pour qu’il soient interdits en France. Mais on a constaté aussi que l’affaire n’a pas été définitivement classée et qu’en réalité les lobbyistes de l’industrie chimique ont continué leurs œuvres au niveau de l’Union européenne, ce qui a permis à ce que ce soit encore autorisé jusqu’en 2033.

Et là ça nous revient en pleine face aujourd’hui puisque c’est exactement ça qu’ils essayent de faire une loi dérogative jusqu’en 2033 : « Ben parce que l’Union européenne l’a autorisé, donc vous comprenez bien, on peut le faire aussi » et c’est grâce à tout ça que l’interdiction aujourd’hui est remise en cause.
On le constate tous les jours, c’est un combat, et on peut pas aller sur chaque rustine qu’ils essayent d’enlever et aller combattre ça. À un moment donné, la question se pose que l’environnement est une question éminemment politique et qu’elle traverse tous les domaines de notre vie.

Elle questionne l’organisation de la société, comme je l’ai dit, les moyens de production, d’échange et la répartition des produits. En d’autres termes, c’est intrinsèquement lié à l’économie capitaliste.

Et c’est pour ça que la Gauche révolutionnaire participe à ce combat et qu’on pense que c’est très important de lier l’ensemble des combats. Cette lutte, ça fait partie de la lutte des classes.

Pour nous, c’est une lutte centrale. Au même titre que tous les combats qui vont nous permettre de gagner peu à peu des droits. Mais malheureusement ces droits, ils sont remis en cause à chaque fois, comme on le constate sur nos droits démocratiques, et souvent ça va ensemble.

Mais c’est réversible aussi. On a constaté pendant la période du COVID qu’il a pas fallu longtemps pour que la nature, comme on dit, reprenne ses droits et qu’on peut aussi renverser les choses si on prend les affaires en main et si on se débarrasse du système capitaliste pour une société socialiste démocratique.

Il faut changer cette société, pour changer la société, il faut rentrer en lutte et c’est pour ça qu’aujourd’hui tous les combats sont des combats centraux pour mener à bien aussi la prise de conscience et faire comprendre que les choses ne sont pas découpées et que, comme on dit, fin du mois et fin du monde, ça reste un élément particulièrement vrai aujourd’hui dans la crise du système capitaliste.

Merci.

Par Leïla Messaoudi