Gilet Jaunes, une détermination exemplaire

gjDébuté à la mi-novembre le mouvement des gilets jaunes a constitué une lutte inédite. La détermination acharnée qu’on y a vue a pu exprimer la colère profonde, la rage de plusieurs millions de personnes qui en ont ras-le-bol de cette dictature des ultra-riches. Qui nous a fait nous rendre compte que nous vivons tous les mêmes galères, la même misère et tout ça à cause des mêmes riches qui ne cherchent qu’à réaliser leurs profits sur notre dos. Que nous n’avions pas besoin d’eux ou des politiciens à leur service pour nous organiser, décider collectivement sur nos ronds-points, avec les moyens du bord, grâce à la solidarité de ceux qui nous soutenaient.

Ces mois de lutte nous ont permis de nous réunir pour armer notre solidarité, notre fraternité et discuter de ce qui nous a rassemblé : l’injustice fiscale, l’absence de démocratie, les mauvaises conditions de vie, la politique qui ne sert que les riches… Les gilets jaunes ont montré le caractère de la lutte dont nous avons besoin, une lutte intrépide et déterminée, même si cela n’a pas réussi à déboucher sur une lutte de masse, qui reste l’ingrédient manquant. Les gilets jaunes n’ont rien lâché, ont compris que ce n’était que par une lutte unie des travailleurs, des jeunes, des retraités, des chômeurs que nous pourrions gagner. Ce qu’ils ont remis à l’ordre du jour, c’est en fait la révolution.

Avec ses limites

Malheureusement, le mouvement des gilets jaunes n’a pu s’élargir à l’ensemble de la classe ouvrière. Ce qui a manqué, c’est une structuration et une organisation démocratiques à une échelle nationale, ce qui aurait permis d’élaborer des revendications communes avec de réelles perspectives, de nous coordonner, d’élire des représentants pour nous éviter d’avoir des portes-paroles autoproclamés qui disent un peu tout et n’importe quoi. En bref, de construire un réel outil pour développer la lutte. Le mouvement des GJ a manqué d’une adresse spécifique en direction des travailleurs et surtout des principaux syndicats de lutte, pour les pousser à mettre en débat la question d’une grève toutes et tous ensemble.
Car l’autre problème, ce fut l’absence ou l’intervention bien trop timide des syndicats dans ce mouvement. Nous ne pouvons organiser la grève générale, qui aurait permis de faire reculer Macron, sans les syndicats qui sont l’organisation de base des travailleurs. Il nous a manqué une réelle campagne pour une grève générale, rassemblant tous les travailleurs du public comme du privé. Une telle campagne aurait permis de lier toutes nos luttes, de réellement inquiéter Macron et ses amis les patrons en paralysant toute l’économie du pays et ainsi gagner sur nos revendications.

Par Adrien Mainas