Transports : mise en échec des différents plans de licenciements à Loheac (Haute Normandie)

Manifestion des employés de l' entreprise Lohéac contre le licenciement de 78 personnes avec le soutien des salaries de Petroplus, eux aussi menacés de licenciement.  Photo : JEAN MARIE THUILLIER
Manifestation des employés de l’ entreprise Lohéac contre le licenciement de 78 personnes avec le soutien des salaries de Petroplus, eux aussi menacés de licenciement.
Photo : JEAN MARIE THUILLIER

 Loheac est une entreprise de transport routier de taille moyenne dans l’agglomération de Rouen. En mai dernier, le patron D. Loheac a essayé d’utiliser le prétexte de la fermeture de la raffinerie Petroplus pour procéder à 78 licenciements. Dans la réalité, 36 licenciements concernaient la filiale containers Alca, rien à voir donc avec le transport de carburant. Quant à ceux de la filiale citerne ils ne transportent pas pour Petroplus, (cette raffinerie revend ses produits à Shell) et beaucoup des licenciements prévus étaient sur le site du Havre. Après une bonne mobilisation (plus de 120 salariés par deux fois en mai, et d’autres rassemblements en été et en septembre) et quelques recours judiciaires, Loheac a du faire machine arrière, incapable de fournir une comptabilité justifiant un Plan «social». Il a essayé de remettre ça au milieu de l’été, présentant une mise en faillite. Mais là encore, les documents comptables n’étaient pas bons : par exemple, les salaires de juillet étaient provisionnés comme charge à venir alors qu’ils avaient été payés… En septembre, il a donc dû faire une fois de plus machine arrière et demander une liquidation judiciaire. Il a été obtenu que l’entreprise aie un administrateur et qu’une réévaluation soit faite au bout de quelques mois. D. Loheac a aussi tenté de faire baisser les salaires en se passant de la signature des syndicats dans une mesure qu’il a prise en 2010 et qui a été invalidée par deux fois en justice, décision qu’il refuse d’appliquer. «S’il pouvait, il t’exécuterait dans la cour quand il n’a plus besoin de toi», comme disent de nombreux routiers ; «crapule» et «patron voyou» (sont des termes soient parmi les plus polis qu’utilisent les chauffeurs routiers lors des rassemblements). D. Loheac a non seulement dû affronter ces échecs, mais il est également sous la menace d’une enquête demandée par le syndicat (CFDT) du fait de ses nombreuses filiales non rattachées au groupe Loheac. De très petites entreprises (sans syndicat) rassemblées au sein du Groupement des activités économiques Loheac qui fait aussi bien de l’immobilier que du transport… Les livres de compte de ces combinaisons doivent être ouverts au plus vite et rendus accessibles aux salariés et aux syndicalistes. Et ce ne devrait pas être la seule entreprise dans ce cas.

Paru dans l’Egalité n°163 (oct-nov 2013)