Quand le délaissement du service public nuit à notre sécurité

La cathédrale de Notre-Dame de Paris en flammes le 15 avril 2019

Suite au terrible incendie survenu à la cathédrale de Notre Dame de Paris ce 15 avril 2019, il est temps de se poser les questions de l’état actuel du service public. La politique macronienne a à cœur de détruire le service public et en y regardant de plus près cela parait de plus en plus flagrant. En effet, comment une ville qui possède de nombreux monuments historiques comme Paris avec la Basilique du Sacré Cœur de Montmartre et ses 83 mètres de haut, la Tour Eiffel qui culmine à près de 300 mètres de haut,.. ainsi que de nombreuses tours telles que la tour Montparnasse et ses 210 mètres de hauteur,.. peut-elle ne pas donner les moyens aux sapeurs pompiers de leurs secteurs afin de lutter contre de potentiels incendies ? Que se passerait-il si un incendie venait à se déclarer tout en haut de cette dernière ? L’usage de canadairs serait trop risqué due à la puissance de l’eau déversée, rendant de ce fait la situation complexe et pouvant causer le décès de nombreuses personnes.

Tout cela faute de moyens financiers et matériels. Les Sapeurs-Pompiers de Paris n’ont eu aucune augmentation de leur budget, malgré une hausse de 5,4 % de leurs interventions ou encore la hausse de 12 % du nombre de départs de feu dans la ville de Paris (souvent dus à l’insalubrité) en 2018. Le non-remplacement des départs à la retraite a fait baisser leur nombre de 210 en seulement 3 ans. De plus, les pompiers de Paris ont un statut de militaires et n’ont donc pas le droit d’avoir de syndicats, ce qui est totalement inacceptable. Mais ce ne sont pas que les Pompiers de Paris qui souffrent, les budgets des Services d’Incendie et de Secours (SDIS) ont aussi été baissés. Il est nécessaire de préciser que les financements viennent majoritairement du département. Or depuis la récente réforme territoriale, le budget versé par l’État pour le fonctionnement s’est vu de ce fait réduit. C’est la même chose pour le budget des Monuments nationaux, qui a constamment été baissé sous tous les gouvernements. Il tourne chaque année autour de 300 millions d’euros, alors qu’il en faudrait 400 millions au moins.

Et ce n’est pas la première fois que notre sécurité est mis a mal faute de réductions budgétaires. Récemment il a été voté la fermeture de multiples maternités, celle du Blanc dans l’Indre, la maternité de Bernay le 11 mars, obligeant les femmes à devoir effectuer de nombreux kilomètres au péril de leur santé et de celle de leurs enfants. Suite à cette dernière, il n’existera plus aucune maternité dans tout l’ouest de l’Eure. Entre 2012 et 2014, on peut compter pas moins de 6700 accouchements extra-hospitaliers (chiffre calculé par E. Combier pédiatre et chercheuse en santé publique). Afin de protester mais également afin de sensibiliser la population, diverses actions ont eu lieu récemment. L’association Liberté Egalité, Proximité à mis en place en dénonciation lundi 1er avril des aires d’accouchement d’urgence, sur le rond point de Malbrouck, au Blanc, ainsi que dans d’autres villes en France. Ces aires étaient composées de simples lits de fortunes ainsi que du matériel nécessaire.

À côté de tout cela, les plus riches s’enrichissent encore de plus en plus, les entreprises à l’instar de Total ne paie pas leurs impôts en France, … Impôts qui, s’ils étaient versés pourrait largement améliorer nos services publics. Les deux plus grosses fortunes du pays, B. Arnault et P. Pinault viennent de sortir de leur chapeau 300 millions d’euros (ce chiffre vous rappelle-t-il quelque chose?) pour la reconstruction de la cathédrale. De l’argent, il y en a, mais les riches le privatisent, grâce à la politique de Macron ! Il est temps de se réveiller, et de se lever contre cette politique. Toutes et tous en grève le 9 mai pour se battre pour une Fonction publique de très haute qualité, des recrutements massifs de personnel et des budgets à la hauteur des besoins décidés collectivement par les travailleurs et la population !

Aurélie T.