Organisons la résistance contre Macron ! Il faut un vrai plan d’action pour contre-attaquer

patrons_macronMacron veut y aller fort. La nouvelle loi « travail » prévoit de donner les pleins pouvoirs aux grands patrons pour exploiter sans limite les travailleurs. Le plan de Macron prévoit que le patron puisse « négocier » (traduire « faire du chantage ») les horaires des salariés, le salaire, les primes… ! Et Pénicaut, la nouvelle ministre du « Travail », doit s’y connaître, ancienne DRH chez Danone, elle a mené en 2013 un plan de 236 suppressions d’emplois en France malgré un bénéfice de 1,8 milliard d’euros. Et si les salariés ne sont pas d’accord, cela pourra constituer un motif de licenciement. Les patrons pourront faire des prétendus « referendums » quand bon leur semble pour appliquer ces reculs.

La fonction publique n’est pas en reste, avec un plan de suppression de 120 000 postes. Et c’est sans compter comment le gouvernement veut démolir les retraites, le chômage (et les chômeurs avec) et la Sécurité sociale en sapant son financement.

La situation est déjà difficile pour des millions de travailleurs. Les luttes et les grèves sont nombreuses : des travailleur-se-s de Campanile à Paris qui se battent pour l’application du 13ème mois à ceux de DCNS à Brest qui sont en grève contre la suppression de 9 repos compensateurs. De nombreuses arrivent à gagner des avancées ou à stopper des reculs. Nous sommes une écrasante majorité dans la population à ne pas vouloir de ces réformes antisociales.

Il faut une riposte à la hauteur !

Organisons dès maintenant la lutte ! Pour avoir une riposte à la hauteur des enjeux, et qui nous permette de gagner, il va falloir que nous ripostions de manière massive ! Non seulement massive, mais aussi organisée. On l’a vu lors du mouvement contre la loi « Travail » de 2016. Ce qui nous a manqué alors pour gagner, c’est de passer d’une mobilisation largement soutenue (avec 70 % de la population contre la loi) à un mouvement de grève généralisé, qui aurait permis d’entraîner dans l’action la majorité des travailleurs et de la jeunesse, c’était un plan d’action pour que des millions puissent de se préparer et de s’impliquer collectivement dans la construction de la lutte.

Dès maintenant il faut réfléchir et discuter collectivement d’un tel plan. L’objectif : impliquer dans la mobilisation la majorité des travailleurs. Le 27 juin, une journée de mobilisation est organisée : elle doit être la première étape. Cette journée, nous pouvons déjà nous en servir comme un avertissement au gouvernement et aux patrons, mais aussi comme un appel à envoyer aux travailleurs du public, du privé, avec ou sans emploi : « préparons la riposte ». Partout sur les lieux de travail, il faudra des heures d’information syndicale, des Assemblées Générales, pour analyser les mesures du gouvernement, discuter avec un maximum de travailleurs et ainsi leur permettre de se saisir des enjeux et d’expliquer les attaques à d’autres.

La mobilisation dans les syndicats sera également essentielle. Sans tergiverser, les syndicats devraient refuser en bloc toutes les attaques et refuser d’en discuter avec le gouvernement. Les annonces de Macron sont suffisantes et il n’y a rien à discuter en catimini avec un tel gouvernement qui représente si peu d’entre nous ! Les mobilisations du 19 juin à l’appel du Front social sont une première réaction positive contre le carnage social annoncé. Nous sommes pour faire pression, dans les syndicats, pour que la journée du 27 soit par exemple appelée comme une vraie journée de grève partout où cela est possible. Et d’ores et déjà et pendant l’été, nous devons exiger que pour le mois de septembre soit appelée une vraie journée de grève, public-privé, comme première étape dans la lutte pour stopper les plans de Macron. Cette journée pourrait servir d’ultimatum pour dire « si vous ne retirez pas vos projets pourris avant la fin du mois, alors nous organiserons la grève générale dans tout le pays dès début octobre ». Ainsi nous montrerons que nous sommes déterminés à gagner et que nous aurons besoin de tout le monde (du travail) pour ce faire.

Stopper Macron et combattre les politiques des capitalistes

Une telle stratégie serait un immense pas en avant permettant de continuer à unifier la classe des travailleurs et la jeunesse. En effet, il ne s’agit pas que de Macron. C’est aussi dans les boîtes, les universités, les lycées, les services… il faut se défendre et en finir avec la dictature des petits chefs, la pression insupportable, le manque de moyens et de personnel, le chômage de masse, etc. C’est bien pour résister et lutter contre tout cela que le mouvement contre la loi travail avait pris de l’ampleur. Et c’est ce même sentiment qui explique, pendant la campagne présidentielle, la vague d’adhésion populaire à la candidature de Mélenchon. L’idée grandit : il faut tout remettre à plat, il nous faut un gouvernement qui gouverne pour nos intérêts et non pas pour les gros banquiers et les actionnaires.

La séquence électorale est passée et le dégoût grandit encore. Face à Macron et au Medef, seul un mouvement d’une ampleur massive peut gagner, une grève générale qui bloque le pays montrera à ceux qui dirigent qui fait vraiment tourner la société. Et un mouvement massif contre le gouvernement Macron et Philippe reposera nécessairement ces questions politiques qui ont émergé depuis le mouvement contre la loi « travail » et, d’une autre façons, lors de la campagne de Mélenchon : comment stopper durablement les grands patrons ? Quel gouvernement pour mettre en place les politiques qui serviraient nos intérêts à nous, travailleurs et travailleuses, jeunes ?…

Ces débats sur quelle alternative politique animent toutes celles et ceux qui veulent résister à cette société capitaliste et son lot d’injustices, ce sont les débats qui doivent irriguer la nouvelle force politique de masse, combative, rassemblant des dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes qui est nécessaire pour s’organiser politiquement face aux partis au service de Macron et du Medef.

La GR se bat pour une société où les principaux moyens de production sont nationalisés et sous le contrôle et au service des travailleurs et de la population, dirigée par un gouvernement démocratiquement élu de représentants des travailleurs : le véritable socialisme démocratique. C’est cette perspective-là dont nous avons besoin pour pouvoir construire la lutte qui devra faire reculer Macron et compagnie, et répondre à la question de pour qui et par qui la société fonctionne.

Cécile Rimboud