Le budget 2026, annoncé en été, avec ses 44 milliards de coupes et la suppression de deux jours fériés, a été déclencheur. Alors que 6 millions de chômeurs sont recensés, l’idée de faire travailler plus les salariés est insupportable. Les profits des grandes entreprises explosent, pendant que les travailleurs peinent à vivre. La société devient plus violente et injuste, et la colère est légitime : 67 % souhaitent la démission de Macron.
Editorial de notre supplément à l’Égalité n°229
D’où vient le 10 septembre ?
La mobilisation est née spontanément via une pétition et les réseaux, d’abord contre les taxes, puis contre les mesures budgétaires et les conditions de vie. Elle s’inscrit dans une dynamique de mobilisations : contre le génocide à Gaza, le racisme ou aussi la loi Duplomb taillée pour les capitalistes de l’agro-industrie. La France insoumise a joué un rôle indéniable. Elle n’a pas arrêté de faire de l’agitation sur la nécessité de virer Bayrou – une pression permanente avec 8 motions de censure déposées, et un appel très clair à faire grève le 10 septembre et à construire la lutte pour dégager Macron. Enfin, le 10 septembre vient après deux ans où les directions des syndicats n’ont pas appelé à une seule journée de grève tous ensemble. Tout ces éléments conjugués trouvent une expression en cette première journée de lutte nationale.
Budget, salaires,conditions de travail : même combat !
Une partie des travailleurs s’en sont saisis pour porter leurs revendications : salaires trop bas, sous-effectif, licenciements, attaques sur l’assurance chômage, etc. Ces luttes sont liées au rejet du budget et de la politique globale de Macron. Les syndicats combatifs construisent la grève localement et par branches. On sent que ça monte, face à un pouvoir qui a peur.
Un front uni des travailleurs pour stopper ces politiques
La mobilisation ne vise pas seulement le budget ou les jours fériés, mais toutes les attaques subies. L’expérience des retraites montre qu’une lutte limitée ne suffit pas. Il faut un front uni : privé, public, chômeurs, jeunes, étrangers, sans-papiers… Unis contre Macron et les capitalistes. Les revendications doivent être discutées collectivement pour renforcer la lutte. Ci-dessus, quelques-unes de celles que la Gauche révolutionnaire propose au débat !
Faire monter le rapport de force avec plusieurs jours de grève à la suite !
Le 10 septembre sera sûrement inégal selon les endroits mais c’est une première grève. Ce qu’il faut, c’est qu’elle montre le potentiel et lance un élan sur lequel construire le rapport de force. Une première grève veut forcément dire que l’étape d’après doit être plus grande. Sinon on ne fait pas la démonstration qu’on est forts ; or, c’est ce qu’il faut pour élargir la grève. Il faut donc hausser le ton. Les syndicats appellent à une journée de grève le 18, cette fois, en intersyndicale, puis certains le 23. Ce n’est pas une stratégie. Ce qu’il faudrait, c’est que la grève du 18 soit reconduite vers une grève de 3 jours consécutifs, public-privé tous ensemble. Y compris le samedi donc, car plein de gens travaillent, notamment dans des secteurs qui subissent particulièrement bas salaires, temps partiels imposés et licenciements par milliers, comme le commerce, que ceux qui ne bossent pas ce jour-là pourraient aller soutenir. Le dimanche 21 est déjà une journée de mobilisation mondiale contre la guerre. Elle s’inscrit dans le mouvement contre Macron qui casse nos services publics pour les profits de l’industrie de guerre. Ainsi, en construisant sur l’élan du 10, le plus grand nombre de travailleurs pourrait rejoindre la lutte, discuter de leurs revendications et de comment construire la grève et battre Macron. Et cette grève de trois jours pourrait servir d’ultimatum : si les revendications ne sont pas satisfaites, si Macron ne se casse pas, alors le 23 on appellera à une grève nationale illimitée. Ce n’est pas jours fériés, mais toutes les attaques subies. L’expérience des retraites montre qu’une lutte limitée ne suffit pas. Il faut un front uni : privé, public, chômeurs, jeunes, étrangers, sans-papiers… Unis contre Macron et les capitalistes. Les revendications doivent être discutées collectivement pour renforcer la lutte. Ci-dessous, quelques-unes de celles que la Gauche révolutionnaire propose au débat !
- Pas 1 € de coupes budgétaires, reprenons les cadeaux au patronat et les profits du CAC40 ! Que les capitalistes paient leur propre crise !
- Pas touche aux jours fériés ! Pour la baisse du temps de travail sans perte de salaire ou flexibilité jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de chômage !
- Un salaire décent : +300 € d’augmentation pour tous, hausse du salaire minimum !
- Non à la vie chère ! Pour la baisse des prix et le blocage des prix !
- Un logement décent pour tous, baisse des loyers, réquisition des logements vides !
- La retraite à 60 ans max et 37,5 annuités de cotisation. Pas touche au système par répartition !
- Zéro suppression d’emplois ! Pour la mise en propriété publique des groupes qui licencient, sous le contrôle et la gestion des travailleurs !
- Embauches massives et hausses des budgets dans les services publics ! Stop aux délégations au privé, les services publics c’est pas pour faire du fric !
Faire monter le rapport de force avec plusieurs jours de grève à la suite !
