Le PS ne sera plus le boulet de la gauche !

Par Fañch Ar Ruz
Par Fañch Ar Ruz

Avec 6,36 % et 2 291 565 électeurs au premier tour de la présidentielle, c’est une véritable débâcle pour le Parti socialiste et son candidat. Ils payent ainsi les années de politique au service exclusif des capitalistes. Mais ils ont aussi été sacrifiés pour les bas calculs du même Hollande, qui n’a pas hésité à liquider Hamon.

Hamon a passé sa campagne à donner des gages à ses ennemis (partisans de Valls, de Hollande ou macronistes masqués) en rabaissant son programme. Ce refus de combattre pour son programme était, de fait, un reniement de sa victoire aux primaires du PS. Il préférait se battre pour l’appareil du PS que pour les millions de pauvres et de travailleurs du pays. Entre la campagne combative de Mélenchon et celle, très libérale, de Macron, cela ne pouvait aboutir qu’à ce désastre.

Ceci n’a pas empêché l’aile droite du PS de se rallier ouvertement à Macron, ni à la direction autour de Cambadélis, le 1er secrétaire du PS, de ne pas faire campagne. En effet, pour eux, faire perdre « leur » candidat en lui imposant une déculottée était le meilleur moyen de « prouver » qu’il n’était plus possible pour le PS d’avoir même une petite image sociale.

L’OPTION MACRON

Beaucoup de cadres nationaux ou locaux du parti ont déjà rallié Macron. Et ce n’est pas fini, y compris avec des députés qui soutenaient officiellement Hamon. D’un côté, Macron prévoit d’investir pour les législatives des candidats issus du PS sans demander que ceux-ci quittent le parti, afin d’essayer de se constituer une majorité à l’Assemblée. De l’autre, Cambadélis a présenté un programme pour les législatives reprenant des éléments de celui de Macron.

Volontairement ou non, Hamon aura aidé à ce que Mélenchon ne soit pas au second tour face à Macron pour ensuite se faire mettre de côté par l’appareil. Leur objectif est d’avoir un instrument pour avancer vers un nouveau parti centriste. À côté, un PS sauce Hamon n’aurait que peu d’espace, entre En Marche et la France Insoumise.

Le PS peut éclater en deux voire trois morceaux : un petit parti avec Hamon qui s’allie au PCF et à un bout des écologistes mais sans plus peser sur rien, et une majorité qui se refonde en parti du centre pour peser sur Macron – et peut-être un groupe qui intègre directement En Marche.

Quoi qu’il en soit, le PS est arrivé au bout de son processus de « bourgeoisification », de par son intégration au capitalisme, mais aussi son incapacité à mener une politique gouvernementale garantissant des acquis sociaux… Au moins, l’appareil du PS n’est plus en mesure d’empêcher la création d’une nouvelle force politique combative et vraiment de gauche. Espérons que les électeurs qui ont espéré avec Hamon comprennent comment ils ont été abusés et que leur place est avec les courants qui ont soutenu Mélenchon.

Yann Venier & AR