Il nous faut une gauche de combat !

885425-manifestation-contre-la-loi-travail-le-14-juin-2016-a-rennesContre les politiques de Macron, Fillon, Le Pen et du PS, un « Non » massif s’est exprimé de manière indépendante avec les 7 millions de voix pour Mélenchon. Il a fait écho à la grande mobilisation contre la loi « Travail » de l’an dernier, qui malgré sa puissance et sa détermination, avait buté sur une question très politique : par qui et quoi remplacer le gouvernement de Valls-Macron-Hollande ? Or,  une avancée politique a été faite à ces élections. Un début d’alternative au trio PS LR et FN est né. Il faut transformer l’essai !

Une alternative face au PS, LR et FN prend forme sous nos yeux.

La « France insoumise » attire désormais près d’un demi million de personnes. 30 % des jeunes ont choisi ce vote. De nouvelles personnes rejoignent les Insoumis avec la volonté de poursuivre le combat engagé de manière plus ou moins active durant la campagne présidentielle. D’autre part, des milliers de syndicalistes combatifs, de jeunes, résistent en organisant des luttes pour de meilleures conditions de travail, contre les licenciements, contre le racisme, pour l’environnement… Article publié dans l’Egalité 183

Il existe une dynamique pour une véritable transformation de la société dans le sens des intérêts des travailleurs et des jeunes, de la majorité de la population. Et Mélenchon a démontré qu’il est possible de défendre, de façon militante, un programme pour la très large majorité de la population, progressiste, dans lequel les salaires des travailleurs pourraient augmenter, les cantines les services publics seraient gratuits, qui défend le fait de s’en prendre aux multinationales et de planifier l’économie pour sauver la planète.

Le large refus, parmi les Insoumis (à 65% selon la consultation nationale qui a eu lieu entre les deux tours) et au-delà, de céder automatiquement au « front républicain » face à Le Pen, exprime cette envie d’une alternative politique et, en définitive, d’un nouveau parti qui porte ce programme face aux partis traditionnels. Le potentiel est bien là.

Nous tous, impliqués dans la campagne, nous avons vu que le mouvement de la FI a été utile pour se connaître, mais ses structures sont désormais trop limitées pour organiser la résistance et décider collectivement. Il faut aller au-delà pour être une vraie force de frappe face à Macron et aux capitalistes et face au FN et au racisme.

Un parti pour les 99 % contre le 1 %, militant et actif pour transformer la société !

Les élections législatives de juin seront l’occasion de coller une claque au président élu et de convaincre davantage de travailleurs et de jeunes de rejoindre le combat – et peut-être avoir des élus qui portent ce programme à l’Assemblée nationale. Mais notre nouvelle force ne peut être qu’électorale. Pourquoi ? Seuls, des élus dans une Assemblée ne peuvent pas arracher un salaire minimum de 1500 €, stopper la spéculation et l’évasion fiscale, imposer que l’éducation, la santé et l’énergie soient gratuites et publiques ni lutter contre le racisme, le sexisme et les discriminations.

Appliquer ce programme implique, il faut le dire, une confrontation directe avec les intérêts des multinationales et des capitalistes. La tentative de diabolisation de Mélenchon pendant la campagne faite par la droite, le PS et le patronat le prouve. Ils savent que ce programme est leur ennemi. Et on les sait capables de tout pour défendre leurs intérêts (notamment une répression féroce). Il faudra donc des mobilisations massives et des militants sur le terrain pour les construire. Pour être utile et efficace dans la lutte contre les capitalistes, il faut être organisé. Une nouvelle force politique devra être un outil militant, avoir une présence régulière là où vivent les gens, dans les rues, les lieux de travail, d’études et devra être un véritable outil pour les luttes.

Redonner confiance dans les idées socialistes !

C’est en s’organisant et en luttant massivement que davantage de jeunes et de travailleurs reprendront confiance en leur force collective et en la possibilité d’aller plus loin que le vote pour des idées progressistes : réellement changer la société ! Pour renverser tout ce système et vivre dans une société pour les 99 %, il faut aller plus loin et réorganiser toute la société sur des bases socialistes démocratiques. Assez de la loi du profit et de l’exploitation ! L’ensemble des grands moyens de production doivent être mis en propriété publique, sociale, pour planifier démocratiquement l’économie en fonction des besoins de tous et de chacun.

Leïla Messaoudi