Reprise de l’économie, accroissement des inégalités !

assez assist richesL’INSEE a revu à la hausse ses prévisions de croissance, 1,9 en 2017, 1,7 en 2018. L’économie du pays semble bien repartie. Mais ce redémarrage ne profite qu’aux riches et ultra-riches et repose essentiellement sur la dégradation des conditions de travail et de vie pour la majorité des personnes vivant en France.

Selon les chiffres officiels de Pôle emploi, si le chômage est irrégulier selon les mois, il suit une décrue lente. Mais ces chiffres prennent en compte uniquement les personnes inscrites, n’ayant pas travaillé de manière temporaire. Ils ignorent les non-inscrits, les radiés, les personnes en sous-emploi… La réalité, c’est que 11 millions de personnes, sur une population active de 29 millions, sont touchés totalement ou partiellement par le chômage, soit 38% ! Article publié dans l’Egalité 187

Si le nombre d’emplois précaires semble stagné depuis quelques années à environ 13% des emplois, il n’en demeure pas moins que plus de 80% des emplois proposées par les patrons sont précaires (CDD et intérim), de courte ou très courte durée. La casse du droit du travail entreprise par Hollande puis maintenant Macron risque d’amplifier le phénomène.

Selon la Fondation Abbé Pierre, en 2017, c’est près de 4 millions de personnes qui subissent le mal-logement : 2,4 millions de personnes vivent dans un habitat de mauvaise qualité, 85 000 dans un logement de fortune et 330 000 personnes dans un logement n’ayant pas le confort de base (eau courante, électricité, toilettes intérieures, etc.) Deux millions de personnes vivent dans un logement inconfortable, 934 000 personnes vivent dans un logement dit « surpeuplé », 643.000 personnes vivent chez un tiers, et 143 000 personnes (dont des enfants !) vivent à la rue.

Il y a entre 5 et 8,9 millions de pauvres en France selon la définition de la pauvreté (revenu inférieur à 60% ou 50% du revenu médian). C’est une augmentation de plus de 600 000 en 10 ans ! Un tiers des pauvres sont des enfants. Si le nombre de travailleurs pauvres ne progresse plus, il a même tendance à baisser, il reste quand même à un haut niveau : entre 1 et 2 millions.

On pourrait multiplier à l’envie les chiffres qui mettent en évidence la dégradation des conditions de vie et de travail pour la majorité, comme l’accès au soin, les difficultés de l’éducation, etc. Elle découle des politiques menées qui visent à faire payer la crise du capitalisme à la classe ouvrière et aux plus pauvres, alors que pour les 1% les plus riches tout continue d’aller très bien.

La reprise repose sur un terrain très peu stable car rien n’a été fait pour enrayer les causes de la crise de 2007. Tout est reuni pour qu’ une nouvelle crise speculative arrive. Ces conséquences pour la majorité de la population seront désastreuses.

Par Yann Venier