Contribution à la 3ème assemblée représentative de la France Insoumise

La FI peut organiser celles et ceux qui veulent que cessent les macroneries

La crise sanitaire du Covid 19 a accéléré la crise sociale, économique et politique. Le projet de résolution politique proposé pour l’assemblée représentative de juillet le souligne fort justement. Il choix du gouvernement Macron, quel que soit le moment de la crise, ont visé et ne visent qu’à sauver le capitalisme français aux dépends de la santé de la majorité des travailleurs et de la population. D’où son refus d’au moins réquisitionner les entreprises stratégiques pour gérer cette crise.

Bien plus qu’un dérèglement du système, c’est bien son fonctionnement même qui pose problème. C’est la logique même du capitalisme qui est profondément injuste. Il va falloir faire tomber ce système, par par un mouvement puissant, une révolution portée par les habitants dans leurs quartiers, par les travailleur-ses dans les entreprises.

Se doter d’un instrument fort et solide

Les travailleurs, notamment celles et ceux, essentiel-les, « en première ligne » essaient de résister à la pression du patronat. L’idée qu’il faudra s’organiser pour dire « Plus jamais ça » et « on n’oubliera pas » gagne du terrain. 

Mais, on l’a bien vu, nous ne sommes pas à égalité face à ce gouvernement et aux super riches. 

La France insoumise a inlassablement illustré que les choix du gouvernement sont des choix politiques, sauver le système capitaliste « quoi qu’il en coûte ». Seules les propositions du MEDEF ont été mises en place. Les réponses du gouvernement (et des partis traditionnels) aux questions des parlementaires FI montrent bien le mépris de classe de ce gouvernement. 

Par l’intermédiaire de ses élus au parlement, la FI a porté à une échelle large la seule voix clairement opposée à Macron et son gouvernement, au patronat. Elle a aussi refusé les sirènes de l’unité nationale d’EELV notamment. 

Nous avons besoin d’un instrument démocratique, large et efficace pour défendre les intérêts de la majorité, mais il nous faut un cadre plus structuré et solide pour renforcer celles et ceux qui luttent et résistent. La France insoumise doit se transformer et chercher à devenir ce cadre. Face à nous, ce sont des machines structurées, qui ont toutes pour point commun de ne pas remettre en cause la société capitaliste. Les jeunes, les travailleurs, les retraités, les simples citoyens ont besoin d’une force politique qui soit un lieu où ils et elles élaborent, décident, formulent, pour parler d’une même voix face  aux choix politiques criminels de ce gouvernement.

Les politiques de coupes budgétaires dans les services publics et l’austérité reviennent au pas de charge comme le montrent la reprise de la contre réforme des retraites, la casse de l’assurance chômage et la tarification à l’activité à l’hôpital public. Le gouvernement compte bien poursuivre sa politique de démantèlement et de marchandisation des services publics, car ce sont des marchés juteux pour les multinationales. Il veut renforcer les capacités du patronat à exploiter les travailleurs, c’est pourquoi il a multiplié les atteintes au droit du travail (congés, temps de travail…). 

Face à cette offensive nous devons rassembler toutes celles et tous ceux qui veulent résister mais aussi qui veulent une autre société, un gouvernement issu réellement du peuple et des travailleurs. Quand on habite un quartier défavorisé, quand on travaille dans une entreprise où le patronat est à l’offensive, quand on est jeune et qu’on voit son avenir saccagé par la casse de l’Éducation et de l’environnement, un mouvement basé avant tout sur les réseaux sociaux n’est pas suffisant.

Être un outil concret pour les luttes contre les licenciements, les conditions de vie déplorables, le racisme et toutes les formes de discriminations sexiste et homophobe c’est crucial, car cette société intolérante indigne de plus en plus, notamment parmi les jeunes. 

Et sans nulle doute, les batailles budgétaires dans les communes arrivent. Les élus insoumis devraient être à l’initiative de la création d’une fédération nationale des élus de lutte, ouverte à celles et ceux qui veulent s’opposer aux politiques antisociales et de destruction de l’environnement. Ce pourrait être à l’ordre du jour des amFis d’été 2020 à Chateauneuf sur Isère.


