Le mouvement étudiant : bilan et perspectives

P4 AG rouen 4 avrilLes étudiants, en pleine politisation ces dernières années, ont lutté ce printemps contre la loi O.R.E (loi « Orientation et Réussite des Étudiants ») qui sabre l’enseignement supérieur public et met en place la sélection avec « Parcoursup ». Des milliers de jeunes vont se retrouver dans des formations privées et payantes, ou dans des filières qu’ils ne voulaient pas ou même sans rien.

Article publié dans l’Egalité 190


Depuis octobre, il était possible de préparer la mobilisation pour construire un vaste mouvement de la jeunesse au printemps. C’est avec cette analyse que les étudiants de la Gauche Révolutionnaire ont tracté dans les lycées et dans les facs, appelant à se joindre aux manifestations contre la loi travail II mais aussi à développer information et argumentation contre la sélection et les attaques sur l’Éducation. Tardivement, souvent en mars, des Assemblées Générales des étudiant.e.s et des personnels ont commencé une série d’actions et parfois d’occupations de bâtiments.

Cela restait très minoritaire sauf quelques facs comme Toulouse-Mirail. Les agressions aux méthodes fascistes sur plusieurs facs ont poussé des milliers d’étudiants à rejoindre le mouvement. Cette colère étudiante a été la cible du gouvernement, qui a sorti la matraque, ne voulant surtout pas d’un mouvement étudiant fort aux côtés des cheminots.La reprise par les forces de l’ordre des bastions de la mobilisation a été partiellement démoralisante.

Les militant.e.s de la Gauche Révolutionnaire ont proposé d’appeler à des journées de grève étudiante avec de grosses manifestations et de s’adresser au reste de la société pour élargir le mouvement plutôt que de tout concentrer sur les occupations, qui laissent beaucoup d’étudiant.e.s non mobilisé.e.s. Même si l’idée était adoptée, le manque de structuration du mouvement n’a pas permis de rendre cette stratégie réellement effective. Il manquait un lien entre les universités notamment en décidant de dates communes de grève ce qui aurait pu structurer le mouvement et créer un meilleur rapport de force. Il a manqué aussi une perspective commune.

Pour les capitalistes et le gouvernement à leur botte, l’Université sert à renouveler les cadres de la société et pas à instruire ou à donner un avenir à toute la jeunesse. Pour une université réellement ouverte à toutes et tous, nous devons être aussi des militant.e.s pour une société débarrassée des oppressions.

Septembre sera sous tension. Une partie des jeunes ne seront pas affectés, ou mal affectés. Les universités qui ont refusé la sélection vont accueillir beaucoup plus d’étudiant.e.s alors que beaucoup d’entre elles manquent de moyens et ont déjà tiré le signal d’alarme. Il n’y a pas eu de réelle hausse du budget, les problèmes vont se réitérer. Les projets de fusion dans les régions vont s’appliquer sous peu comme en Normandie où les universités de Caen, Rouen et du Havre risquent de fusionner, entraînant des interruptions d’études dues à la suppression de filière selon les lieux.

À la rentrée, organisons des AG pour discuter des moyens dont nous avons besoin et comment accueillir les « sans facs » dans nos universités. Préparons un mouvement de grève avec les travailleurs. Pour le retrait de la loi ORE, Parcoursup et pour stopper toute la politique de Macron. Pour une université ouverte à toutes et tous, pour une société sans exploitation!

Yohann-bis et P-E Martin