Macron et l’illusion de l’économie de guerre

Derrière les discours guerrier de Macron sur l’entrée dans une « économie de guerre », se cache une réalité bien différente. Loin d’une mobilisation générale de l’appareil productif, le capitalisme français peine à répondre aux exigences des capitalistes face à une situation internationale tendue. Le système capitaliste est miné par ses propres contradictions. Pour preuve, les fortes tensions du gouvernement Lecornu avec l’Allemagne sur les futurs avions de chasse et l’incapacité de Dassault, soi disant la grande entreprise française d’armement, à remplir ses engagements.

Les capitalistes pris à leur propre jeu !

Macron veut faire croire à une transformation profonde de l’industrie nationale. Il évoque des milliards investis, des usines relancées, des stocks de munitions triplés. Mais dans les faits, les délais s’allongent, les livraisons d’armement patinent. Les fonderies de Bretagne qui produisaient pour Renault avaient été vendues, menacées de fermeture. Depuis, les fonderies rachetées en avril 2025 n’ont pas rouvert. Les travailleurs et leur syndicat dénonçaient début novembre 2025 : « on devait produire d’ici fin 2025 250 000 obus, on en a fait zéro ». Les entreprises comme Dassault peinent à recruter. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée, fruit de décennies de casse des lycées professionnel et de précarisation du travail, bloque la soi-disant montée en cadence du capitalisme français ! Le fonds d’investissement d’armement pourri Europlasma qui les a racheté n’a versé que 2,5 millions sur les 7,5 attendus !

Nous ne sommes pas en économie de guerre. Les profits sont toujours prioritaires pour les capitalistes, même quand il s’agit de « défense nationale ». Et les travailleurs, eux, sont sommés de « faire des efforts » pendant que les actionnaires encaissent.

À nous de décider

Macron ne veut pas réorienter l’économie vers les besoins sociaux ou collectifs. Il veut simplement adapter le capitalisme à une période de tensions géopolitiques croissantes, sans évidemment remettre en cause ses fondements. Cette stratégie est vouée à l’échec. Il faut en finir avec ce système. Seule une planification socialiste démocratique de la production et une mobilisation des travailleur-ses peuvent permettre de transformer la situation. Ce n’est pas d’une économie de guerre dont nous avons besoin, mais d’une économie pour les besoins de la population, débarrassée du profit et de la guerre, c’est à dire de l’exploitation et de la propriété privée des moyens de production. Il faut les nationaliser sous le contrôle et la gestion des travailleurs. Il est temps de construire une alternative socialiste et internationaliste.

Article paru dans l’Égalité n°231, par Leïla Messaoudi