Précarité-Violences-Inégalités, Assez! Révoltons nous contre le capitalisme et le sexisme!

cover-r4x3w1000-578e3e825c455-manifestation-journee-des-droits-des-femmesCette année, la journée de lutte contre les violences faites aux femmes se passe dans un contexte où cette question a été plus débattue dans les médias. Le gouvernement, voulant surfer sur la vague médiatique, a déclaré que cette question serait la grande cause de son quinquennat. Pourtant, force est de constater que la politique de Macron n’est pas plus antisexiste que les autres. Il y a eu beaucoup de communication, pas beaucoup d’action ! Certes quelques moyens ont été débloqués pour aider des associations d’aide aux victimes, mais en réalité il n’y a rien de concret à attendre du fameux « Grenelle des violences conjugales ».

Voici l’Edito de notre nouveau 4 pages dans le cadre de la lutte pour les droits des femmes

En effet, il n’y a pas de moyens sur la table pour une prise en charge d’ampleur par les services de l’État et les services publics, comme toujours c’est aux associations que l’on fait appel. Le numéro d’urgence est une petite avancée, mais il est déjà débordé car il n’y a pas assez de lieux de mise à l’abri et de solutions à long terme pour le logement et l’indépendance financière des victimes. La protection des victimes, tout comme les planning familiaux, devraient être des services publics à part entière. Bien loin d’une telle politique, toute la politique de Macron revient à en finir avec la politique de solidarité qui fonde les services publics, pour tout individualiser (santé, retraites, éducation…).

On ne peut pas compter sur un gouvernement au service des riches et de la bourgeoisie pour réellement s’opposer à l’oppression sexiste, car il défend le système même qui produit cette oppression. Les avancées des droits des femmes ont été le résultat de l’évolution de leur rôle économique donc de leur statut de travailleuses, et des luttes spécifiques pour l’égalité juridique et politique (vote, contraception, avortement, divorce…). Aujourd’hui cette égalité est obtenue dans la loi. Pourtant les inégalités sexistes se poursuivent car l’égalité devant la loi sans l’indépendance économique ne profite pas à la majorité des femmes. Dans une société dominée par la bourgeoisie, le système économique, social et politique est fait pour maintenir la domination de la bourgeoisie et l’exploitation de la classe des travailleurs. Les travailleuses sont donc doublement opprimées, en tant que femmes et exploitées en tant que travailleuses.

L’attaque contre les retraites en est un parfait exemple. Les femmes gagnent 26 % de moins que les hommes en moyenne, à la retraite leur pension est inférieure de 42 % ! Le nouveau système, s’il était appliqué, aggraverait cette situation, car globalement il va toucher durement les plus précaires et ceux qui ont des carrières hachées, donc en grande partie des femmes. Dans cette lutte, quels seront les réels alliés des travailleuses ? Certainement pas les bourgeoises, qui défendront leurs intérêts de classe avant tout !

Pour lutter contre l’oppression et l’exploitation il faut lutter toutes et tous contre le système qui génère les inégalités et les violences. Pour l’égalité salariale, pour des salaires permettant à tous et toutes de vivre dignement, pour des services publics de qualité et gratuits, contre le sexisme sous toutes ses formes… La lutte doit se développer sur les lieux de travail, dans les syndicats et dans la rue.

Le capitalisme chaque jour prouve qu’il ne peut clairement pas assurer d’avenir meilleur. Il nous faut une société socialiste réellement débarrassée de la loi du profit et des divisions que les capitalistes entretiennent basées sur le genre, le sexe, la culture, la religion ou les origines.

« Engagées dans la lutte de classe, la prolétaire a autant besoin que la femme de la petite et moyenne bourgeoisie, et les intellectuelles, de l’égalité juridique et politique (…). Mais en dépit de tous ces points de contact (…) la prolétaire n’a rien de commun pour ce qui est de ses intérêts économiques décisifs avec les femmes des autres classes. Aussi l’émancipation de la prolétaire ne saurait-elle être l’œuvre des femmes de toutes les classes, elle sera uniquement l’œuvre de l’ensemble du prolétariat sans distinction de sexe ».
Clara Zetkin