Quelle gauche unir aux municipales?

Au centre, Hidalgo maire PS de Paris et son fidèle lieutenant Brossat (PCF). Le prix du logement y dépasse
les 10 000 € au m² et la mairie ne cesse de vendre le patrimoine au privé. Des unions comme ça, non merci !

La formation des listes pour les élections municipales avance et avec elle, les discussions autour de « l’union de la gauche ». Dans toutes les villes dirigées par le PS et EELV, y compris avec le soutien du PCF, la politique municipale a constitué en privatisations et casse des services publics et des régies, renchérissement du logement et de l’eau, sans parler des transports publics… Revendiquer une alliance avec les majorités sortantes dès le premier tour est une erreur que le PCF s’apprête pourtant à commettre une fois de plus dans de nombreuses villes.

Dégager la droite, un programme suffisant ?

Dans des villes où le PS est dans l’opposition, la question peut être posée différemment. À Marseille, une liste de gauche unitaire avait commencé à voir le jour. Regroupant PS-EELV-FI-PCF et des « citoyens », syndicalistes, militants, etc., cette liste pouvait être une occasion de faire front pour dégager la mafia de droite au pouvoir depuis 1995 avec Gaudin. Dans ce genre de cas, une alliance qui irait même jusqu’au PS peut se discuter. Mais par qui, pour quoi faire et surtout sur quel programme ? Si des militants PS s’engagent dans des listes citoyennes de reconquête, alors ils doivent se plier à son fonctionnement et à son programme, pas aux consignes de l’appareil du PS qui montre si souvent dans sa pratique qu’il mène des politiques de casse des services publics.

Si c’est pour être élu et avoir les mêmes affaires, la même politique qui profite aux riches, la même absence de démocratie, mais pouvoir juste se dire « de gauche », comme à Lyon avec Collomb (qui avait été élu PS mais est devenu sans problème ministre de Macron) ou encore à Lille avec Aubry, et surtout à Paris avec Hidalgo, ce n’est même pas la peine.

Dans une ville comme Toulouse, alors qu’il y existe une liste militante « l’Archipel citoyen » avec des syndicalistes, militants politiques, insoumis, etc., le PCF parle de rejoindre la liste du PS qui part pour gagner la mairie. Tout ça dans l’espoir d’obtenir des adjoints au conseil municipal. Cette stratégie est non seulement une honte, mais en plus cela entretient la confusion parmi les militants et les travailleurs.

Quant à EELV, ils changent leur tactique en fonction des sondages. Si ceux-ci sont favorables, ils vont seuls comme à Lille, sinon ils passent accord, souvent avec le PS. Leur seule réelle motivation reste d’être élus, quitte à ensuite participer aux politiques de bétonisation des villes comme à Rouen.

La Gauche Révolutionnaire participera au contraire à toute liste de rassemblement à gauche qui soit basé sur un programme de défense des services publics et des intérêts des travailleurs et de la population, et adoptant un fonctionnement réellement démocratique permettant le contrôle des élus.

Quel programme et fonctionnement défendons-nous!

La constitution des listes et les lancements de campagne devraient reposer sur une campagne militante, afin d’impliquer le plus grand nombre, que de plus en plus prennent part aux décisions avant et après les élections. Le budget municipal par exemple devrait correspondre aux besoins définis collectivement, et non pas aux cadres d’austérité. Le programme devrait contenir des points comme la (re)municipalisation de tous les services publics locaux, la construction/ rénovation de logements sociaux abordables, la gratuité des transports, etc. Ces points devraient être discutés, votés démocratiquement par des Assemblées générales locales. Que ce soient les habitants et les militants qui décident, et que les candidats soient responsables devant ces Assemblées. Et plus tard peut-être, dans un conseil municipal scruté et contrôlé par les habitants eux-mêmes.

Par Cécile Rimboud