Situation mondiale : au seuil de grands événements de l’Histoire.

SawantCWIUSCette année les mouvements de masse en Turquie, au Brésil, en Égypte, en Afrique du Sud, en Espagne, en Grèce… nous ont montré des exemples époustouflants de la puissance de la classe ouvrière.

Les occupations massives de places en Turquie étaient les plus grosses que le pays a jamais connu. En Égypte, 22 millions de personnes ont signé la pétition pour la démission de Morsi, suivi par une mobilisation qui a rassemblé jusqu’à 33 millions de personnes ; plus que pendant la révolution de 2011. Au Brésil, l’augmentation du prix du ticket de bus a déclenché une marée humaine d’un bout à l’autre du pays, qui a non seulement annulé cette mesure mais aussi arraché des concessions importantes pour les transports, l’éducation et la santé, quand le mouvement a atteint 120 villes !

Les évènements ont concerné majoritairement les travailleurs des zones urbanisées ; montrant une fois de plus que la classe ouvrière est réellement la force dominante partout dans le monde. Ce poids écrasant du prolétariat est crucial pour comprendre les prochaines étapes : c’est bien l’irruption massive de la classe ouvrière sur la scène politique et sociale, avec des grèves et la remise en cause de la mainmise de la bourgeoisie sur la production, qui a été le facteur décisif dans tous les mouvements de masse qui se sont produits ces dernières années. De plus, les événement ont été et seront particulièrement suivis notamment par la jeunesse, via les médias sociaux, ce qui aura un grand impact sur la classe ouvrière dans tous les pays : l’internationalisme et la manière dont les liens mondiaux se tissent sont aussi décisifs.

Ces mouvements massifs sont caractéristiques de la période que nous vivons : la crise la plus féroce du capitalisme, qui vit sa sixième année, et à laquelle la bourgeoisie désespère de trouver une issue. Si, à cause d’un manque de direction révolutionnaire, la classe ouvrière, malgré sa motivation et sa force, ne parvient pas à prendre le pouvoir, comme nous l’avons vu en Égypte, le capitalisme pourra peut être retrouver la croissance, à long terme. Mais à court terme, les capitalistes n’ont pas la moindre idée de comment sortir de la crise. Cela a bien été résumé dans un journal portugais : « les objectifs fiscaux sont inatteignables, les conditions sociales se détériorent et la démocratie s’affaiblit. Il n’y a aucune raison de croire que la situation va s’améliorer.

Situation explosive

Le journal The Economist reportait que près d’un quart de la jeunesse mondiale (soit 290 millions de jeunes) n’est ni au travail, ni à l’école, ni en formation. C’est une situation potentiellement explosive qui se développe partout. Le mouvement de masse au Brésil a créé la base pour des explosions sociales dans toute l’Amérique Latine. Aux États-Unis, malgré la timide croissance de la production, le pays compte 20 millions de chômeurs. Les travailleurs et les jeunes ont vraiment de plus en plus l’impression qu’Obama ne fait que poursuivre la politique de Bush ; particulièrement depuis l’affaire Snowden.

Toutes les grandes économies ralentissent, stagnent ou reculent ; y compris la Chine. La situation y est différente de l’Europe car l’austérité n’y règne pas, et les gens peuvent avoir des espoirs quant à l’amélioration de leurs conditions de vie, qui pourraient mener à des explosions sociales d’une ampleur gigantesque si cette amélioration n’avait pas lieu. On retrouve, jusqu’à un certain point, des éléments de la situation en France en 1968 ; où on avait un État fort et De Gaulle qui appliquait une énorme répression, il fallait juste l’étincelle du mouvement étudiant pour déclencher une des plus grandes grèves, un mouvement magnifique de la classe ouvrière de France. C’est ce qui est à l’ordre du jour. Si l’on pense à l’importance des mouvements de masse au Brésil et en Égypte, déjà énormes ; imaginons les impacts qu’aura un soulèvement de la classe ouvrière chinoise à l’échelle mondiale !

Il est inévitable que la lutte des classes s’intensifie dans la période à venir. Mais, il n’y a pas de crise « finale » du capitalisme ; ce n’est que quand la classe ouvrière prendra le pouvoir que ce système pourri pourra être achevé. Partout où il intervient, le CIO a la vocation de construire, avec les travailleurs, les jeunes, les masses pauvres et opprimées, les outils nécessaires à cette victoire ; pour qu’enfin l’humanité laisse derrière elle la barbarie archaïque d’un système absurde et reconstruise une société basée sur la coopération et la solidarité internationales et la pleine satisfaction des besoins de tous.

Par Cécile.
Paru dans l’Éalité n°163 (oct-dec 2013)