La lutte continue à l’hôtel Holiday Inn Porte de Clichy

1078835-rassemblement-des-salaries-du-nettoyage-du-holiday-inn-de-clichy-devant-l-hotel-au-50e-jour-de-greveCela fait désormais trois mois que les femmes de chambres, gouvernantes et équipiers de la société sous-traitante Héméra de l’hôtel Holiday Inn de Porte de Clichy, attendent que leur situation bouge. Cela fait désormais trois mois, que ces travailleurs attendent une réponse de la part de leur direction, qui, après avoir envoyé policiers et maîtres-chiens pour tenter de casser la grève, semble avoir opté pour le pourrissement de la situation.

« Mes collègues font la grève depuis le 19 octobre et ça a trop duré. Le patron est resté sourd à nos revendications. C’est parce qu’il pense que c’est lui la loi, c’est lui qui a l’argent et nous, nous sommes les pauvres, des esclaves », raconte Cherly Fleury, gouvernante pour la société Héméra et victime directe des pratiques de la direction. Car chez Héméra, lorsque l’on veut se débarrasser d’un employé, on se contente de l’envoyer sur un site où l’on sait que les cadences lui seront insupportables.

« Nos employeurs se servent de nos clauses de mobilité pour nous faire chanter, pour nous pousser vers la porte », poursuit la jeune femme.

Le sort des employés du Holiday Inn de la Porte de Clichy, est partagé par nombre de travailleurs dans le monde de la sous-traitance. Lorsqu’une entreprise perd un contrat sur un site, il arrive que les employés soient réembauchés par la société qui a obtenu le contrat, pour des raisons pratiques. Dans le cas d’Héméra, la direction a voulu en profiter pour en pousser plusieurs vers la sortie.

Parmi eux, Cherly Fleury. Deux mois à peine après son retour de congé maternité, la direction a décidé de la transférer sans justification sur un site reconnu comme particulièrement dur, l’hôtel de luxe Le Mélia à la Défense :

« J’ai travaillé 4 mois à l’hôtel Mélia dans des conditions infernales : 66 chambres à contrôler tous les jours, réparties sur 12 étages. Je suis maman : je ne pouvais plus m’occuper de mes 4 enfants. J’ai fait une dépression nerveuse. J’ai failli perdre la tête, ici. »

Dans cette situation, les établissement qui font appel à des sociétés comme Héméra sont aussi responsables, c’est ce qu’affirme la gouvernante : « Les hôtels comme Mélia sont complices, car ils savent que nous sommes payés à la tâche et que c’est contraire au code du travail. […] La sous-traitance est une forme d’esclavage car quand vous travaillez quatorze heures dans la journée et qu’on vous en paye sept, les sept heures restantes rentrent dans les poches du patron. »

Malgré trois longs mois de luttes, les employés sont toujours aussi déterminés. Et lorsque l’on vante leur courage, ils se précipitent de rectifier : « C’est pas du courage, on n’a pas le choix. »

Continuez à soutenir les grévistes et leur lutte :

  • passez au piquet de grève (tous les jours de 10h à 18h) devant l’Holiday Inn au 2 rue du 8 mai 1945, 92110 Clichy, Métro Porte de Clichy.
  • soutenez les grévistes ce mercredi 24 janvier, à partir de 13H devant le Tribunal de Grande instance de Nanterre, 6 Rue Pablo Neruda, 92000 Nanterre (RER A Nanterre Préfecture), où les syndicats ont assigné en référé Héméra et Holiday Inn pour qu’ils respectent les droits syndicaux et laissent les délégués CNT et CGT circuler librement dans l’hôtel.
  • donnez à la caisse de grève en ligne : https://www.lepotcommun.fr/pot/0snu1eea; envoyez vos chèques en soutien à la grève avec la mention « soutien grévistes HEMERA » à CNT-SO du Nettoyage, 4 rue de la Martinique 75018 Paris ou à CGT-HPE, 78 rue Henri Barbusse 92110 Clichy.

    Par Romain Régnault