Hong Kong : une première victoire contre le gouvernement pro-Pékin

hong-kong-manifestation-15762c-0@1xFace au plus grand mouvement que Hong Kong ait jamais connu, Carrie Lam, dirigeante de l’exécutif de la « région administrative spéciale » a un peu reculé, suspendant le projet de loi permettant de juger en Chine continentale des délits commis à Hong Kong, véritable moyen d’écraser l’opposition politique. Encouragés par ce succès, ce sont deux millions de personnes qui ont manifesté le 16 juin.

Lam, sous les ordres du président chinois Xi Jinping, a reculé par peur d’un développement et d’une structuration des revendications, qui pourraient aller au-delà du simple retrait de la loi : demander des droits sociaux, le suffrage universel et ouvrir la voie à une lutte pour un gouvernement démocratique des travailleurs et des jeunes.

Les manifestants doivent exiger non seulement la démission de Lam mais aussi discuter d’un véritable gouvernement défendant le travailleurs, les jeunes et le peuple. L’an dernier, l’écart riches-pauvres à Hong Kong a atteint un niveau record. Les dirigeants du mouvement veulent limiter les revendications au retrait de la loi d’extradition, mais ce ne sera pas suffisant pour construire un mouvement durable. Il faut donc revendiquer la démocratie complète, mais aussi de défense des droits des travailleurs (droit de se syndiquer, hausse des salaires, etc.), de développement des services publics (ils sont régulièrement attaqués depuis 15 ans)… De même, il n’y a pas assez de structures de lutte comme des comités qui permettraient de s’organiser indépendamment de l’opposition « libérale » (et pro-capitaliste) qui domine le mouvement.

Si un tel mouvement venait à se développer, la classe ouvrière de Chine continentale reprendrait espoir en la possibilité de lutter et pourrait remettre en question la dictature, défendre la mise en place d’un gouvernement véritablement socialiste, véritablement démocratique : un gouvernement des travailleurs. C’est la tâche pour un parti révolutionnaire au sein du mouvement de Hong Kong.

Par Skáld