Grève à la Ratp, les travailleurs renforcés

1250976-prodlibe-2019-1157-greve-ratp-retraitesLa grève démarrée le 5 décembre à la RATP a été l’une des plus fortes que la Régie ait connue. 35 jours de grève à l’heure où ce journal paraît, et la grève n’est pas finie… Les grévistes de la RATP ont eu le droit à tous les mensonges dans les médias. On a l’habitude de la rengaine sur les privilèges, comme à chaque fois qu’il y a une grève dans les transports… il y a les mensonges sur les salaires mirobolants, alors qu’un chauffeur RATP gagne 1800 € brut, c’est pas la panacée, surtout quand on embauche à 4h et qu’on n’a guère de week-ends ou de jours fériés… Avec la grève, certains agents ont pu passer Noël avec leurs gamins pour la première fois de leur carrière ! Pour certains c’était leur toute première grève, pour d’autres ils ont fait les grandes grèves de 1995, 2003, 2007, une moindre partie (surtout aux bus et à la maintenance) a fait grève pendant la « loi travail » en 2016.

Les grévistes savent que s’ils luttent, ce n’est pas pour eux. « La réforme elle concerne tout le monde donc on se bat pour tout le monde ». De nombreux syndicalistes ont été surpris par la force de la grève et sa ténacité. Le fatalisme poussiéreux des immobilistes « les-gens-ne-bougent-plus » a été balayé. De nombreux grévistes ont emmagasiné de précieux acquis pour les luttes futures : la solidarité, la force irrésistible de la lutte collective, la vraie démocratie avec les discussions collectives et les votes en AG, les caisses de grève de ligne, les cortèges de ligne en manif (ce qui permet de ne pas être divisés selon les syndicats, mais tous ensemble)… Cela sera précieux pour la suite. Quoiqu’il arrive, cette grève nous a toutes et tous renforcés.

Par Cécile Rimboud