La révolte au Burkina Faso et les défis pour une alternative ouvrière

Par Kola Ibrahim, CIO-Nigéria
nigeriaAprès l’atrophie de surface affectant les mouvements de masse en Afrique, les suites catastrophiques des soulèvements contre-révolutionnaires dans des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, les travailleurs et la jeunesse du Burkina Faso ont remis la question des mouvements de masse et de la révolution sur l’agenda politique. La tentative de Blaise Compaoré, corrompu et en banqueroute politique, de se donner encore du temps au pouvoir après ses 27 années de règne sur le pays ne pouvait à ce moment qu’apporter l’explosion d’un mécontentement massif qui avait été étouffé auparavant. Les travailleurs, les jeunes et les pauvres ne pouvaient plus supporter un jour de plus avec ce gouvernement, qui ne leur assurerait que plus de pauvreté et de misère pour le majorité de la population. Contre toute attente, et jetant leurs peurs au feu, les masses jeunes et ouvrières prirent la rue, et, signe d’un instinct révolutionnaire clair, envahirent les centres de pouvoir, les bâtiments parlementaires, le siège du gouvernement, la Place de la Nation, les stations des médias d’État, etc.
Ce que les soi-disant partis d’opposition n’ont pas réussi à faire en 27 ans, les masses l’ont réalisé en 72 heures, dégageant le régime corrompu de Blaise Compaoré. Après trois jours ininterrompus de manifestations de masse, d’occupations et de confrontations avec les forces de sécurité, Compaoré dut abdiquer le 31 octobre 2014, et s’embarquer (grâce au soutien in extremis de Hollande) dans un exil personnel en Côte d’Ivoire.
La chute de Compaoré montre le pouvoir énorme des masses ouvrières et des jeunes quand ils prennent leur destin en main. La grève générale déclarée conjointement par les cinq centrales syndicales a joué un rôle décisif dans la chute du régime de Compaoré. L’opposition était tellement massive que le pays entier était à l’arrêt.

Le pouvoir dans les rues
La classe dirigeante a été abasourdie par le mouvement de masse énorme qui a confronté et battu le régime Compaoré, à tel point qu’aucun n’était préparé à prendre un rôle dirigeant quelconque. Selon la radio allemande Deutsche Welle, la plupart des partis d’opposition n’était pas prête à prendre le pouvoir politique ni à l’exil immédiat de Compaoré. Au mieux, ils s’attendaient à pouvoir l’empêcher de prolonger son règne. De plus, ils craignaient le mouvement de masse et ses suites, et particulièrement la possibilité qu’il évolue vers la gauche. Ils craignaient donc que le fait de prendre la responsabilité de diriger une telle situation révolutionnaire n’accentue d’autant plus leurs limites.
L’échelon militaire a essayé de remplir ce vide, mais sur la base du niveau massif de radicalisation, les hauts gradés militaires sont devenus divisés, confus et apeurés, au moins pour une certaine période. Ceci même généra une lutte de pouvoir au sein des institutions militaires. Alors que le chef d’état-major, le général Honoré Nabéré Traoré, avait annoncé sa propre prise de pouvoir le 31 octobre, le jour suivant vit le Commandant de la Garde présidentielle, le lieutenant-colonel Isaac Zida, être prononcé chef du gouvernement de transition par la hiérarchie militaire. La principale raison de ce changement est due à l’impopularité de Traoré. Ironiquement, le jour suivant, le 2 novembre, des protestations de masses ont eu lieu contre la tentative des militaires de voler la victoire aux masses. Ces protestations appelaient Zida à « dégager » lui aussi.
Le gouvernement français a également exprimé son « inquiétude » quant à la prise du pouvoir par les militaires, mais pour des raisons différentes : les pouvoirs occidentaux préféraient un civil à la tête de l’État, qui serait plus présentable et justifierait leur soutien.
Les militaires ont essayé de tester leur force avec les soldats qui utilisaient des armes à feu pour empêcher les protestations, avec déjà des morts et des arrestations, mais il est évident que le pouvoir n’était ni dans les mains des militaires ni d’aucune autre section de la classe dirigeante, mais dans la rue. Le niveau d’incertitude était tel dans le pays que le bloc de pouvoir régional, la CEDEAO (Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest), a dû intervenir pratiquement pour régler la question du pouvoir. Ainsi, ils ont du se résoudre à chercher une « personnalité civile éminente » pour diriger la transition.
À présent, Michel Kafando, ancien ministre des Affaires étrangères et ambassadeur aux Nations Unies, a remplacé Zida comme président par intérim tandis que ce dernier est devenu Premier ministre. Sans aucun doute Kafando représente-t-il une simple feuille de vigne pour éteindre les tensions, le dirigeant de fait reste Zida. La constitution de 1991 stipule que le porte-parole de l’Assemblée nationale doit prendre la situation en charge si le président démissionne ou est déposé. Mais le Parlement et sa direction elle-même étaient profondément impliqués dans la tentative de Compaoré d’étendre son mandat, au point que le bâtiment du Parlement fut le premier à être attaqué par les masses révoltées. Reflétant le niveau d’impopularité du Parlement, on ne savait pas où se trouvait son porte-parole.

