La loi Macron : le carnage social continue

Dessin fanchValls et compagnie ont de nouveau utilisé le fameux « 49-3 » pour faire passer leur saleté de loi Macron sans amendements possibles des députés. Cette loi est un concentré de mesures qui vont aggraver notre vie quotidienne à tous. Enfin tous les gens «normaux» comme nous, petits fonctionnaires, employés, ouvriers, chômeurs, qui galérons avec des salaires minables ou pour trouver un job. Car ces gens qui passent leur temps à attaquer les acquis sociaux et à dégrader les conditions de travail et les moyens de défense collective des salariés n’ont évidemment jamais été des travailleurs ordinaires, pas plus d’ailleurs que ceux de la droite qui pensent que ça ne va pas assez loin. Au PS comme à l’ex-UMP, les amis ce sont les grands patrons et les grands groupes industriels, les seuls à bénéficier des lois Macron.

 

Donner des sous aux patrons pour des emplois de plus en plus précaires !

Certaines dernières mesures ont été annoncées pour les PME, ou soi-disant PME. Car tous les grands groupes capitalistes sont divisés en filiales et sous-filiales qui sont considérées comme des PME. Par exemple, le groupe Bouygues (clairement une toute petite boîte !), est divisé en une série de PME, filiales de Bouygues: 32 Hoche, Bouygues construction, Bouygues bâtiment Île-de-France, Bâti-Renov, Bouygues immobilier, Colas, Colas centre-ouest…, etc. Et que dire de tous les magasins souvent franchisés comme les centaines de Carrefour City ou U express qui poussent comme des champignons un peu partout.
Il y a cette fameuse prime à l’embauche de 4000€. Ça, ça ne créera pas de poste. Quel gâchis! Encore une fois nos impôts vont servir à aller dans les poches des patrons au lieu de financer des trucs utiles, genre des postes dans les hôpitaux. Et d’autre part, c’est 2000€ la première année, 2000€ l’année suivante. Ça n’encouragera que plus les patrons à prendre des salariés en CDD… même pour deux ans… car surprise ! le gouvernement permet maintenant aux entreprises de renouveler deux fois un CDD au lieu d’une. Aujourd’hui 85% des embauches se font en CDD, qui sont de plus en plus courts. C’est une véritable prime à la casse du CDI!

C’est la même logique avec le gel des « seuils sociaux ». Une entreprise qui embauche un douzième ou un cinquantième salarié ne sera soumis à aucune obligation supplémentaire pour une durée de trois ans. Conséquence logique : il y aura des embauches en contrat temporaire, puis des suppressions de postes une fois les trois ans passés. Donc d’une, les salariés peuvent s’asseoir sur la possibilité pour eux d’obtenir des CDI, des droits supplémentaires (délégués syndicaux, CE…) mais de deux, qu’en sera-t-il du financement transports publics? De la formation professionnelle ? Du logement social ? C’est ça qu’ils appellent les «charges»!

Et par ailleurs, il est prévu que les cotisations sociales sur les salaires des apprentis soient supprimées, comme sur le SMIC. La loi Macron est bien un encouragement de plus à mal payer les gens, et à n’embaucher que sous forme de CDD ou de stage… Comme le dit Thibaud Lanxade, vice-président du Medef à propos des dernières dispositions de la loi : « Elles reprennent en partie ce que nous avions proposé et vont dans le bon sens ».
Vive les licenciements !

Dans le petit monde de Valls-Macron, ce qui est merveilleux c’est qu’on essaie de nous faire croire que le problème du chômage serait en fait à cause du fait… que les patrons ne peuvent pas licencier facilement. Soi disant que cela brimerait la « prise de risque » d’un patron. La prise de risque du patron de grand groupe est quand même toute relative, on l’a vu avec les importantes primes de départs que certains ont eu même après avoir laissé des déficits comme à PSA ou à Areva… Non, la logique c’est juste de flexibiliser encore plus les travailleurs pour diminuer au maximum leur temps d’embauche, qu’importe s’ils ont à peine de quoi vivre entre deux emplois.

Tout est fait pour tout précariser, tout rentabiliser. Ainsi il est également prévu que les entreprises puissent réduire les salaires et temps travail (ou l’augmenter) à l’envi, en cas d’accord de « la majorité des salariés » (très pratique quand on peut ainsi faire passer la réorganisation du temps de travail des employés et ouvriers avec les votes des cadres pendant cinq ans ! Ou comment Hollande reprend une mesure proposée par Sarko alors qu’en 2012 il disait – à juste titre – que c’était le « démantèlement de la durée légale de travail ». Et le pire, c’est que le refus d’un tel accord est maintenant une cause de licenciement individuel pour motif non économique ! donc seulement avec les indemnités légales conventionnelles et zéro mesure d’accompagnement.

Donc en plus de tout cela, bingo pour les patrons, il n’auront même plus à dédommager la grande majorité des salariés qui se font injustement ou illégalement licencier. Tout leur blabla sur les indemnités prud’homales, c’est des mensonges. Seul un salarié sur cinq porte son litige devant les prud’hommes, et parmi eux 70% ont gain de cause. Déjà ça fait pas énorme. Mais au moins, on avait théoriquement le droit à un dédommagement en fonction du préjudice subi (c’est à dire avec prise en compte de la situation personnelle, si on a des enfants, si on a un crédit, etc.). Jusqu’à lors dans les entreprises de plus de 11 salariés, on avait le droit au moins à 6 mois de salaire de dédommagement. A présent les indemnités seront plafonnées de 2 à 20 mois de salaire ! Au vu de ce que coûte la procédure et du temps qu’elle peut durer, il est plus probable que les salariés ne tentent même pas le coup… Valls-Macron sont donc tout de suite prêts à limiter les indemnités de licenciements pour des travailleurs tandis qu’ils se refusent à contester celles des PDG qui se comptent à millions…

Riposter !

Non seulement c’est une politique à très court terme, et ce qu’il va se passer c’est que les entreprises et surtout les grands groupes vont se précipiter pour pouvoir démolir nos conditions de travail et nos salaires avec toutes ces mesures qui leur sont exclusivement destinées, et récupérer (encore) de l’argent public qui leur est gracieusement offert sans aucune contrepartie demandée.

L’argent pour payer nos hôpitaux, pour financer les écoles, les transports publics pas cher et propres, les logements, il est là. Si on les laisse faire encore, ils vont continuer à nous raconter mensonge sur mensonge pour justifier leur politique pourrie, continuer le carnage dans les services publics, les riches vont pouvoir devenir encore et toujours plus riches (puisqu’à eux, on leur demande rien), et pour nous, ce sera salaires de misère et CDD.

Le 25 juin, les hôpitaux seront à nouveau en grève. Des manifestations ou des rassemblements régionaux pour l’augmentation des salaires vont avoir lieu. La colère et les luttes ne manquent pas. Face à ce gouvernement et à toute sa politique, à l’arrogance du Medef, il est grand temps de construire la riposte : participons massivement aux manifestations de jeudi prochain et préparons un plan pour une vraie journée de grève militante à la rentrée, premier pas vers une lutte tous ensemble pour réellement bloquer l’économie du pays et mettre un coup d’arrêt à leur politique !