Changer réellement la société!

GJ jaccuseMacron, le 31 décembre dernier, a voulu faire peur en qualifiant de « foule haineuse » les « gilets jaunes » mobilisés. La classe dominante tente de serrer les rangs mais est affolée devant les dimensions révolutionnaires du mouvement actuel. Elle multiplie les provocations et entend restreindre encore nos libertés démocratiques, comptant sur un essoufflement pour le moment peu probable mais pour combien de temps. Comment avancer ? Le mouvement doit s’unifier autour de revendications claires, qui s’attaquent vraiment aux ultra-riches et aux capitalistes, et se doter de structures démocratiques permettant de décider collectivement.

Non aux bas salaires et autres injustices!

Les inégalités croissantes, les salaires trop bas, c’est notre problème principal. Les actions des gilets jaunes contre les multinationales comme Amazon ou la grande distribution symbolisent cela. Il faut donc prendre sur leurs profits et réclamer une hausse immédiate des salaires, du SMIC à 1800 € net. C’est la première des revendications, celle qui nous unit tous et toutes.

Article publié dans l’Egalité 193

Et il y a aussi les pensions de retraite, qui sont attaquées de différentes manières depuis des années (tant par les taxes, les gels, les suppressions de droit comme la pension de réversion). Elles doivent être augmentées ! (75 % du salaire de référence, avec comme minimum le Smic à 1800 €). De même les allocations adultes handicapés, les minima sociaux, etc, personne ne doit avoir de revenus sous le seuil de pauvreté ! Les salaires, allocations, minima sociaux, pensions doivent être indexés sur le coût réel de la vie (en y incluant le prix du carburant et de l’énergie).

Justice fiscale et financement de la collectivité

Macron a en partie reculé pour la hausse des taxes sur le carburant. Mais il compte bien maintenir la suppression de l’ISF ou le versement du CICE. Les riches et les capitalistes sont de moins en moins taxés, les banques ont reçu des centaines de milliards lors de la crise de 2008, et ce sont les travailleurs et les plus modestes qui payent le plus. Et comme le disent les « gilets jaunes », « on veut bien payer, mais on veut savoir où ça va, que ça soit utile ; là on paye mais on reçoit de moins en moins ».

Il faut donc restaurer l’ISF, taxer les riches et les grandes entreprises, supprimer la CSG et les taxes indirectes. L’impôt doit servir aux services publics (santé, éducation,…) et non financer la politique de casse sociale que nous subissons depuis des années. Ces derniers mois, autour de ronds points et via les réseaux sociaux, le mouvement a posé des bases collectives pour exister. Personne n’a pu s’approprier la tête sans contrôle du mouvement et c’est positif. Ce sont aussi les plus actifs des gilets jaunes qui tiennent à bout de bras ce mouvement très large, les difficultés à élargir le mouvement existent.

Deuxième round: être plus forts et plus efficaces!

Une meilleure structuration devient nécessaire. Déjà des gilets jaunes organisent des réunions de coordination entre ronds-points, des assemblées générales, votent leurs et revendications et élisent parfois des porte-parole. Des AG plus régulières et des comités d’organisation de la lutte permettraient d’être plus efficaces.

On veut tous dégager Macron, et pour cela, il faut instaurer un fonctionnement qui à la base permette de contrôler les choses, ce qui se dit et ce qui se fait. « Nous ne voulons plus seulement être consultés, nous voulons participer à la gestion des choses » disent de nombreux gilets jaunes. Nous sommes d’accord : un nouveau gouvernement menant une politique pour la majorité de la population devra être formé depuis les entreprises, les quartiers, les lieux d’études, pour permettre aux travailleurs et à la majorité de la population de gérer eux même la société.

Macron veut nous vendre sa grande consultation pendant trois mois. Nous savons bien que pour lui il s’agit de noyer le poisson. Donc si nous y allons, ce n’est pas pour blablater ou être baladés mais pour être plus forts. Des AG devront permettre de décider tous ensemble ce que nous dirons !

Et la vraie démocratie, c’est de ne pas se retrouver sans droits face à un capitalisme qui s’enrichit sur notre dos. C’est la possibilité d’organiser l’économie démocratiquement, en la planifiant pour les besoins de toutes et tous en respectant l’environnement. C’est pour cela que les secteurs comme l’énergie, la finance, le transport etc. doivent être en propriété publique, gérée démocratiquement par les travailleurs et la population.

Unir les forces face à Macron et aux capitalistes!

Le rapport de force entre les grands patrons, le gouvernement et les travailleurs est en train de changer. Le job de Macron c’est de poursuivre sa politique pour les ultra riches ; notre job à nous, gilets jaunes, militants du mouvement ouvrier organisé, syndicalistes combatifs, jeunes mobilisés, c’est d’unir nos forces, les seules capables de renverser le rapport de force dans l’économie et la société autour de revendications et d’actions. On l’a bien senti, lorsque le mouvement des gilets jaunes s’allie aux travailleurs en lutte, aux syndicats combatifs, il décuple ses forces et élargit son adhésion au sein de la population.

Il faut généraliser ces débuts d’unité entamés dans certaines régions et construire un mouvement massif d’actions et de grève. Face à la confusion qu’ils font régner et aux tentatives des ennemis des travailleurs que représente l’extrême-droite de récupérer la colère, l’unité de la majorité de la population, de la classe ouvrière et de la jeunesse est fondamentale. Ni racisme, ni sexisme, ni homophobie, nos seuls ennemis ce sont les ultra-riches, les capitalistes, et les pantins à leur service comme Macron.

À nous de nous unir pour faire tomber le gouvernement Macron-Philippe et toute sa politique avec !

Par Leïla Messaoudi