Le mouvement ouvrier

En ce moment, différentes sections de la classe dirigeante essaient de s’insérer dans la situation en se posant comme partie intégrante du mouvement. Mais ce fut la grève générale, appelée par cinq centrales syndicales à la lumière des manifestations de masse du 28 octobre, qui fut décisive pour faire tomber Compaoré. En effet, le mouvement ouvrier a toujours joué un rôle actif dans l’histoire politique du pays depuis son indépendance en 1960. Des protestations et grèves massives du mouvement ouvrier au Burkina Faso ont été centrales dans la chute de trois dirigeants depuis l’Indépendance. Malgré l’unité lâche entre les cinq centrales syndicales, un produit des tactiques de « diviser pour mieux régner » appliquées par Compaoré, ceci n’a pas pu arrêter les protestations de masse et les grèves.
En 2013, le mouvement ouvrier organisé, malgré la direction qui fraternisait avec le gouvernement (le gouvernement a partiellement financé les centrales syndicales), a dû diriger des protestations de masse et des grèves contre l’augmentation des prix alimentaires et de la pauvreté. Avant cela, en 2011, des protestations de masse et des grèves, et même des mutineries dans les rangs de l’armée ont fait convulser le pays, dans une sorte de répétition générale de ce qui devait se passer en 2014. Cette semi-insurrection a été achetée par une augmentation du salaire minimum, des subsides pour la nourriture et l’amélioration du salaire pour les soldats du rang. En 1998-1999, des protestations de masse contre le régime de Compaoré avaient déjà forcé le gouvernement à faire des concessions, y compris la limitation des mandats présidentiels. Pourtant, il semble que Compaoré était à court de concessions, et toutes les tentatives pour apaiser la dernière vague de protestations ne pouvaient qu’enflammer la volonté de chasser le régime en faillite.
Malheureusement, la direction du mouvement ouvrier, malgré la réalité évidente du pouvoir étant effectivement dans la rue, a refusé d’élaborer un programme décisif pour réorganiser la société. Un incident a montré le rôle perfide de la direction actuelle quand, à un meeting orchestré par la CEDEAO pour trouver un atterrissage en douceur pour la classe dirigeante burkinabée et empêcher une contagion régionale/continentale, les représentants syndicaux ont été entendus dire que le processus transitionnel prendrait du temps et qu’il fallait le laisser mûrir ! Ceci montre que la direction syndicale n’a pas de programme politique indépendant pour changer le cours de l’Histoire au Burkina Faso. Dans le meilleur des cas, ceci ne peut mener qu’à l’émergence d’une autre soi-disant figure d’opposition, et dans le pire des cas, à l’émergence d’un régime autoritaire et d’un État fort ; donc dans tous les cas à un recul dans la société.

