Pour une grève totale, qui stoppe les attaques !

Pas de répit pour les travailleurs avec le nouveau gouvernement, mais la riposte se fait attendre alors que la colère est bien là. Les attaques se multiplient contre toute la population sans que réellement un plan de bataille ne soit même discuté par les directions nationales des syndicats et les partis de gauche.

Les exemples des mobilisations sur les retraites et contre l’ANI sont frappants : une journée de grève nationale appelée, sans la moindre préparation, ni réelles perspectives à part des négociations avec le gouvernement. Résultat : les conditions de vie et de travail continuent de se dégrader, d’autant plus que le gouvernement et le patronat sentent que la voie est libre. Avant de penser à négocier quoique ce soit, il faudrait déjà mettre un coup d’arrêt eux attaques. Ça doit être l’objectif des prochaines mobilisations, qu’elles soient nationales ou locales.

A quoi ça sert de faire grève ?

Licenciements en pagaille, mesures racistes, impôts injustes, jeunesse sacrifiée... les raisons sont nombreuses pour taper du poing sur la table tous ensemble en même temps. Contre le gouvernement PS-Verts et contre les patrons : il nous faut une grève totale!
Licenciements en pagaille, mesures racistes, impôts injustes, jeunesse sacrifiée… les raisons sont nombreuses pour taper du poing sur la table tous ensemble en même temps. Contre le gouvernement PS-Verts et contre les patrons : il nous faut une grève totale!

Nous sommes nombreux à nous poser la question, quand nous voyons les appels à une journée nationale de grève comme cela a été le cas contre l’ANI ou plus récemment pour défendre les retraites. La grève est la principale arme des travailleurs contre le patronat et les gouvernements. Quand elle est préparée et organisée, c’est une arme redoutable pour les faire plier. Car c’est bien à travers leurs luttes, dont des grèves de masse, que les travailleurs ont su arracher des acquis sociaux et des hausses de salaires qui ont permis une amélioration générale des conditions de vie.

Quelle forme de lutte contre les capitalistes ?

La grève est une forme de lutte efficace car elle attaque le cœur même du système capitaliste : la production des richesses. Même si aujourd’hui une partie de l’économie se concentre dans la finance, elle n’en reste pas moins dépendante de la création de marchandises. Les patrons ne pourront tirer aucun profit s’ils ne trouvent pas de travailleurs qui acceptent d’extraire des matières premières ou de produire des richesses. Comme le disait Lénine : « Si les grèves inspirent toujours une telle épouvante aux capitalistes, c’est parce qu’elles commencent à ébranler leur domination ».

Aujourd’hui, nous observons une multitude de grèves isolées, à l’échelle des boîtes, qui revendiquent des augmentations de salaires, des améliorations de conditions de travail ou qui s’opposent à des plans de licenciement. Certaines permettent des avancées voire des victoires (cf p4-5) quand elles sont massives et déterminées. Mais cela ne permet pas de remettre en cause toute cette politique qui revient à faire payer la crise aux travailleurs. Quant aux journées de grève nationale comme celle du 10 septembre en défense des retraites, elles sont souvent mal préparées et les directions nationales des syndicats ne s’en servent que pour aller vite négocier quelques miettes avec le gouvernement et le patronat. Mais ce qu’il nous faut c’est une action d’ampleur qui permette d’être un vrai avertissement et mette un coup d’arrêt aux attaques.

Préparons-nous à une grève totale

Le soir du 10 septembre, les chiffres de participation aux manifestations et les taux de grévistes sont tombés… les directions nationales des syndicats se sont félicitées que finalement ils n’étaient pas si mauvais qu’annoncés… et puis : rien ! Le projet de loi est présenté et il sera discuté à l’assemblé en octobre. Les syndicats ont pris leur temps pour discuter de la possibilité d’une nouvelle journée de grève… et le risque est grand que le scénario se répète. Comment éviter qu’elle ne se termine sur le même sentiment d’impuissance ?

Quitte à perdre une journée de travail, il faut que celle-ci soit efficace. Sans les travailleurs, pas de richesse produites, pas de possibilité de profit pour les patrons. Une grève massive avec des actions ciblées et visibles permettrait de s’opposer aux capitalistes et au gouvernement de manière forte et de leur lancer un réel avertissement. On doit préparer une grève totale qui implique les travailleurs de tous les secteurs, les jeunes, les chômeurs, les retraités… Il ne s’agit pas simplement d’arrêter le travail et de manifester, mais bien d’occuper et de bloquer les secteurs clés de l’économie : les voies de communication (terrestre, marin, aérien), les centres de télécommunication, les usines, les grandes surfaces…

Qu’elle soit appelée sur les retraites ou une autre attaque, la prochaine journée nationale de grève doit permettre dans sa forme et sa préparation d’exprimer la colère ressentie par la grande majorité des travailleurs et des jeunes. Si on s’y met tous, la même journée on forcera le gouvernement et le patronat à stopper les attaques; on obligera les directions des syndicats et des partis à construire une opposition et on créera les conditions pour rompre l’isolement des travailleurs et des jeunes.

Que l’ont soit travailleurs,jeunes,chômeur ou retraité, que l’on travaille dans le public ou le privé, on subit la politique de rigueur du gouvernement et la crise des capitalistes. Alors, s ‘y on s’y mettait ensemble ?

On a besoin d’un nouveau Mai 68, mais c’est avec cet objectif en tête que chacune de nos actions sera un pas de plus dans ce sens.

Par Rachel Mahé et Virginie Prégny
Paru dans l’Egalité n° 163 (oct-dec 2013)