Succès de la mobilisation pour les 8 de Goodyear !

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Rassemblement devant le tribunal d’Amiens le 19 octobre

« Nous n’allions pas laisser Mickaël Wamen et ses camarades se faire condamner pour le simple fait d’avoir lutté pour défendre leurs emplois ». Voilà ce que pensaient les plus de 5000 personnes présentes à Amiens ces 19 et 20 octobre.

Venus de Savoie, d’Ardèche, de Perpignan, de Rouen, du Havre, de Lille, de Valenciennes, de Limoges, avec des cars affrétés par les Unions Locales CGT (Nancy, Douai, Elbeuf etc.) ou en se débrouillant eux mêmes, les militants, syndicaux ou autre, étaient présents en masse dès 8h du matin pour accompagner les « Goodyear » au tribunal.

Dans une ambiance combative et fraternelle, ils ont pu échanger, qu’ils soient à Solidaires, à la CGT, ou dans des luttes locales, pour faire le lien entre le combat contre la loi « travail », contre les licenciements, et contre la répression.

A la tribune, plusieurs dizaines d’intervenants, syndicalistes subissant la répression, souvent pour des faits montés de toute pièce, membres de la famille d’Adama Traoré mort cet été dans le local de la gendarmerie de Persan, artistes de la compagnie « Jolie Môme » attaqués eux aussi en justice… Tous montrent que cette justice qui n’est là que pour criminaliser ceux qui luttent et ne fait rien contre les riches, les corrompus, les politiciens magouilleurs, il y en a assez !

Lutter n’est pas un crime !

Dans le tribunal, Mickaël Wamen a pu rappeler les faits : il n’y a jamais eu séquestration. De leur côté, les syndicalistes attendaient une réunion programmée par le directeur, M. Dheilly, à 10h dans son bureau. Mais ce dernier s’était rendu dans une autre partie de l’usine pour dire à des ouvriers qui se trouvaient là qu’ils n’auraient aucune indemnité pour la perte de leur emploi ! Le ton est évidemment monté, et c’est l’intervention des militants de la CGT qui a permis d’éviter une catastrophe (lire le résumé de la déposition de Mickaël Wamen au tribunal).

Si ce n’était pas un piège, ça y ressemble fortement.

De fait, la seule pièce à charge dans le dossier est une dépêche de l’AFP : aucun autre fait n’existe ni n’a été présenté. Des paroles sont attribués à Wamen sans que personne ne puisse les confirmer.

Ce que veut le gouvernement (car c’est le gouvernement qui a continué les poursuites contre les 8 de la CGT, Goodyear ayant retiré ses plaintes), c’est criminaliser un grand symbole d’une grande lutte, qui a fait plier de nombreuses fois une multinationale qui fait des milliards de profits sur le dos des travailleurs.

De fait, c’est déjà une victoire, car le procureur ne requiert plus de la prison ferme mais du sursis (24 mois quand même). C’est également une victoire car malgré le peu d’enthousiasme de nombreuses structures et instances syndicales, le rassemblement a été un réel succès. Le rendu de jugement sera le 11 janvier. D’ici là, de nombreux procès sont orchestrés, contre les dockers du Havre fin novembre, contre un des comédiens de la Compagnie Jolie Môme le 8 décembre, et ailleurs.

La poursuite de la lutte contre ce gouvernement au service des riches et des capitalistes, contre la loi « travail », contre les licenciements, pour les augmentations de salaire, passe également par la construction d’une vaste lutte contre la répression qu’elle soit dans les quartiers ou dans les entreprises, par la police… ou par les petits chefs dans les services et les usines.

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La Gauche révolutionnaire a mobilisé pour cette grande journée de lutte, avec des militants et militantes venus de nombreuses villes, pour certains en grève contre la répression.

Notre stand a permis de nombreuses discussions et contacts, et une telle journée donne de l’énergie pour continuer tous ensemble contre ce système criminel qu’est le capitalisme.