Nouvelle grève des routiers dès le 25 septembre

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Opération escargot

Le lendemain du 12 septembre, les fédérations transports FO et CGT appelaient les salariés du transport et activités annexes à se mettre en action contre les ordonnances à partir du lundi 25 septembre. Forte du mouvement que la CGT avait été seule à soutenir pour la reconnaissance du transport de matières dangereuses initié en mai dernier, qui avait fait trembler le patronat et le gouvernement et qui s’est jouée à une journée près pour que le pays bascule dans la pénurie aggravée de carburants, la fédération transports s’est donc mis aux avant postes cette fois-ci pour mobiliser contre la loi travail.

Après les dates du 12 et du 21 septembre comme journées d’actions et de manifestations appelées par la confédération, cet appel inter-fédéral du 25 détonne car, sans dire clairement « grève reconductible », il appelle cependant à « bouger dès le 25 », laissant toute latitude aux bases de réagir comme elles l’ont fait en mai, mais cette fois-ci pour l’ensemble des nombreuses activités de la branche. Au vu du succès du mouvement de grève de mai en terme de mobilisation de la base et qui a clairement profité à la CGT, non seulement FO s’est jointe à elle, mais la CFDT, première organisation syndicale dans la branche, s’est sentie obligée dès le 7 septembre d’appeler ses militants (pas les salariés) à organiser des actions, laissant apparaître une crise majeure dans ses rangs. Mais elle appelait non pas le 25 mais le 18 septembre, « afin de dénoncer la précarisation et la mort du contrat de travail, la mise à mal de la santé au travail et le réel danger que représentent ces Ordonnances pour tous les salariés, y compris ceux des TPE /PME. » [Sic] Rien que ça ! Par contre, interdiction de se joindre aux autres organisations, injonction fédérale téléguidée par Berger (secrétaire général Cfdt) ! Or, cela n’a pas du tout été du goût de certaines bases CFDT qui l’ont manifesté en menaçant de démissionner dans plusieurs endroits simultanément, et des initiatives conjointes CGT/CFDT, comme des diffusions de tracts, ont pu être observées ce 18 septembre, pour appeler à faire grève tous ensemble à partir du 25. C’est clair, dans cette branche, les tentatives de division semblent échouer tant la colère des salariés est réelle et tant l’impact des ordonnances sera immédiat dans ce secteur déjà très déréglementé. D’autre part, les grévistes parisiens de mai étaient suspendus au résultat de la dernière paritaire du 15 septembre, où certaines avancées discutées précédemment concernant la classification des activités devaient être signées. Cyniquement, le patronat a renvoyé cela aux calendes grecques, mais c’est tant pis pour eux, les bases s’enragent !

La période devient très tendue : les routiers sont en passe de déborder à Paris comme en province et dans chaque secteurs d’activité. Des préavis de grève CGT et Sud-rail couvre la période actuelle chez les cheminots, des AG importantes commencent à s’organiser dans les universités, les retraités ont une journée intersyndicale le 28, les fonctionnaires un peu plus tard… et la CGT confédérale appelle ouvertement l’interpro à prêter main forte aux routiers le 25 septembre. Oui, le tous ensemble devient possible et nous pouvons tous le développer en aidant les grèves en cours à se consolider et à durer. L’ingrédient essentiel, c’est la survenue en masse des travailleurs et des jeunes dans la lutte. Il va falloir y travailler et être convaincants.

Et, attention, Macron a déjà prévenu que les CRS seront placés dans les dépôts pétroliers. Le patronat du transport s’est déjà exprimé dans un communiqué de la FNTR, principale organisation patronale, leur peur panique de voir un scénario comme celui de mai dernier devenir viral et aboutir cette fois-ci partout en France grâce à une action massive des chauffeurs routiers qu’il va falloir soutenir.

Si être « extrêmes », c’est défendre nos conditions de vie et de travail en luttant tous ensemble, alors soyons extrêmes !

Luc, CGT transports 76