Université d’été du CIO : La crise capitaliste mondiale et la lutte de classe

‘‘Nous nous tenons au seuil de grandes convulsions, les plus grandes de l’histoire mondiale, les puissants mouvements auxquels nous assistons ne sont que les précurseurs.’’ Voilà comment Peter Taaffe (membre du Secrétariat international du Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO) a décrit la situation internationale actuelle lors de l’édition 2013 de l’école d’été du CIO au cours de la session plénière intitulée “Le monde capitaliste dans la tourmente – la crise et la lutte de classe aujourd’hui”. Les “puissants mouvements” dont il parlait sont les énormes mouvements de masse en Turquie, au Brésil, en Égypte et en Afrique du Sud qui se sont produits au cours de l’année écoulée et qui ont démontré la puissance colossale des masses une fois qu’elles partent en action. Ces mouvements ont pris le relais des manifestations contre l’austérité qui ont enflammé l’Europe ces dernières années.

Les occupations massives des places en Turquie ont été suivies par une action de masse de la part de la classe ouvrière. Des millions de personnes se sont mobilisées en Égypte pour le renversement du président Morsi, bien plus qu’au cours du déclenchement de la révolution il y a deux ans, bien que l’absence d’une direction indépendante de la classe des travailleurs ait aidé les chefs de l’armée à se saisir de cette occasion pour se réinstaller au pouvoir. La lutte entre les forces de la révolution et de la contre-révolution n’est toutefois pas terminée. Au Brésil, les manifestations de masse qui ont débuté en tant que protestation contre la hausse du prix des transports publics ont fait descendre la population de 120 villes dans la rue. À un moment, plus d’un million de personnes étaient dans les rues. Ils ont forcé le gouvernement à reconnaitre les immenses problèmes sociaux qui ravagent le pays.

Dans le passé, de tels mouvements en Amérique latine auraient pu conduire à des idées de “guérilla”, mais l’Amérique du Sud est aujourd’hui le continent qui a la plus grande urbanisation : 84 % de sa population vit en ville. La classe ouvrière et les pauvres des villes constituent l’écrasante majorité de la population et guident les mouvements de masse, bien que ces mouvements aient également leurs répercussions dans les zones rurales. Ce sont ces énormes changements qui sont en train de préparer les forces de la révolution partout dans le monde.

Ces événements – avidement suivis via les médias de masse et les médias sociaux par les travailleurs du monde entier – démontrent aussi la manière dont chaque pays du monde est actuellement connecté aux autres comme par des câbles d’acier. Les événements se produisant dans un pays, sur un continent ou dans une région exercent un effet hypnotique sur la manière dont les masses laborieuses conçoivent le monde. De la sorte, ils renforcent la nécessité de l’internationalisme, principe sur lequel est basé le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) et sur lequel il va croître.

L’essence du marxisme est de généraliser les expériences de la classe ouvrière et d’en tirer les leçons pour le mouvement des travailleurs, et dans notre cas surtout pour l’intervention du CIO, afin de servir de guide pour nos actions aujourd’hui comme à l’avenir. Sans une large compréhension des perspectives, nous serions comme un capitaine de navire sans boussole au milieu d’un océan déchainé.

Nous ne pouvons pas analyser les événements de manière pragmatique et empirique. Les marxistes doivent approcher la “réalité” d’une manière qui englobe tous les points de vue, qui considèrent une chose sous l’ensemble de ses facettes et nous pas sous un seul angle de vue. Sans cela, nous ne pouvons pas nous préparer pour le moment où les événements prendront soudainement un tout autre tour et revêtiront leur forme la plus importante : celle de la révolution.

Peter Taaffe a expliqué le fait que c’est notre méthode qui a permis au CIO de prévoir cette situation où le gouvernement de l’African Nntional Congress (ANC) en Afrique du Sud allait inévitablement ouvrir le feu sur les travailleurs. Le massacre de Marikana l’an dernier et les protestations et grèves de masse qui ont suivi ont totalement changé la situation dans le pays. De même que nous avions annoncé l’arrivée de mobilisations de masse et le renversement de Moubarak en Égypte, nous avions également anticipé le développement d’une nouvelle phase de la révolution, car nous avons une compréhension des lois de la révolution. Ce sont les masses qui font la révolution ; leur mécontentement envers les Frères musulmans les a fait redescendre dans les rues pour se débarrasser d’eux.

 Le caractère de la période actuelle

Nos conclusions sont basées non pas sur nos sentiments, mais sur la compréhension du caractère de la période actuelle, qui est marquée par la crise économique la plus dévastatrice jamais rencontrée, qui entre à présent dans sa cinquième ou sixième année. Nous vivons dans une société capitaliste où un quart de la jeunesse mondiale est sans travail, sans formation, sans expérience.