Le 10 septembre sera sûrement inégal selon les endroits mais c’est une première grève. Ce qu’il faut, c’est qu’elle montre le potentiel et lance un élan sur lequel construire le rapport de force. Une première grève veut forcément dire que l’étape d’après doit être plus grande. Sinon on ne fait pas la démonstration qu’on est forts ; or, c’est ce qu’il faut pour élargir la grève. Il faut donc hausser le ton. Les syndicats appellent à une journée de grève le 18, cette fois, en intersyndicale, puis certains le 23. Ce n’est pas une stratégie. Ce qu’il faudrait, c’est que la grève du 18 soit reconduite vers une grève de 3 jours consécutifs, public-privé tous ensemble. Y compris le samedi donc, car plein de gens travaillent, notamment dans des secteurs qui subissent particulièrement bas salaires, temps partiels imposés et licenciements par milliers, comme le commerce, que ceux qui ne bossent pas ce jour-là pourraient aller soutenir. Le dimanche 21 est déjà une journée de mobilisation mondiale contre la guerre. Elle s’inscrit dans le mouvement contre Macron qui casse nos services publics pour les profits de l’industrie de guerre. Ainsi, en construisant sur l’élan du 10, le plus grand nombre de travailleurs pourrait rejoindre la lutte, discuter de leurs revendications et de comment construire la grève et battre Macron. Et cette grève de trois jours pourrait servir d’ultimatum : si les revendications ne sont pas satisfaites, si Macron ne se casse pas, alors le 23 on appellera à une grève nationale illimitée. Ce n’est pas un plan d’architecte millimétré mais des propositions que nous portons au débat dans la lutte. Ce n’est pas non plus la colère qu’il manque à la jeunesse pour se mettre en lutte : c’est la confiance et la démonstration de la force des travailleurs. Une force qui n’est jamais aussi grande que quand on est en grève, parce que c’est là qu’on montre qui fait réellement tourner la société… et pose la question de qui devrait la diriger.
Bye bye Bayrou ! Maintenant, dégageons Macron !
Le départ de Bayrou semble inévitable. Macron pourrait dissoudre l’Assemblée ou gouverner par décrets. Les institutions de la Ve République empêchent tout changement réel : elles servent les capitalistes. Mais son pouvoir est affaibli, et c’est le moment d’imposer nos intérêts. La crise politique est une opportunité pour amplifier la lutte et virer Macron.
Quel gouvernement, quelle politique ?
La question du pouvoir est posée, mais seuls les capitalistes ont voix au chapitre. Le RN de Le Pen et Bardella veut à nouveau se donner l’air d’être une opposition. Alors même que Bayrou n’a pu être mis en place que grâce à leur aval, ils ont validé sur le fond toute sa politique. Sans parler du racisme de Darmanin ou Retailleau, ils ont toujours été pour la casse des services publics, pour les baisses de salaires (notamment via les cotisations sociales, car ce n’est pas de l’argent magique mais de la richesse créée par les travailleurs). Le PS se positionne pour gouverner et promet des coupes de 20 à 25 milliards et des cadeaux aux entreprises. Leur politique reste au service des capitalistes. Malheureusement, la direction du PCF ne dit pas non, annonçant être prête à rentrer au gouvernement, faisant s’étrangler plus d’un militant sincère du PC, où la colère grogne aussi.
S’attaquer aux intérêts des capitalistes
Seul un gouvernement des travailleurs issu des luttes des travailleurs et du mouvement ouvrier pourra mener une politique en faveur des travailleurs et de la majorité de la population. Pour cela, un tel gouvernement s’en prendra aux intérêts des capitalistes et au système capitaliste dans son ensemble. Il abrogera immédiatement la totalité des contre-réformes de ces dernières années (loi travail, retraites..), des lois racistes et sécuritaires, annulera le budget d’austérité et donnera des moyens massifs, à la hauteur des besoins, aux services publics. Mais la mesure la plus important sera la nationalisation des grands groupes capitalistes des secteurs clés de l’économie (finances, énergie, transports, grande distribution..) et leur mise sous la gestion et le contrôle des travailleurs eux-mêmes. C’est ainsi que les travailleurs qui font tourner la production et la société les feront tourner dans leurs intérêts. C’est le seul moyen pour mettre fin à l’exploitation, au chômage et à la pauvreté, pour satisfaire l’ensemble des besoins de la population et pour construire une société socialiste.
Il nous faut un parti
La lutte qui s’ouvre pose ces perspectives-là. Mais elles sont absentes du débat politique. Pourquoi ? Car notre camp, aux travailleurs et à la jeunesse, n’a pas de « voix » politique indépendante. À nous aussi, il nous faut notre parti ! Pas un faux « parti » de carriéristes et de bureaucrates, non, un vrai parti de travailleurs et de jeunes, un parti démocratique, de masse ; une organisation vivante, démocratique, pour débattre collectivement, et s’organiser pour défendre un programme ferme contre les capitalistes. Ce serait le meilleur moyen de défendre la perspective de notre propre gouvernement ; de retirer le pouvoir politique et économique des mains des capitalistes pour en finir une bonne fois pour toute avec leur système cauchemardesque.
À bas le capitalisme !
Macron personnifie tellement l’arrogance et le mépris capitalistes qu’il est au cœur de tout. À travers lui, c’est le système capitaliste lui-même qui est mis en cause : l’exploitation, la dictature du profit et tout ce qui va avec – les inégalités, le racisme et les divisions, l’absence de démocratie, la guerre. Ce système n’offre aucun avenir pour la majorité de l’humanité et doit être renversé. La lutte pour une économie socialiste débarrassée de la propriété privée des moyens de production et de l’exploitation est à l’ordre du jour. La Gauche Révolutionnaire propose à tous ceux qui veulent de mobiliser avec nous, pour que ces perspectives soient débattues largement. Renforcer la lutte, la conscience politique et l’organisation des travailleur‑ses et des jeunes, proposer un programme pour en finir avec la barbarie capitaliste en construisant le socialisme, voilà ce pour quoi nous luttons. Rejoignez-nous !
