Les socialistes révolutionnaires aux États-Unis disent : « Stop à la guerre avec l’Iran ! »

Le 21 juin, le président Donald Trump a ordonné des attaques contre trois sites nucléaires iraniens. Ces frappes ont utilisé des bombardiers B2, six bombes de 13 600 kg ont été larguées et des missiles lancés depuis des sous-marins. Il s’agit d’un acte de guerre non déclaré de la part de Trump, auquel il faut s’opposer.

Article de l’Independent Socialist Group, organisation sœur de la Gauche Révolutionnaire aux États-Unis), publié le 22 juin sur socialistworld.net

Les frappes américaines interviennent dans la deuxième semaine du dernier conflit du régime Netanyahou au Moyen-Orient. L’armée israélienne a lancé de nombreuses frappes de missiles contre des cibles iraniennes, auxquelles le régime de Khamenei a répliqué. Netanyahou a ravivé les accusations selon lesquelles l’Iran développerait l’arme nucléaire, ce qu’il colporte depuis le début des années 2000.

Le conflit avec l’Iran représente une nouvelle tentative de Netanyahou de rester au pouvoir en maintenant Israël dans un état de guerre permanent. Quelques jours avant l’attaque israélienne, Netanyahou a évité de justesse l’effondrement de la coalition gouvernementale dirigée par son parti lorsque les partis d’opposition ont menacé de dissoudre le Parlement israélien, ce qui aurait forcé la tenue d’élections. Les sondages suggèrent que l’ancien Premier ministre Naftali Bennett, un autre belliciste de droite opposé à Netanyahou, renverserait la coalition de ce dernier si des élections avaient lieu maintenant.

Les responsables israéliens ont condamné l’Iran d’avoir frappé des hôpitaux lors de ses représailles, et ce malgré le fait que l’armée israélienne elle-même bombarde régulièrement des hôpitaux, massacre des Palestiniens venant chercher de l’aide humanitaire et perpétue un génocide dans la bande de Gaza. Israël a tué des centaines de Palestiniens en quête d’aide au cours des seules dernières semaines, notamment lors d’une attaque le 17 juin, où des chars israéliens ont tiré sur une foule rassemblée autour de camions d’aide, tuant au moins 59 personnes et en blessant 221 autres.

Le soi-disant “Candidat à la paix”

Donald Trump est arrivé au pouvoir en promettant qu’il n’y aurait pas de nouvelles guerres. Lors d’un discours prononcé lors d’une conférence de la Garde nationale pendant sa campagne de 2024, il a déclaré : « À mon retour à la Maison-Blanche, nous expulserons les faiseurs de guerre […] et nous rétablirons la paix mondiale. » Dans son discours d’investiture en janvier, Trump a promis que son héritage « serait celui d’un pacificateur et d’un rassembleur ». Pourtant, comme l’a souligné l’Independent Socialist Group [organisation sœur de la Gauche Révolutionnaire aux US] il y a quelques mois, Trump a toujours été un va-t-en-guerre. Il a également mené des frappes de missiles contre la Syrie en 2017. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il frappe des cibles iraniennes : en 2020, il a quasiment mené les États-Unis au conflit avec l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani.

Biden et le Parti démocrate ont contribué à poser les bases de la confrontation américaine avec l’Iran en continuant de financer et de soutenir les guerres du gouvernement israélien au Moyen-Orient et ses politiques génocidaires contre les Palestiniens.

L’administration Trump ne s’oppose pas aux guerres israéliennes, mais au contraire en est complice, notamment quand le régime de Netanyahou a brisé les brefs cessez-le-feu à Gaza. De même, les négociations avec la Russie pour mettre fin à son invasion de l’Ukraine n’ont mené nulle part. Aucune des propositions de paix de Trump n’a servi les intérêts des classes travailleuses d’Ukraine et de Palestine ; elles avaient plutôt comme objectif d’accorder aux États-Unis un contrôle accru sur leurs économies et leurs ressources. Depuis le début du second mandat de Trump, la possibilité de nouvelles guerres a grandi, avec des tensions et des escarmouches croissantes entre les puissances nucléaires que sont l’Inde et le Pakistan.