C’est cette situation économique désespérée qui a donné l’impulsion initiale à la révolution en Égypte. Plus de 1.500 usines ont fermé depuis le début de la révolution en 2011. La moitié des 80 millions d’Égyptiens vivent sous le seuil de pauvreté ou en sont proches. Un journal, le jour où Morsi a été dégagé, titrait : ‘‘C’était une révolution de la faim.’’

Cependant, Peter Taaffe a prévenu du fait que le renversement de Morsi par l’armée – même si cela peut apparaitre au départ comme se faisant au nom de larges sections du mouvement de masse, en particulier des libéraux – représente un danger potentiel pour la classe ouvrière. Les travailleurs égyptiens ont révélé leur appétit phénoménal pour la lutte et pour l’organisation. Notre camarade David Johnson a ainsi expliqué dans la discussion que les syndicats indépendants sont passés en deux ans de 50.000 membres à 2,5 millions. Toutefois, un des dirigeants de ces syndicats a rejoint le cabinet dirigé par l’armée après le renversement de Morsi ! Le mouvement qui a renversé Morsi et les Frères musulmans avait derrière lui des figures de l’ombre des institutions d’Etat et du régime de l’ancien dictateur Moubarak.

La déchéance de Morsi et des Frères musulmans a forcé les puissances régionales du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à se repositionner. Leur attitude est guidée par la nécessité de trouver la première proposition semblant être la meilleure à même de servir la contre-révolution contre le mouvement révolutionnaire en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Les intérêts de ces puissances sont à présent en train de se polariser et de menacer les masses de la région, comme on le voit avec la sanglante guerre civile en Syrie.

L’armée égyptienne n’est pas en train de jouer le rôle de l’armée portugaise dans la révolution de 1974 au Portugal, la révolution des Œillets. Les soldats qui composaient cette armée avaient été radicalisés par les guerres d’indépendance néocoloniales. L’armée égyptienne, comme toutes les armées capitalistes, est là pour, en dernier recours, protéger la propriété privée et elle possède elle-même des parts très importantes de l’économie nationale, à l’instar de l’armée pakistanaise.

Le résultat le plus probable des évènements qui se déroulent en ce moment en Égypte est que les Frères musulmans et leurs collègues dans le reste de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient vont être très affaiblis. Cela aura des conséquences en Tunisie, où le gouvernement Ennahda a lui-même beaucoup de problèmes à se maintenir au pouvoir. Après l’assassinat de Chokri Belaïd, un mouvement de grève générale a éclaté et près d’un million et demi de personnes sont descendues dans les rues du pays (qui comprend 11 millions d’habitants). [Depuis lors, un autre dirigeant de l’opposition de gauche, Mohamed Brahmi, a été assassiné et de nouvelles mobilisations de masse ont éclaté, NDLR]

Nous devons toujours insister sur la nécessité de l’indépendance de la classe ouvrière et de ses organisations par rapport à toutes les forces pro-capitalistes, et lutter pour la création de formes de lutte ouvrière indépendantes.

 Des explosions sociales

Ce n’est pas toujours une crise économique qui provoque le mouvement de masse. Le Brésil comme la Turquie ont connu une croissance économique ces dernières années. Mais les fruits de la croissance n’ont pas été équitablement distribués.

C’est ce facteur qui a été à la base des explosions sociales qui se sont produites dans ces deux pays. On y a vu non seulement des manifestations, mais également des occupations de places, des assemblées, etc. Nos camarades brésiliens se sont fortement investis dans cette lutte tout au long de cette déferlante politique et sociale. Contrairement à l’Europe, ce n’est pas une austérité étouffante qui a provoqué ces évènements révolutionnaires. L’importante croissance économique a renforcé le pouvoir de la classe ouvrière et des masses, qui ont révélé leur pleine puissance au cours de ces mouvements.

Avec l’intensification mondiale de la lutte de classe, l’État capitaliste a dû recourir à des mesures de guerre civile contre les droits et les conditions de vie de la classe ouvrière et des pauvres.

C’est de cela qu’a voulu nous avertir Edward Snowden grâce à ses révélations ; une surveillance massive est en train d’être mise en place contre la population et ses organisations, et des espions de la police sont implantés dans les mouvements et organisations ouvrières et anticapitalistes.

Bien que ces mesures sont antidémocratiques, les capitalistes ne peuvent pas établir aujourd’hui un État policier, à cause de l’opposition qu’une telle tentative de leur part susciterait. Mais la croissance des néofascistes d’Aube Dorée en Grèce illustre le danger qui fait face à la classe ouvrière à moyen et long termes. Les travailleurs doivent tout faire pour se battre contre les tentatives qui sont faites de grignoter ou d’attaquer leurs droits démocratiques et civiques, notamment contre les lois antisyndicales.

