Un 8 mars d’ampleur, partout dans le monde, contre l’oppression des femmes, et les autres jours aussi !

im.phpSuite à l’affaire Weinstein, sous des hashtag comme #Metoo ou #Balancetonporc, les langues se sont déliées, révélant l’ampleur et la diversité des violences sexistes subies par les femmes au quotidien. Cela a permis de donner confiance aux femmes en la nécessité de lutter contre leur oppression et de mettre en avant qu’il ne s’agit pas d’histoires individuelles mais bien d’un phénomène de société.

Le sexisme, partie intégrante du capitalisme

En France, en 2016, 123 femmes ont été tuées par leur partenaire et 86 000 ont été victimes de viol ou de tentative de viol (estimations officielles minimales). Et à l’échelle de la planète, c’est une femme sur trois qui a déjà été victime de violence physique ou sexuelle.

Toutes les formes de violences sont aggravées dans des situations de tensions économiques et sociales. Dans un contexte où les capitalistes font payer la crise de leur système aux travailleurs, les femmes sont doublement touchées : elles subissent les attaques de plein fouet et voient leur oppression se durcir.

Au premier plan de la surexploitation

Les politiques antisociales affectent particulièrement la vie des femmes qui se retrouvent bien souvent coincées entre leur famille et leur boulot. Les femmes, notamment les mères célibataires, sont plus touchées par la précarité, le temps partiel subi, les horaires décalés ou le travail le dimanche. Le manque de place en crèche, les difficultés à trouver des relais ou à payer une maison de retraite pour les personnes âgées, sont autant de tâches dont l’État se déleste et qui reviennent bien souvent à la charge des femmes.

La suppression des CHSCT, comprise dans la dernière loi travail, amputera le minimum de prévention qui était faite sur les violences sexuelles ou le harcèlement au travail. Ce sont aussi elles qui ont été le plus touchées par la suppression de nombreux contrats aidés, cumulée aux restrictions de subventions aux associations, qui impactent directement les possibilités d’accueil des femmes victimes d’agression…

Bref, sous couvert de proposition de loi contre les violences sexuelles et le harcèlement de rue, le gouvernement Macron enchaîne les mesures qui nourrissent le fond du problème.

Mais partout des femmes luttent !

Partout les femmes subissent les mauvais coups des politiques d’austérité. Mais partout les luttes se multiplient ! Aux États-Unis, suite à l’élection de Trump, les manifestations se sont enchaînées, dénonçant ses propos racistes et misogynes. C’est d’ailleurs dans ce contexte que l’affaire Weinstein a surgi et pu avoir un tel écho. En Pologne et au Brésil, d’énormes manifestations ont fait reculer les gouvernements qui voulaient restreindre le droit à l’avortement, et en Irlande, la mobilisation a obtenu un référendum sur la question qui devrait se tenir fin mai. Et on a vu récemment en Iran, lors des mobilisations contre la politique antisociale et la corruption du gouvernement, ces femmes qui brandissaient leur voile au bout de bâtons.

En France, la période est marquée par de nombreuses femmes travailleuses qui mènent ou prennent part à des luttes exemplaires contre leurs conditions de travail déplorables. Les nettoyeuses des gares d’Île-de-France, celles d’Holiday Inn et les nombreuses luttes locales dans les secteurs de la santé (Ehpad, hôpitaux) ou de l’éducation où la majorité des salariés sont des femmes.

Contre sexisme, un mouvement de masse contre le capitalisme

L’histoire l’a bien montré, l’amélioration des conditions de vie des femmes ne se fait qu’à travers des améliorations pour tous. Ça ne peut être une lutte déconnectée du reste et jamais l’émancipation des femmes ne sera possible sur fond d’attaques sociales.

La lutte pour en finir avec l’oppression des femmes doit être liée à une lutte, toutes et tous ensemble, pour des emplois décents et en quantité suffisante, des salaires qui permettent de vivre dignement, des services publics accessibles et de qualité…

Pour cette raison, il est important que les femmes s’impliquent dans les partis et les syndicats qui sont des outils pour organiser une telle lutte. Il faut également que ces organes fassent énergiquement campagne contre le sexisme et les discriminations et donnent une place aux femmes dans l’organisation d’un tel mouvement.

Cette année, le 8 mars sera le 110ème anniversaire de la mort tragique des 129 travailleuses en grève de l’usine textile Cotton, à New York. Ces femmes ont péri dans ce terrible incendie alors qu’elles avaient été enfermées dans leur atelier pour éviter que leur lutte ne s’étende. Les capitalistes ont peur de la puissance de la classe ouvrière lorsqu’elle est unie, c’est bien pour cela qu’ils entretiennent le sexisme. Sans des divisions telles que le racisme ou le sexisme, ce système injuste ne tiendrait pas longtemps.

Le 8 mars et au-delà, encourageons les femmes à se mobiliser massivement, avec l’ensemble des travailleurs, contre leur oppression et contre le capitalisme !

Par Rachel