Bonnet blanc et blanc bonnet

Aucun des partis d’opposition ou des politiciens ne pose une quelconque alternative fondamentale. Citant Elke Erlecke, chef du programme Afrique de l’Ouest à la Fondation Adenauer, Deutsche Welle a indiqué qu’aucun parti politique n’avait de manifeste, ils sont tous construits autour de politiciens individuels (4 nov. 2014). De plus, de nombreux partis politiques, dont Saran Sérémé, du PDC (Parti pour le Développement et le Changement) et Zéphirin Diabré de l’UPC (Union pour le Progrès et le Changement) étaient précédemment dans le parti dirigeant et ne cherchent que des opportunités pour leurs carrières politiques au lieu d’apporter une alternative.
Pendant ce temps, derrière les nombreuses grèves et protestations, il reste la misère et la pauvreté chroniques auxquelles font faces les travailleurs et les pauvres du pays. Alors que des agences diverses parlent d’une croissance économique de plus de 4 % en moyenne, environ 50 % de la population vit avec moins d’un dollar par jour. Plus de 70 % de la population active est au chômage, et le salaire minimum est à un misérable 2 dollars par jour. Le pays est 183ème sur 186 sur l’échelle d’Indice de Développement Humain.
De l’autre côté, la minuscule élite dirigeante et les capitalistes mènent la belle vie grâce aux richesses du pays. Dans un pays enclavé avec peu de ressources humaines et un climat moins favorable, la richesse est concentrée dans les mains de quelques gros capitalistes et d’étrangers. Par exemple, le secteur financier, qui contrôle 30 % du PIB (Produit Intérieur Brut) est contrôlé par onze banques privées et cinq institutions financières non-bancaires, possédées par une poignée d’hommes d’affaires locaux ou étrangers. En fait, 3 banques contrôlent à elles seules 60 % des actifs du secteur financier. Le secteur minier est également contrôlé par quelques entreprises locales et multinationales et une poignée de riches. Et en parallèle, 90 % de la force de travail vit de l’agriculture de subsistance.

Les réponses régionales et internationales

La réponse des gouvernements régionaux et impérialistes a montré une fois de plus que les gouvernements capitalistes globalement sont unis dans leur phobie des mouvements sociaux des travailleurs et des pauvres. L’intervention rapide de la CEDEAO, avec le soutien de l’UA (Union Africaine) et de l’ONU, a peu à voir avec la démocratie, mais veut prévenir un effet domino particulièrement dans des pays où règnent encore des situations d’attentisme.
En effet, beaucoup de dirigeants africains, sur la base de leur règne corrompu et de leur servitude aux politiques impérialistes et néo-libérales qui ont socialement et économiquement aliéné leur population, ont une peur mortelle de soulèvements de masse où que ce soit dans la région. De l’Afrique du Sud à l’Angola, de la RDC au Cameroun et au Nigeria, une colère massive fermente contre les politiques anti-pauvres et néo-libérales qui ont rendu la vie plus misérable pour la majorité de la population. Dans les deux dernières décennies de politiques néo-libérales, tout le continent africain, malgré ses énormes ressources humaines et naturelles, a vu une majorité de la population vivre dans l’appauvrissement.
De plus, le soulèvement au Burkina Faso a de nouveau exposé l’hypocrisie des gouvernements occidentaux quant à la démocratie. L’opposition tardive des US et de la France à la tentative d’extension du mandat de Compaoré n’est encore une fois qu’une feuille de vigne. Les mêmes US ont été alliés de Blaise Compaoré pendant des années, assurant au gouvernement son soutien militaire. L’alliance des pays comme les US et la France avec Compaoré a été d’une assistance majeure et une pierre angulaire du régime. Alors que ces pays soutiennent des dictateurs comme Compaoré, la pauvreté et la misère continuent d’être le quotidien de la majorité. Des millions de dollars et de francs donnés à Compaoré sous la forme d’aide militaire auraient pu améliorer de manière significative les conditions de vie de millions de Burkinabés dans ce pays enclavé et appauvri. Mais l’impérialisme n’a que faire de telles entreprises malgré les gentillesses diplomatiques. Dans la mesure où un pays sert les économies stratégiques et économiques du capitalisme global, les travailleurs et les pauvres peuvent toujours mourir dans la misère. Évidemment, si les travailleurs et les pauvres du pays n’avaient pas pris leur destin en main, Compaoré serait toujours le chouchou de l’impérialisme capitaliste.

