Le grand baratin national

C'est dans la grande salle des fêtes de l'hôtel de ville que se sont tenues les plénières. L'occasion de placer les enjeux du Grand Débat.

Avec le mouvement des gilets jaunes, la colère immense dans le pays et une cote de popularité au plus bas, Macron a décidé de lancer le « grand débat national ». Sous prétexte de vouloir écouter les revendications de la population, c’est en réalité un moyen pour essayer de noyer les revendications des gilets jaunes ou de montrer qu’elles seraient minoritaires. Dès le départ, personne n’a été dupe quand Macron a fixé les sujets à l’avance : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’État, des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté. Hors de question de parler des salaires, de l’ISF, etc. pourtant au cœur des mobilisations. Tous ceux qui ont pu aller dans les débats organisés par certaines mairies ont pu voir que les animateurs pro-Macron laissaient peu de place au débat et que les questions ou les travaux étaient déjà préparés à l’avance. Même quand Macron a rencontré directement des lycéens, ils étaient priés par ses services de se taire s’ils n’étaient pas d’accord…

Article publié dans l’Egalité 194

Démocratie?

En réalité ce « grand débat » est surtout un moyen pour Macron d’essayer de redorer son image et de faire campagne pour les européennes à nos frais ! Il veut donner l’illusion de démocratie et d’ouverture alors qu’il a gouverné par ordonnances et qu’il ne veut pas changer de cap. Ce sont les institutions qui lui permettent de faire cela sans aucune majorité dans la population. La Vème république donne trop de pouvoir au président, l’Assemblée nationale sous sa forme actuelle est une chambre d’enregistrement pour la majorité et le Sénat est élu indirectement.

Tout un tas de hauts fonctionnaires qui dirigent ne sont pas élus et sont soumis comme les élus aux pressions des lobbies des multinationales. Si on veut une vraie démocratie il faut que nous, les travailleurs‑se‑s, gérions nous-mêmes notre destin en organisant collectivement la vie quotidienne par des comités élus partout et qui se coordonnent. Le Sénat qui est très anti-démocratique doit être supprimé.

Il faut la proportionnelle dans les élections pour garantir une représentation équitable des courants politiques mais surtout que les élus soient révocables s’ils n’appliquent pas leur mandat et pas qu’on vote une fois tous les 5 ans et puis plus rien. Le salaire des élus ne devra pas dépasser le salaire moyen d’un travailleur pour ne pas oublier quelles sont les conditions de vie de la majorité.

Par Matthias Louis