Victoire des agents territoriaux du Havre après 4 jours de mobilisation !

greve-agents-ville-ecolesMardi 9 septembre, les agents territoriaux employés dans les 170 écoles de la ville du Havre sont entrés en grève reconductible suite à l’appel lancé par quatre syndicats : la CGT, l’ICTAM, FO et la CFDT. Le mode d’action choisi a été un débrayage d’une heure sur le temps du midi avec une AG devant l’école élémentaire Génestal, la plus proche de l’Hôtel de Ville. En ce premier jour de mobilisation, la municipalité a décidé de ne pas mettre en place de service de substitution, sous prétexte d’un risque de sous-effectif dans certaines écoles mais certainement avec pour objectif de dresser les parents contre les agents de service. Les cantines ont donc été fermées dans toutes les écoles, créant la surprise puisque d’habitude, les jours de grève, les enfants reçoivent un repas froid. La surprise était d’autant plus grande que les directeurs d’école n’ont reçu l’information que la veille, au milieu de l’après-midi. Or, certains, dans leur classe jusqu’à 16h ont reçu le message trop tard pour avertir les parents avant le lendemain matin, soit trois heures avant le début de la grève.

La première AG a rassemblé environ 200 personnes et on comptait 30% de grévistes. Devant le refus de la municipalité d’engager des négociations, la grève a été reconduite le lendemain puis de jour en jour jusqu’à vendredi. Les grévistes dénonçaient les effets de la réforme des rythmes scolaires que Le Havre n’appliquait qu’à cette rentrée. Parmi ces effets : la difficulté à assurer la sécurité des enfants en raison du manque de personnel, le coût pour les familles du péri-scolaire et aussi la dégradation de leurs conditions de travail. En effet, la ville a décidé de répartir autrement les temps de service des agents. Ainsi, la municipalité demande aux personnels d’assurer le repas de cantine du mercredi, pour les enfants se rendant en centre aéré l’après-midi. Pour compenser ce service supplémentaire, elle a diminué les horaires de travail du reste de la semaine. Cependant, la quantité de travail ne diminuant pas, ils avaient automatiquement moins de temps pour effectuer les mêmes tâches qu’avant, ce qui entraînait une augmentation des cadences, sans compter qu’on leur avait parfois attribué de nouvelles tâches. Dans certaines écoles, les cuisiniers n’avaient même plus le temps de déjeuner. Les grévistes réclamaient donc la remise à plat des tâches supplémentaires par des recrutements de personnel, un véritable plan de formation pour les agents concernés et l’augmentation des taux d’emploi partout où cela est nécessaire. De plus, ils demandaient l’annulation des cinq suppressions de postes prévus le 15 septembre (un Atsem, deux agents d’entretien, un cuisinier et un agent de maîtrise).

Grâce à cette mobilisation, les agents ont enfin été entendus alors qu’ils avaient fait part de leurs inquiétudes auprès de la Mairie depuis l’année dernière. Un accord a été trouvé : la répartition des agents sera précisément examinée afin de l’adapter au mieux aux besoins des différents sites. L’organisation du temps de travail des cuisiniers sera également rediscutée. Un protocole d’accord a été signé entre les deux parties prévoyant notamment la création d’un comité de suivi qui se réunira une fois par mois pour veiller à l’application des mesures décidées.

Sarah