La précarité se généralise et n’épargne pas les femmes

manif femmeLa journée du 8 mars est généralement l’occasion de poser notre regard sur les conditions de vie et de travail des femmes. En France, dans le contexte de recul social généralisé, on voit que les femmes ne sont pas épargnées par la pauvreté grandissante.

La baisse du pouvoir d’achat rend particulièrement vulnérables les familles monoparentales. Ce n’est pas moins d’une famille monoparentale sur six qui vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté à l’échelle nationale. Cette fréquence augmente à une sur trois dans les zones urbaines dites «sensibles», avec une femme à la tête de la famille dans 9 cas sur 10.

A la fin des années 80, le taux de chômage était 1,7 fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Mais depuis la crise de 2008, les licenciements pleuvent dans le secteur de l’industrie, laissant majoritairement des hommes sur le carreau. Aujourd’hui, la proportion d’hommes au chômage rattrape donc celle des femmes. En revanche, si on regarde les actifs en sous-emploi (c’est à dire qui travaillent moins que ce qu’ils espéreraient pour des raisons qui leur sont extérieures), 72 % d’entre eux sont des femmes ! En effet, on compte environ 4 fois plus de femmes dans les emplois à temps partiel. Même si cela est parfois un choix, on voit que ce n’est pas le plus courant. Dans les zones rurales, c’est aujourd’hui près de 40% des femmes actives qui n’ont que des emplois à temps partiel. Une des causes est le manque crucial de mode de garde pour les enfants. Les places en crèche sont rarissimes et les assistantes maternelles reviennent plus cher malgré les aides et restent trop peu nombreuses. Une récente étude de l’INSEE révèle que 63% des familles sont à court de mode de garde et que ce chiffre monte à 87% dans les campagnes. A la fin de leur carrière, les femmes continuent de payer cette situation de sous-emploi puisqu’en moyenne, le montant de leur pension retraite est de 42 % inférieur à celui des hommes (930 €/mois pour les femmes contre 1600 € pour les hommes)!

Les femmes sont particulièrement touchées par la précarité dans un contexte où c’est bien l’ensemble des travailleurs et des travailleuses qui voient aujourd’hui leurs conditions de vie se dégrader. Alors qu’à une poignée ils empochent des milliards, nous ne sommes même plus surs de pouvoir offrir un avenir à nos enfants. Il faut mettre un terme à cette injustice! Dans les prochaines journées de mobilisation et de grèves, luttons tous ensemble contre les mesures d’austérité, en particulier les lois Macron et les coupes dans les hôpitaux et les services publics, pour le droit de toutes et tous à un salaire, un logement et une vie décents !

Par Rachel