Pour une gauche combative!

P4_gaucheLes mauvais scores des différentes listes de gauche aux élections européennes (France Insoumise à 6,3 %, Génerations de Hamon à 3,2,%PCF à 2,5%) ont fait resurgir le débat sur l’alternative politique qu’il faut pour les travailleurs à gauche du Parti Socialiste (PS). D’un côté, il y a ceux qui veulent en pro ter pour mettre la FI au second plan, de l’autre, il y a un réel questionnement : comment rassembler une gauche combative et massive ? Car il est clair que cela manque aujourd’hui.

Le PS est devenu un parti bourgeois. Sous le quinquennat de Hollande, il a tellement attaqué les travailleurs qu’il a perdu tout soutien populaire.

Certains n’ont malheureuse- ment toujours pas tiré les conclusions qui s’imposent et considèrent encore le PS comme un partenaire. Ainsi, le PCF continue de cogérer des centaines de mairies avec le PS. Son candidat aux européennes, Ian Brossat, est même adjoint d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, et participe à la politique qui continue de transformer Paris en ville dont les couches populaires sont peu à peu exclues.

Le PCF a même lancé un appel à « toute la gauche » pour discuter d’une « union populaire » en incluant bien évidemment le PS.

Même si les militants du PCF pourraient être au premier rang de la construction d’une force de gauche combative, la ligne de leur direction et sa volonté de mener une politique d’alliance avec le PS empêche toute possibilité.

De la même façon, les formations qui prétendaient refonder la « gauche » comme Nouvelle Donne ou Place Publique et avoir pris leurs distances avec le bilan de Hollande ont nalement fait liste commune avec… le PS.

Hamon s’est écroulé aux européennes. Au lieu de participer à la FI, il a préféré jouer sa carrière personnelle avec pour seule utilité de prendre une partie des voix des électeurs de gauche à la présidentielle, empêchant un deuxième tour Mélenchon-Macron. Il a été l’idiot utile de la bourgeoisie et maintenant il se retire de la vie politique. Celles et ceux qui l’avaient suivi et espéraient reconstruire un mouvement ont été véritablement arnaqués et méprisés par ce genre d’attitude. Ils pourraient néanmoins toujours rebondir en venant prendre part aux discussions pour une nouvelle force de gauche.

La FI a eu au moins le mérite d’être claire sur l’indépendance vis-à-vis du PS et donc de rompre avec les partis qui soutiennent les politiques pro-capitalistes ; même s’il subsiste des ambiguï- tés, comme en témoigne la présence de transfuges du PS comme Maurel et Lienemann sur la liste des élections européennes.

Ouvrir la discussion largement

Ce qui est sûr, c’est que la FI ne peut représenter à elle seule l’alternative. On voit donc surgir des appels comme celui de Clémentine Autain à un « big bang » de la gauche. Là encore, cela peut aider au débat, mais ce n’est pas avec un énième appel de personnalités qu’on construira la force politique dont les travailleurs et les jeunes ont besoin.

Il faudra un programme plus solide contre le capitalisme, et une volonté de construire une force réellement militante, ancrée parmi les travailleurs et la jeunesse, pas une énième mouvance dominée par les cuisines électorales.

Si l’on veut satisfaire toutes nos revendications il faudra un rapport de force digne d’une situation révolutionnaire. Il n’y pas de place pour des politiques réformistes. Nous avons besoin d’une force politique de masse clairement anticapitaliste qui puisse permettre à différents courants de s’exprimer tout en laissant la place aux travailleurs de faire la politique et de s’organiser par eux-mêmes.

Par Matthias Louis