Provocation policière contre la CGT et les dockers du Havre

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Le port du Havre bloqué par des débrayages le 31 août 2016

Alors que l’Union départementale CGT 76 (Seine Maritime) avait annoncé la tenue de son assemblée générale de rentrée au Havre et la venue du secrétaire général Ph. Martinez, le gouvernement et le patronat ont enclenché une double provocation.

D’une part, le président de l’Union maritime et portuaire, Michel Segain, avait déclaré quelques jours auparavant : « Si Philippe Martinez se déplace au Havre pour faire un tour d’horizon avec ses adhérents, pourquoi pas. Mais s’il vient pour activer de nouveaux mouvements comme ces derniers mois, c’est non ! » Sans rire, le patronat va dicter aux syndicalistes ce qu’ils ont le droit de dire et de faire ?

Et ce mercredi 31, au petit matin, la police a procédé à une véritable descente chez deux travailleurs du port dont un militant de la CGT dockers, les embarquant direction Paris pour soi-disant une enquête en rapport avec des « violences » lors de la manifestation du 14 juin dernier à Paris. C’est durant cette manifestation que les « force de l’ordre » avaient gazé de nombreuses fois sans raison les cortèges, notamment celui des dockers, de manière à effectivement les faire réagir violemment, mais cela avait peu marché. Les poursuites judiciaires n’avaient permis que des peines légères pour « rébellion » (encore un terme qui veut tout et rien dire à la fois), le reste ayant été abandonné faute de preuve.

Donc ce sont pour des procédures ayant soi disant trait à des incidents de la même journée que les deux travailleurs ont été embarqué ce mercredi matin, et emmenés à Paris en plus, pour une procédure qui est (si elle n’est pas déjà une exagération intentionnelle) normalement très banale.

De fait, patronat et gouvernement ont voulu provoquer, l’un dans les journaux l’autre par la force policière. La réaction immédiate de la CGT du Port leur a prouvé qu’ils avaient tort : l’ensemble des activités a été stoppée par la grève : ni déchargement, ni passage des écluses… Un rassemblement a également été organisé à Paris même contre la répression. Signe d’acharnement, les deux travailleurs passeront en jugement le 25 novembre prochain. Préparons-nous à une grande mobilisation pour les soutenir et contre cette répression !

Revanchards car incapables d’installer au Havre le climat de répression qu’ils ont réussi à instaurer ailleurs, du fait que la mobilisation a toujours été déterminée, massive et disciplinée, le gouvernement tente peut être là d’instaurer un climat de tension en vue de la journée de lutte du 15 septembre.

Les deux travailleurs ont été relâchés le mercredi soir, montrant l’inutilité et la médiocrité de la provocation et peut être aussi la crainte que la grève du port continue une deuxième journée et montre la force de la solidarité active de milliers de travailleurs.

Alex Rouillard