Tous ces développements ont suscité une large désillusion vis-à-vis du président Obama, qui a révélé qu’il est tout aussi antidémocratique et répressif que l’était George W Bush. Son impopularité est accrue par l’absence de la moindre amélioration des conditions de vie des travailleurs aux États-Unis. La récente faillite de la ville de Detroit illustre bien la profondeur de la crise.

Au niveau international, l’“assouplissement quantitatif” (le fait d’imprimer de l’argent) a eu l’effet de stabiliser la situation économique, jusqu’à un certain niveau. Mais, comme notre camarade Robin d’Angleterre l’a expliqué, cela a conduit à plus de spéculations, et de nouvelles “bulles” financières sont en train de gonfler à nouveau, qui pourraient éclater dans un futur proche.

Peter Taaffe a expliqué que la faible reprise de la position économique dans certains pays, la petite pause dans la lutte de classe et la réussite de la classe capitaliste à imposer ses mesures d’austérité malgré tout ont soulevé les questions : ‘‘Avons-nous trouvé la sortie ?’’ et ‘‘Le capitalisme serait-il parvenu à trouver un nouvel équilibre économique ?’’ Ce sont là les espoirs des capitalistes du monde entier.

Les marxistes ont toujours répété qu’il n’y a pas de “crise finale du capitalisme” : le capitalisme ne disparaitra que lorsque la classe ouvrière prendra le pouvoir. Mais si la classe ouvrière, à cause de la faiblesse ou de l’absence de sa direction, ne parvenait pas à prendre le pouvoir, on ne pourrait alors exclure une nouvelle phase de croissance pour le capitalisme dans le futur. Mais cela n’est clairement pas notre perspective à court terme.

Cela, les théoriciens du capitalisme sont forcés de l’admettre. Ils n’ont en réalité absolument aucune idée de la manière dont ils parviendront à se sortir de l’impasse dans laquelle est entrée leur système.

Dans toutes les grandes économies du monde, il y a peu ou pas de croissance. Et maintenant que l’économie chinoise commence à ralentir, cela aura un effet très profond en Chine – où la révolution sera à l’ordre du jour – comme dans le reste du monde, dans tous les pays qui soit fournissent des capitaux à la Chine (comme l’Allemagne), soit lui fournissent des matières premières, comme l’ont bien répété les camarades d’Australie et du Canada dont les pays ont récemment profité de la croissance chinoise, mais pour combien de temps encore ? Le camarade Raheem du Nigeria a quant à lui montré que les bénéfices tirés de la vente de matières premières, comme le pétrole nigérian, sont extrêmement mal redistribués : à peine 1 % de la population possède 80 % de la richesse de l’ensemble du pays, où70 % de la population vit dans la pauvreté !

 Une économie “Frankenstein”

Le camarade Zhang de Chine a décrit la montagne de dettes qui accable la Chine et son économie comme étant similaire au monstre de “Frankenstein” – énorme, monstrueuse et hors de contrôle ! Peter a montré que les travailleurs chinois commencent à bouger, avec des grèves, des manifestations, et même l’emprisonnement d’un patron qui voulait fermer son usine sans payer d’indemnités de licenciements à ses travailleurs !

La révolution ne survient pas de manière automatique à un moment du ralentissement ou de la croissance, mais au passe d’une période à une autre. Le consensus parmi les économistes capitalistes est que nous sommes maintenant dans une “dépression”. Vu l’ampleur de l’austérité et les tentatives de convaincre la classe ouvrière de inéluctabilité d’une période sans croissance, de nouvelles attaques pourraient décourager la lutte.

Mais il y a une réelle perspective d’un approfondissement de la crise. La “reprise” aux États-Unis est la plus faible depuis la Seconde Guerre mondiale. Et les dettes colossales des banques du monde entier sont toujours là. Tant que nous sommes sous le capitalisme, il y aura un chômage de masse permanent ou semi-permanent.

Le Japon a tenté une “opération croissance” récemment, mais qui s’essouffle déjà. La dévaluation de sa monnaie par le Japon pose le problème d’une guerre des devises ; le protectionnisme, dont la dernière illustration est le conflit entre l’Europe et la Chine sur la question de l’importation de panneaux solaires, a lui aussi le vent en poupe.

Une question centrale du point de vue du capitalisme est qu’il n’y a pas de “marché”. C’est la conséquence du contrecoup massif de la dette, et de l’arrivée de la déflation.

Le magazine The Economist commentait : ‘‘D’ici 2020, il y aura 900.000 milliards de dollars d’actifs financiers dans le monde, comparé à 90.000 milliards de dollars de PIB mondial. Le résultat de tout ceci sera une économie mondiale inondée de manière structurelle par des capitaux et du même coup, un manque d’autant plus grand de créneaux dans lesquels investir.’’