Des échos de Sankara ?

Le soulèvement au Burkina Faso a également remis à l’ordre du jour l’héritage de Thomas Sankara, le dirigeant assassiné. Sankara est un des héros respectés de l’anti-impérialisme africain. Il a dirigé un coup d’État de jeunes officiers en 1983 mais fut assassiné en 1987 avec un coup d’État sanglant dirigé par son second d’alors, Blaise Compaoré, réalisant ainsi le script de l’impérialisme français. Le legs de Sankara est celui d’un dirigeant au style de vie simple, dans un continent où la corruption des dirigeants est célèbre. Il maintint également une position anti-impérialiste pendant sa présidence. Il mit en place des mesures sociales, dont l’éducation de masse, le système de santé et des vaccinations massives, des politiques de libération de la femme, la redistribution des terres aux pauvres et des investissements dans l’infrastructure, dans un pays où la pauvreté est omniprésente. L’enthousiasme renouvelé pour Sankara et ses idées, particulièrement dans la jeunesse, reflète une recherche et le potentiel d’alternatives radicales de gauche. Mais la fin tragique de Sankara a aussi montré le besoin d’étudier avec attention l’héritage et les limites de son régime, et en particulier l’importance d’une rupture complète avec le capitalisme – ceci ne peut être réalisé qu’à travers l’implication démocratique des masses ouvrière et pauvre dans la lutte révolutionnaire plutôt qu’avec une direction personnelle et des mesures introduites d’en haut. Le gouvernement, bien qu’ayant mis en place des mesures sociales positives, était de plus en plus isolé face à l’impérialisme et au capitalisme mondial à cause de sa position anti-impérialiste. Un gouvernement ancré dans les masses des travailleurs et des opprimés, et en appelant, par-dessus la tête des impérialistes, aux travailleurs, non seulement en Afrique mais aussi dans le monde occidental, aurait pu briser le blocus impérialiste. En fait, c’était un mouvement de masse des opprimés avec des manifestations et des grèves contre les régimes de Zerbo puis de Ouedraogo en 1982 et 1983 qui a pavé la voie pour le succès du coup d’État dirigé par Sankara.
La contradiction entre la volonté de rompre les blocages impérialistes tout en limitant les droits démocratiques des travailleurs et des opprimés, sous couvert de la mise en place de mesures radicales et de la protection de la révolution, a isolé le gouvernement et rendu possible la victoire du coup d’État impérialiste, organisé et dirigé par la propre famille politique de Sankara, Blaise Compaoré, le dictateur fraîchement déposé, est revenu sur toutes les mesures positives du gouvernement Sankara et offert le Burkina Faso en pâture au capital financier mondial en rejoignant le FMI et en mettant en place les Programmes d’Ajustement Structurel.
Cette leçon est importante pour les travailleurs et les jeunes d’Afrique, qui regardent vers l’Histoire. Alors que des individus peuvent jouer des rôles héroïques dans l’Histoire, seul un mouvement révolutionnaire dirigé par les travailleurs reposant sur leur entière participation démocratique peut assurer la libération complète du joug du capitalisme mondial et de l’impérialisme.

