Solidarité avec les travailleurs de TOTAL et G4S au Yémen

Sit-in des employés protestataires devant les bureaux de Total à Sana’a au Yémen. Sur la banderole, on peut lire : « Ils ont commencé par le pillage des ressources du Yemen et ils finissent par le pillage des droits des employés »
Sit-in des employés protestataires devant les bureaux de Total à Sana’a au Yémen. Sur la banderole, on peut lire : « Ils ont commencé par le pillage des ressources du Yemen et ils finissent par le pillage des droits des employés »

Les guerres n’anéantissent pas que les vies des populations civiles et les infrastructures, elles détruisent aussi les libertés fondamentales ainsi que les droits sociaux. C’est le cas, aujourd’hui au Yémen, où TOTAL – la célèbre multinationale pétrolière française – se comporte comme un véritable voyou, après avoir surexploité les travailleurs yéménites en temps de paix.

TOTAL est au Yémen depuis plus de 25 ans. La multinationale y exploite le pétrole et le gaz. Elle a sous-traité la sécurisation de certaines de ses installations à l’entreprise britannique G4S, qui emploie plusieurs centaines de milliers de personnes dans 120 pays à travers le monde. Au Yémen, dans le cadre de la sous-traitance de la sécurité des installations de TOTAL, elle a embauché 208 agents de sécurité.

En mars 2015 la guerre éclate dans le pays. TOTAL abandonne la plupart de ses activités dans le pays dès le début du conflit et annonce le licenciement de ses employés par SMS, sans payer les salaires dus, ni les primes auxquels ils avaient droit. Si G4S quitte le pays officiellement dès juin 2015, un organisme opérationnel sous leur nom continue les opérations dans le pays.

Quoi qu’il en soit, après une courte procédure devant le tribunal du travail de Sana’a, la capitale, les locaux de TOTAL et G4S sont saisis. Et concernant les agents de sécurité, les entreprises sont condamné à payer les salaires des travailleurs jusqu’à la fin de leur contrat.

Cette décision de justice sera totalement ignorée par la multinationale pétrolière et la société de sécurité. Aujourd’hui, c’est plus de 27 000 dollars de salaires qui sont dus aux agents de sécurité yéménites par les entreprises. Bien évidemment, les autorités locales ne font rien pour imposer aux entreprises le rétablissement des droits des travailleurs, possiblement aidées dans cette inaction coupable par le versement de pots-de-vin.

Certains salariés ont accepté de l’argent, sous la menace, afin qu’ils arrêtent la lutte. Cependant 115 d’entre eux sur les 208, continuent de travailler sans être payés et de se battre pour que leurs droits soient respectés et pour que les décisions de justice soient appliquées. Comme on peut l’imaginer dans un pays en guerre, avec ce que cela implique du point de vue de la cherté de la vie, ils sont aujourd’hui dans une situation désespérée. Certains d’entre eux ont perdu leur logement, d’autres ont vu des membres de leur famille, dont des enfants, mourir de faim.

Malgré cela, ils tiennent bon dans leur combat héroïque, et malgré les méthodes mafieuses et fascistes qui sont utilisées pour les faire taire : menace de mort contre eux et leurs familles, attaques par des gangs armés qui a abouti aux meurtres de 3 d’entre eux en décembre dernier. Il semblerait que les gangs armés qui s’en prennent aux travailleurs en lutte soient liés à plusieurs dirigeants de l’entreprise G4S au Yémen. Bien évidemment, les entreprises nient tout implication avec ces meurtres. G4S affirme même n’avoir aucun lien avec G4S au Yémen. Pourtant, ils n’ont engagé aucune poursuite contre cette société qui utilise leur nom et leur logo, ni même publié une déclaration réfutant les allégations les impliquant.

Solidarité internationale vendredi 17 janvier

Cette répression a augmenté leur colère et maintenant ils se battent aussi pour que les responsables de ses meurtres soient jugés et condamnés. Mais ces travailleurs ne doivent pas rester seuls dans ce combat. Vendredi 17 février, les travailleurs de G4S/TOTAL au Yémen organisent une journée de mobilisation. Ce même jour, à l’initiative du Comité pour une Internationale Ouvrière (l’organisation internationale à laquelle la Gauche Révolutionnaire est affiliée), auront lieu un peu partout dans le monde des actions de solidarité internationale avec le hashtag #JusticeForTOTALG4SWorkers.

Pour aider lors de la journée de solidarité, vous pouvez envoyer des messages de protestation à :

– caroline.skinner@uae.g4s.com (Caroline Skinner, Conseil régional général Moyen-Orient de G4S)
– philip.jordan@total.com (Philip Jordan, président du Comité d’éthique Total… ou par tél. 01.47.44.42.15)
– courts@moj.gov.ye (Ministère de la Justice au Yemen)

Et des copies peuvent être envoyées à cwi@socialistworld.net et abdulalimsaeed@gmail.com

17.02.17 Yemen
Le tract que la Gauche révolutionnaire a distribué le 17 février