Lubrizol : exigeons la vérité, capitalistes coupables et préfet complice!

72260713_934089606949952_6763570783840108544_nChaque jour aura donc amené son lot de nouvelles scandaleuses depuis la catastrophe de jeudi 26 septembre. Non seulement le propriétaire de Lubrizol, le capitaliste Warren Buffet, 3ème fortune mondiale, doit payer, mais les incompétents qui ont mis nos vies en danger doivent dégager !

Les nouveaux éléments rendus publics sont d’autant plus insupportables que le préfet tout comme l’ensemble des ministres qui sont venus les uns après les autres ont passé leur temps à baratiner, à dire que ce n’était pas dangereux ou que tout était sous contrôle quand nos nez, nos poumons et nos yeux nous disaient le contraire et que tout cela a été confirmé par les découvertes successives. Sans parler évidemment de ces produits toxiques qu’on ne sent pas, qu’on ne voit pas.

La dernière en date, c’est la révélation qu’une partie des produits de Lubrizol était stockée dans l’entrepôt d’une entreprise voisine, Normandie Logistique, sans que celle-ci n’ait le classement Seveso ni aucun équipement de sécurité. La direction de Lubrizol se fout de nous en portant plainte contre X alors que c’est elle même qui a créé les conditions d’une telle catastrophe et pour un unique motif : engranger plus de profits.

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Travailleurs et populations mis en danger

De plus en plus, les entreprises comme Lubrizol ont recours à la soustraitance pour verser moins de salaires et sans regarder ainsi au plus près les questions de sécurité. C’est le cas dans toute l’industrie chimique, nucléaire, etc. Les législations de moins en moins contraignantes permettent à ces multinationales d’amasser plus de profits en mettant nos vies et celles des travailleurs de ces entreprises en danger. Les différentes lois adoptées par les gouvernements successifs de Sarkozy à aujourd’hui ont créé cette situation. Il n’y a plus assez de personnels dans les services publics pour procéder à des inspections dans les entreprises. La disparition des comités hygiène et sécurité (CHSCT) qui permettait aux syndicats de sonner l’alerte quand les dangers au travail était trop grand est l’un des pires exemples de ce qu’entraînent ces politiques de destruction des droits des travailleurs, renforcée par les lois travail I et II.

La destruction des services publics, avec la suppression de milliers d’emplois, a rendu impossible une réaction à la hauteur de la situation. Le nettoyage, l’alerte aux habitants, la mise en place d’équipes sanitaires pour aller rencontrer la population et notamment les plus fragiles, pour apporter de l’eau ou de la nourriture, sont devenus impossible dans des délais corrects. Dans un pays aussi dévelopé que la France, c’est aberrant, mais c’est la suite logique des politiques de Sarko-Hollande-Macron. Il n’y a pas assez d’employés dans les services publics mais le gouvernement entend supprimer encore plus de 1000 postes dans la Santé et près de 5000 au ministère de l’écologie d’ici 2022.

Incompétence du préfet

La catastrophe aurait été encore pire si le vent avait été en direction des quartiers de la rive gauche (rouen-gauche et Petit Quevilly) car ils sont à quelques centaines de mètres de l’usine et la fumée ne se serait pas élevée mais serait rentrée dans les habitations pendant le sommeil des habitants. Le choix de ne donner l’alerte qu’à 7h48 est le premier signe de l’incompétence du préfet. Le fait de n’avertir les maires qu’à 14h25 en est un autre. Et tous ces jours, aucune consigne claire n’a été donnée sauf celle de continuer comme avant, pour le seul bénéfice du patronat local. Dans cette désorganisation complète, ce sont les travailleurs des transports, de l’éducation, et de nombreux autres services et entreprises qui ont du imposer la suspension du travail ce jour là. Or, il aurait fallu suspendre toute l’activité non nécessaire pendant plusieurs jours, en attendant d’être surs que l’air était redevenu normal. Et plusieurs jours après, dans de nombreuses écoles, crèches, collèges, les enfants sont tombés malades mais le personnel s’est vu empêcher d’exercer un droit de retrait dans de nombreux établissements. Le collège Jean Lecanuet a même du faire grève, avec succès, pour imposer cette reconnaissance du danger.

Assez de ces incompétents qui jouent avec notre santé et celle des enfants. Il n’y a aucun stock de masques pour ce genre de catastrophe, ni exercice sur toute l’agglomération avec des consignes claires.

Dans les entreprises, les salariés ont souvent été obligés de prendre sur leurs congés pour ne pas venir, d’autres ont du se mettre en arrêt maladie comme à la TCAR. Des entreprises comme la MATMUT et d’autres imposent que même le jour de la catastrophe soit pris sur les jours de congé annuels !

Quant à la mairie de Rouen qui prétend désormais porter plainte contre X alors qu’elle non plus n’a pris aucune mesure (il aurait fallu fermer toutes les écoles) ni ne s’est jamais inquiété de la sécurité à Lubrizol, son bilan n’est pas meilleur. La majorité municipale est plus occupée à bétonner les rues et les quartiers de la ville et à faire pousser des résidences un peu partout tout en se prétendant écolo-responsable.

La mobilisation doit continuer car c’est la grande manifestation de mardi 1er octobre qui a fait bouger les choses et obligé le gouvernement et le préfet a rendre publics certains éléments. Mais ça ne suffit pas !

Nous rejoignons les revendications du collectif unitaire lancé à l’initiative des syndicats et des associations pour exiger la vérité sur Lubrizol.

Mais nous exigeons aussi :

  • Le préfet et les autres incompétents à la tête des institutions mettent nos vies en danger : qu’ils dégagent

  • droit de retrait pour les travailleurs qui se sentent menacés

  • commission d’enquête indépendante ayant accès à toutes les données et toutes les informations, aucune confiance dans une commission dirigée par la préfecture

  • Pour le contrôle par les travailleurs et leurs syndicats de toutes les entreprises dangereuses de l’agglomération, et pour l’embauche du nombre de travailleurs qui leur semble nécessaire pour assurer la sécurité des sites

  • Warren Buffet doit payer. S’il refuse de le faire, que les usines de son groupe soient nationalisées sous le contrôle des travailleurs et de la population, et ainsi permettre une production qui ne soit ni polluante ni dangereuse.

Ce qui s’est passé à Lubrizol est un avertissement car ce genre de catastrophe peut se reproduire à mesure des politiques de gouvernements pro-capitaliste comme celui de Macron. Le capitalisme et sa dictature du profit exploite les travailleurs et menace les populations. Il va falloir changer tout ça, lutter pour une société réellement démocratique, où l’économie est en propriété publique, sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs et de la population, pour décider ce qu’on produit et satisfaire les besoins de toutes et tous et non les profits d’une poignée d’actionnaires capitalistes. C’est le véritable socialisme, et nous t’invitons à lutter pour cela avec nous.