La clé de l’avenir

La révolution au Burkina Faso a remis au premier plan cette réalité : le capitalisme fait et fera face partout à de nouvelles révoltes sociales. Malgré les tentatives de l’impérialisme et du capitalisme mondial d’empêcher l’émergence d’un mouvement de masse mondial avec les guerres et l’utilisation du syndrome de la forteresse assiégée (par exemple sous le prétexte de combattre le terrorisme), les travailleurs et les pauvres, depuis les centres du capitalisme jusqu’aux endroits les plus arriérés du monde, redécouvreront le potentiel énorme de leur pouvoir collectif.
La révolution au Burkina Faso a fait l’effet d’une onde de choc sur les autres dictateurs en Afrique, et leur a rappelé que leurs jours sont comptés. Mais ce qu’il manque c’est une plate-forme politique pour les travailleurs et les opprimés. Le mouvement ouvrier au Burkina Faso, qui compte plus de 500 000 membres, a les moyens de diriger un processus vers la libération politique des travailleurs et des pauvres du pays. La jeunesse du Burkina Faso, avec plus de 60 % de la population qui a moins de 25 ans, montre le potentiel révolutionnaire du pays.
L’organisation « Balai Citoyen » a représenté une partie cruciale des mobilisations qui ont conduit au renversement du régime Compaoré. Se réclamant de Sankara, le Balai Citoyen a été la moelle épinière des actions, particulièrement dans la jeunesse révolutionnaire, non confiante dans les partis politiques existants et les politiciens de l’establishment. Malheureusement, ses dirigeants n’ont pas d’idée claire sur comment faire avancer la révolution. Ceci les a conduits à hésiter entre encourager les mobilisations par la base, avec notamment la création de comités d’action locaux, et d’autre part propager de dangereuses illusions sur la bienveillance des chefs militaires à « prendre leurs responsabilités » et « restaurer la stabilité ».
Sur la base de l’échec des travailleurs, des pauvres et des jeunes à construire leur propre gouvernement révolutionnaire, certains éléments parmi les capitalistes vont manœuvrer et occuper le vide politique, en essayant de détourner le mouvement pour servir leurs propres intérêts. Mais les masses ouvrières ne devraient avoir aucune illusion dans quelconque section de la classe dirigeante capitaliste, qu’elle soit civile ou militaire.
Plutôt que d’en appeler à l’armée à « prendre ses responsabilités », une direction révolutionnaire devrait organiser des meetings de masse dans les communautés, les entreprises, les écoles, les villages, ainsi que dans les campements militaires (avec une implication des soldats du rang des forces militaires, qui vivent également dans une pauvreté nauséabonde) et les centres urbains. Ces meetings de masse, ainsi que de discuter de la manière dont la révolution peut avancer, devraient élire leurs représentants, soumis à révocabilité. En s’associant de l’échelle locale à l’échelle nationale, ceci pourrait former la base d’un gouvernement des représentants des travailleurs et des pauvres, qui pourrait former une Assemblée Constituante Révolutionnaire qui entamerait le processus de réorganiser la société en fonction des intérêts des travailleurs. Ceci impliquerait premier lieu de mettre les piliers de l’économie, les mises, le secteur financier et l’industrie cotonnière sous propriété publique, avec un plan démocratiquement établi sur l’utilisation de ces ressources dans les intérêts des travailleurs et des pauvres.
Seul un programme politique pour la classe ouvrière, qui cherche à mettre les ressources et la richesse commune sous propriété commune et collective peut apporter les solutions nécessaires au marasme économique et social auquel les travailleurs et les pauvres sont confrontés.
La bannière de la solidarité révolutionnaire avec les jeunes et les travailleurs du reste de l’Afrique et du monde occidental devra aussi être brandie, dans le but de saper le sabotage et les blocages que les gouvernements capitalistes imposeront au pays. On ne peut qu’imaginer l’effet révolutionnaire qu’un succès de la révolution des travailleurs et des jeunes aura sur la Côte d’Ivoire, le principal partenaire commercial du Burkina Faso. Ceci pourrait étendre la révolution à d’autres pays, à la fois en Afrique occidentale, et en fait sur tout le continent africain, plus tôt qu’escompté. L’exemple du « printemps arabe » montre comment la révolution peut se propager de manière virale, surtout quand des efforts conscients sont faits par les travailleurs et les jeunes à travers différents pays pour faire passer le message.