C’est là l’explication de la vague de privatisations mondiale : les capitalistes cherchent à faire des profits sur le dos d’anciens services ou industries étatiques. Cela va produire une catastrophe sociale. Mais les capitalistes espèrent ainsi trouver un débouché à tous les capitaux qu’ils ont accumulés, ce qui inclut près de 2000 milliards de dollars détenus par des banques américaines qui ne paient aucune taxe.

Peter a conclu en disant que nous sommes dans une période de longue crise prolongée. Cette crise va à son tour mener à une intensification des conflits entre puissances capitalistes pour la domination du globe, surtout au Moyen-Orient, en Asie-Pacifique, et en Afrique.

 Des vagues de mouvements révolutionnaires radicalisés

Au cours de cette nouvelle période, nous allons voir vague après vague de mouvements révolutionnaires radicalisés. Des dizaines de milliers de travailleurs avancés et des millions de gens issus des masses sont en train de méditer et d’apprendre les leçons du Brésil, de la Turquie, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Cependant, leur compréhension politique est toujours à un point historiquement bas, en raison de toute une série de facteurs, y compris les effets rémanents de l’effondrement du stalinisme et la rapide plongée dans la crise qui a stupéfait la classe ouvrière. La camarade Didi du Brésil a expliqué la manière dont les dirigeants ouvriers ont aidé à semer la confusion : en 1992, ils avaient dirigé des mouvements contre le gouvernement, ce qui avait mené à sa chute, mais cette année, ils n’ont fait que semer la confusion à cause du manque de direction. Mais les capitalistes eux-mêmes comprennent le caractère de cette crise, et certains d’entre eux sont très clairs sur le fait qu’ils craignent une révolution, et en particulier une révolution socialiste.

Ils vont tout faire pour détourner les mouvements ou les empêcher de prendre un tour révolutionnaire. Le camarade Robert Bechert du Secrétariat international, dans sa conclusion de la discussion, a commenté le fait que certains “experts” comparent ces mouvements aux mouvements révolutionnaires de 1848 ou de 1968, mais font tous les efforts possibles pour éviter toute comparaison avec 1917 et avec la période révolutionnaire qui a suivi la Première Guerre mondiale ! Les mouvements de masse de l’année passée étaient il est vrai impressionnants, mais les marxistes ne doivent pas se laisser “intoxiquer” par les premiers succès, mais juger sobrement quel programme et quelle stratégie sont nécessaires afin de garantir le fait que la classe ouvrière et les pauvres pourront atteindre leurs objectifs.

Peter a dit que les capitalistes n’ont pas tenu compte des marxistes, mais qu’une petite poignée de marxistes dans un pays comme l’Afrique du Sud est parfois tout ce qu’il faut pour déclencher une transformation de masse.

Il y a du scepticisme et de l’opposition de la part de la nouvelle génération à l’idée de “partis” en général, qui sont identifiés aux partis pro-capitalistes, à leur politique et à leur énorme corruption. Les camarades Andros de Grèce, et Kevin d’Irlande ont expliqué à quel point les travailleurs veulent se battre contre l’austérité, mais en même temps sont toujours ahuris par la période précédente et par leur faible niveau de compréhension, ce qui agit partiellement comme un frein à l’idée de la lutte.

Andros en particulier, a montré qu’il y a eu des explosions sociales très importantes en Grèce, mais que le manque de direction ne nous a jusqu’ici infligé que des défaites dans la bataille contre l’austérité. La direction de Syriza (la coalition de gauche radicale qui a failli remporter les élections l’année passée) est en train de virer très à droite. Mais il est possible que de nouveaux dirigeants, y compris des marxistes, se voient propulsés à l’avant de la scène par le mouvement au cours de la période à venir.

Les dernières remarques de Peter ont fait état de la volatilité de la situation politique, qui a suscité de nouvelles campagnes et organisations, comme le mouvement Occupy, les Indignados en Espagne, le mouvement Cinq Étoiles en Italie,… Dès que les masses voient un instrument pour se battre pour leurs propres intérêts – surtout à une échelle de masse – et qui est incorruptible, elles accourent se ranger sous sa bannière. Dans quelques années, en regardant en arrière, il aura été clair que l’impasse actuelle n’aura été qu’une phase transitoire.

De nouvelles formations de masses vont inévitablement apparaitre, étant donné le chemin qui reste à parcourir à la classe ouvrière. Ces formations mèneront à la création de partis révolutionnaires de masse.

Nos tâches à présent sont de construire le Comité pour une Internationale Ouvrière et de nous préparer tous ensemble, avec la classe ouvrière, à jeter les fondations de nouveaux partis révolutionnaires de masse et d’une Internationale de masse.

Kevin Parslow, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)