Trump n’a pas réussi à instaurer la paix où que ce soit, alors que sa politique commerciale n’a fait que nuire à l’économie et aux travailleurs aux US. Cela se reflète dans sa cote de popularité, 43 % au 22 juin, soit 3,3 points de moins que la semaine précédente, selon The Economist. Bien que les sondages récents montrent que seulement 16 % des Américains soutiennent l’implication des États-Unis dans la guerre entre Israël et l’Iran, l’administration Trump pourrait considérer une nouvelle guerre comme un moyen de réprimer les troubles intérieurs et d’utiliser le nationalisme pour augmenter monter dans les sondages.

Les travailleurs peuvent empêcher l’escalade

Une guerre avec l’Iran pourrait dégénérer en un conflit plus vaste, vu les tensions entre les États-Unis et la Chine au sujet de Taïwan, de l’invasion russe en cours en Ukraine et du conflit entre l’Inde et le Pakistan. Les guerres entre États capitalistes, qu’ils soient ou non de grandes puissances impériales, ne servent jamais les intérêts de la classe ouvrière. C’est notre classe qui meurt sur les champs de bataille et dans les villes bombardées, et non les riches capitalistes qui peuvent se permettre de fuir ou de se réfugier dans des abris ultramodernes.

Une guerre entre puissances nucléaires pourrait potentiellement sonner notre fin à tous. En temps normal, les puissances capitalistes feront probablement tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher un tel conflit, mais des erreurs peuvent être commises, et les marges de manœuvre sont minces.

C’est le travail de la classe ouvrière que les entreprises et le gouvernement qu’elles contrôlent exploitent pour faire tourner l’économie. C’est aussi la classe ouvrière qui peut stopper la machine de guerre capitaliste. Ce sont les travailleurs qui fabriquent les armes, les transportent par train, air et mer, et sont envoyés au front. En tant que classe ouvrière, nous avons le pouvoir de refuser de participer aux guerres déclenchées par les capitalistes et leurs représentants politiques.

Un mouvement de protestation grandit aux États-Unis en réponse aux attaques de Trump contre les libertés civiles, les immigrants, les travailleurs, les syndicats et la communauté LGBTQ+. Cette résistance peut constituer la base d’un nouveau et puissant mouvement anti-guerre en s’associant au mouvement ouvrier et aux manifestations contre le génocide de Gaza et le régime Trump. Si le mouvement ouvrier, ou au moins certains syndicats, contribuent à construire un mouvement anti-guerre, la fabrication et le transport d’armes pourront être stoppés sur le lieu de production.

Les travailleurs du monde entier peuvent construire un mouvement de masse pour paralyser l’économie jusqu’à ce que les revendications de cessez-le-feu, de reconstruction et de désarmement nucléaire soient satisfaites. Une partie de ce mouvement nécessitera de rompre avec les partis capitalistes bellicistes – tant les partis démocrates que républicains – et de construire notre propre parti politique indépendant de la classe ouvrière.

L’Independent Socialist Group appelle les syndicats, les travailleurs et les associations à :

  • Construire un mouvement pour mettre fin à la participation et au soutien des États-Unis aux guerres en Iran et en Ukraine, ainsi qu’au génocide à Gaza ; pour libérer tous les otages et prisonniers politiques.
  • Construire une nouvelle campagne pour le désarmement nucléaire international.
  • Pour l’arrêt de toute aide militaire à Israël et à tous les autres régimes bellicistes et anti-ouvriers.
  • Défendons la liberté d’expression ! Empêchons l’administration Trump de détenir et d’expulser des étudiants, des syndicalistes et autres militants.
  • Organisons des grèves sur les lieux de production et de distribution pour mettre un terme aux profits de la machine de guerre.
  • Présenter des candidats indépendants et anti-guerre comme étape pour construire un nouveau parti politique de masse des travailleurs, indépendant des deux partis capitalistes et des profiteurs de guerre.
  • Organisons-nous, pour la propriété publique et démocratique des grandes entreprises afin d’utiliser la richesse créée par les travailleurs pour un système de santé universel, des logements, des programmes de création d’emplois et la fin des profits de guerre