Marine Le Pen obligée de battre en retraite sur le marché de Sotteville-lès-Rouen

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C’était évidemment une provocation. Marine Le Pen avait annoncé sa venue sur le plus grand marché de l’agglomération de Rouen ce dimanche 04 mai. Situé sur la rive gauche (où toutes les municipalités sont de gauche), dans une ville très ouvrière et avec une forte population de cheminots que Le Pen ne manque jamais d’attaquer notamment sur leurs régimes de retraites, ce marché, très ouvrier et populaire, constituait apparemment une cible pour la millionnaire Le Pen. Bien qu’il fasse un bon score, le FN est incapable d’avoir une activité militante, servant plus de réceptacle aux aspirations électorales de divers aventuriers plus ou moins réactionnaires.

Une mobilisation a été annoncée, bien que tardivement et n’étant pas appelée publiquement lors de la manifestation du 1er mai. Néanmoins une bonne centaine de militants étaient présents pour s’opposer à l’opération en communication de Le Pen. Et au fur et à mesure des slogans et de l’encerclement des frontistes, c’est une petite centaine de passants qui se sont additionnés à l’action en ce dimanche matin.

Les officiels du PS, présents pour faire campagne pour les européennes, ne se sont pas joints à la mobilisation.

Après que nous ayons distribué du matériel pendant près d’une heure, le FN est arrivé avec les élus des villes de l’agglo rouennaise. Au total, une quarantaine de militants et des fraichement élus FN présents. Nous avons décidé de ne pas les laisser faire sans nous manifester. Nous avons donc scandé au plus près d’eux des slogans pendant qu’ils ont essayé de distribuer sur le marché. A coups de « le FN s’en prend aux immigrés mais ferme sa gueule devant les patrons ! » ou 1ère 2ème 3ème génération nous sommes tous des enfants d’immigrés! » nous avons réussi à les tenir aux abords du marché pendant 45 minutes.

Marine Le Pen est finalement arrivée sous bonne escorte avec du retard. Les militants du FN se sont alors poussés pour laisser place aux forces de l’ordre qui nous ont empêché d’approcher de Le Pen en nous repoussant violemment dans les allées du marché. Au beau milieu des étals des commerçants et des familles venues faire leur marché, les CRS ont effectué plusieurs charges « musclées ». Et c’est à renfort de militants aux gros bras (appelés garde du corps), importés pour l’occasion d’autres régions, qu’elle a tenté une petite distribution de tracts dans une allée du marché au pas de charge.

Il aura fallu cette poussée rugueuse des CRS pour que Le Pen cesse de recevoir des œufs et puisse s’en aller du marché, démontrant par la même qu’elle est bien incapable de trouver de véritables partisans actifs dans la population et que son bon score électoral ne se traduit pas en militants.

Leila Messaoudi