Mensonges, magouilles et reniements : la primaire du PS !

imagesLa campagne pour désigner le candidat du PS à l’élection présidentielle est en cours. Leurs primaires sont verrouillées par l’appareil du parti : aucune voix détonante ne doit se faire entendre. L’ouverture à d’autres candidats issus de petits partis de la prétendue « Belle Alliance Populaire », comme Sylvia Pinel, Jean-Luc Benhamias ou François de Rugy, ne sert qu’à donner le change.

En réalité toute cette mascarade sert à adouber un candidat issu du sérail du PS – Manuel Valls ou Arnaud Montebourg principalement, avec Benoit Hamon et Vincent Peillon en outsiders. Ils sont tous d’anciens ministres et députés, qui ont tous une part de responsabilité dans la politique menée depuis 2012 soit au gouvernement soit en ne s’y étant pas opposé.

Primaires inutiles

Évidemment, Manuel Valls, que les sondages placent en tête du premier tour des primaires, porte le plus la responsabilité du bilan calamiteux de ce quinquennat. C’est à tel point que chaque discours qu’il prononce c’est pour se renier lui-même et l’action qu’il a menée en tant que premier ministre, comme limiter le recours à l’article 49-3 de la Constitution aux lois budgétaires. Mais l’essentiel de son programme, même gauchisé par les circonstances électorales, reste libéral, avec des mesures comme la défiscalisation des heures supplémentaires pour les entreprises (mesures mises en place par Sarkozy) ou encore la fusion des allocations sociales. Pour ce qui est des autres, Peillon ressort la gestion classique du capitalisme du PS et ne remet pas en cause la Loi Travail qu’il n’entend pas abroger, contrairement à Hamon ou à Montebourg. Ce qui le disqualifie immédiatement. Montebourg- Hamon : pas de rupture décisive !

Les propositions de Hamon et de Montebourg peuvent apparaître, pour certaines, « de gauche ». Mais ils ne sont même pas les Corbyn ou Sanders du PS français ! Montebourg continue avec son souverainisme économique, dont on a vu les effets face à Arcelor-Mittal, avec un soutien de l’Etat aux PME. Contre le chômage, il entend encore et toujours faire payer les emplois par l’argent public et les cotisations salariales, dans la droite ligne de ce qui se fait depuis 30 ans. Hamon, lui, propose de favoriser le temps partiel en lieu et place de la diminution du temps de travail et d’instaurer un revenu universel qui serait complémentaire à hauteur de 750 euros, soit sous le seuil de pauvreté. Toujours la précarité ! Peu clair sur le financement de cette mesure, elle pourrait être un cheval de Troie pour réduire au passage la protection sociale et déréguler davantage le droit du travail. Bref, rien qui ne réponde aux intérêts vitaux des travailleurs, des chômeurs et des jeunes.

Vraiment en finir avec cette politique pour les capitalistes !

La gauche du parti incarnée par Gérard Filoche a été mise au placard. Mais il ressert la même soupe et appelle à se rassembler derrière Montebourg ou Hamon. Encore une fois il veut sauver les meubles du PS craignant une déroute majeure aux prochaines élections. Il ne serait, en effet, pas étonnant que le PS prenne la pire gamelle électorale de son histoire, et ce quel que soit le candidat. Le PS actuel est un boulet au pied de la classe ouvrière dont il faut se débarrasser. Et pour cela, il est nécessaire de construire une nouvelle force politique qui défende les intérêts de la classe ouvrière et se construise au travers de ces luttes. Pour cela, il faut rompre définitivement avec le PS, qui est devenu un parti de gestion du capitalisme et de défense des intérêts des grands patrons, des banquiers et des actionnaires. Son affaiblissement n’a d’intérêt que s’il ouvre la voie de la reconstruction d’un mouvement ouvrier fort.

Par Yann Venier