Être un outil pour discuter du programme pour construire la société que nous voulons 

En proposant comme outil pour réfléchir la société le programme de la France insoumise « L’avenir en commun », élaboré pour la campagne présidentielle de 2017, la France insoumise propose une autre perspective face à Macron et au patronat. qui permette aux travailleurs et aux jeunes d’avoir une voix indépendante des partis pro-capitalistes. C’est aujourd’hui la seule force qui ne cherche pas d’alliance avec LREM, tout en soutenant ceux qui luttent. 

Au cœur de ce programme, il y a la défense et l’extension des services publics qui se sont montrés tellement essentiels et la planification écologique de la société. Et on l’a vu avec la crise du Covid19, la destruction de ces services publics menace désormais la situation et même la vie de millions de personnes.

Aujourd’hui, la question n’est pas uniquement de sauver un secteur public mais bien de combattre une politique qui ne cessera pas de privatiser, même quand on lui impose des reculs partiels.  Si nous nous contentons de défendre des « pôles publics » face aux multinationales (et cela vaut dans la Santé, l’Energie, la finance…)  alors nous ne ferions que  mettre les services publics dans une obligation de concurrence avec les multinationales. Au bout du compte au mieux nous reviendrions à la situation actuelle, au pire le service public ne serait qu’un plancher minimal pour les plus précaires dans la population. Dans la Santé; si un seul pan reste aux mains du privé, il n’y a pas de possibilité de mener une politique de santé réellement juste et solidaire et gratuite. La création d’un pôle public de la santé, du médicament et du pharmaceutique est une revendication qui va dans le bon sens mais elle est insuffisante. Il y en a assez de ces multinationales qui font du profit avec les maladies, la vieillesse et la mort.

L’expropriation des grands groupes pharmaceutiques tels que Sanofi, celle de groupes comme Korian pour les Ehpad, les fabricants de matériel médical et sanitaires et enfin des chaînes d’hôpitaux et de cliniques privées .. et leur intégration dans un grand monopole de service public de santé, démocratiquement géré par le personnel et la population, est la seule solution.

L’instabilité est gigantesque

Des choix politiques différents ont été faits dans différents pays, certains plus protecteurs que d’autres. Mais partout c’est la sauvegarde du capitalisme qui est jeu. Le parallèle indécent de Macron avec une période de guerre, n’est pas une simple figure de style oratoire. Les classes dirigeantes sont bien en guerre contre la classe des travailleurs et les plus pauvres. Les héros, les sacrifices, l’unité nationale… tout cela n’a d’autre but que de nous faire entrer dans le rang. Ce sont toujours les travailleurs qui paient le prix de leurs guerres.  

Le rôle des travailleur-ses pour transformer la société

Même si aujourd’hui c’est sûrement un peu prématuré, la société commence à comprendre à nouveau le rôle vital des travailleuses et travailleurs qui ont montré que ce sont bien eux qui font tourner la société, sans le patronat parasite. Et ils vont tôt ou tard réclamer des comptes et vouloir que leur salaire soit augmenté.

Encore plus aujourd’hui, la FI doit s’adresser aux travailleurs en tant que classe qui a les mêmes intérêts et est capable par son rôle essentiel dans la société de contrôler, organiser et gérer la société et l’économie. 

Nous sommes tous des humains, mais tous les humains n’ont pas les mêmes intérêts dans l’économie capitaliste, et la société est organisée en fonction de ces intérêts divergents. Toute l’organisation de la société dépend des intérêts de ceux qui la dirigent. 

On ne peut pas demander à un tigre d’être végétarien, on ne peut attendre du capitalisme qu’il assure le bien-être des travailleurs. 

Tout ceci met à l’ordre du jour une société débarrassée du capitalisme. Cela pose la question du socialisme c’est à dire du contrôle et de la gestion démocratique par les travailleurs de l’économie pour organiser la production de manière planifiée pour les besoins de toute la population.


Leïla Messaoudi militante groupe d’action de Petit-Quevilly, conseillère municipale Décidons Petit-Quevilly, membre de la Gauche révolutionnaire