La lutte qui se développe nous pose une question : quelle politique peut défendre nos intérêts, à nous les travailleurs et les jeunes ?
À gauche, deux lignes s’affrontent : une approche plus radicale, autour de LFI, en rupture avec les politiques d’austérité, et celle du PS et consorts qui sont prêts à s’allier avec Macron. Pourtant, les alliances électorales, Nupes puis NFP, ont vu le jour. Mais elles ont vite explosé, tant les désaccords politiques sont profonds. Alors, est-ce que c’est ça qu’il faut, qui peut battre Macron ?
Macron en difficulté, Faure à la rescousse
Déjà l’année dernière, le soutien du PS à Bayrou et son budget 2025, l’un des plus violents contre les travailleurs, est venu protéger les politiques pro-capitalistes au nom de la « stabilité ». Récemment, suppliant Macron de le nommer Premier ministre, Faure a fini par sortir du bois. Plus question d’être contre la retraite à 64 ans. Ils sont prêts à mener des coupes budgétaires de plus de 30 milliards. Leur soutien à la taxe dite Zucman de 2 % sur les 1 800 milliardaires ultra-riches n’est pas une vraie offensive contre la loi capitaliste du profit, malgré les cris du patronat. Car qui décide où ira l’argent ? Jamais ils ne proposent de revenir sur les privatisations des services publics ou les milliards donnés aux capitalistes. Au contraire, ils prévoient 10 milliards de plus d’« aides » aux entreprises.
Ils parlent d’« unité » mais écartent la France insoumise, pourtant la force politique la plus militante et la plus puissante, qui conteste la politique antisociale, raciste et guerrière de Macron.

Une unité sans principe nous divise
Quant à Glucksman (petit Macron bis), Ruffin, EELV ou « L’Après », ils rejouent la même partie. À coups de « primaires » ou autres, ils se font les champions de la même pseudo-unité sans autre principe qu’être aux affaires, mentant à tout le monde au passage. La majorité du PCF avec Roussel soutient une telle alliance, la « stabilité » et la compromission avec le gouvernement de la bourgeoisie française. Avec eux, la plupart des syndicats, alors qu’ils étaient pris dans les « négociations » avec Bayrou, appelaient à la « stabilité » après la chute de Barnier. Très utile pour Macron et les capitalistes.
Assez de se faire envoyer dans le mur ! Militants sincères du PCF et du PS, syndicalistes CGT, CFDT et les autres, jeunes en colère : c’est l’heure de la rupture avec cette politique et ces appareils !
Faisons de la politique !
À juste titre, LFI défend qu’il faille rompre avec le PS et que le problème central est celui du programme. Lequel du coup ? L’unité électorale ? Elle s’est faite a minima, encore plus avec le NFP qu’avec la Nupes, autour de mesures qui ne remettaient pas en cause le capitalisme. Des mesures acceptables par le PS, mais incapables de battre le RN et Macron idéologiquement. Loin de nous renforcer, les approches du type NFP nous affaiblissent, désarment notre camp politiquement. Elles permettent que les politiques antisociales et racistes se poursuivent.
Au final, le problème central est celui-ci : « Une partie massive des travailleurs se tient à l’écart de la bataille contre cette politique, faute d’un programme et d’une force politique qui montre et développe le rôle que pourraient jouer les travailleurs conscients de leur force. »
C’est cela qui se pose maintenant, c’est cela qui doit avancer. L’union dont on a besoin, c’est celle, massive, des travailleurs et de la jeunesse dans un parti et autour d’un programme de lutte contre le capitalisme, pour le véritable socialisme !
Par Cécile Rimboud, article paru dans l’Égalité n°230