France insoumise: Avancer vers une force de masse contre Macron

Plus de 100 000 personnes ont participé à la marche  »contre le coup d’état social » macronien, à l’appel de la France insoumise, le 23 septembre 2017. Cela montre le potentiel qui existe pour que la FI se construise comme une force politique de lutte et de masse.

Face au bulldozer Macron, il est vital que notre camp, celui des travailleurs, des jeunes… continue à se rassembler : on n’a toujours pas de voix unifiée pour exprimer et organiser notre rejet de la politique du président des riches. La FI n’a pas réussi, pour le moment, à dépasser le stade « opposition parlementaire » pour devenir une opposition de masse structurée contre Macron. Pourtant, le potentiel reste énorme et la nécessité d’une telle force politique presse.

La rupture avec les politiques pro-capitalistes

La FI a réussi, particulièrement lors de la campagne présidentielle (avec l’appui du PCF, arraché par les militants de la base) à déplacer le débat politique sur le terrain de nos intérêts à nous. Cela a bouleversé la situation. Les discussions politiques commençaient à porter sur les hausses de salaire, l’égalité hommes-femmes, l’écologie, pour qui la société doit-elle fonctionner ? qui doit décider de ce pour quoi on travaille… ? Un premier pas en avant avait été fait.

Et un pas énorme, la FI ayant réussi à faire ce que jusqu’à présent, le PCF a toujours refusé : rompre une bonne fois pour toutes avec le PS. Le PS, avec son écroulement complet, a fini par payer trente ans de politiques de casse des services publics et d’attaques contre les travailleurs et son asservissement complet au capitalisme. Cela n’a malheureusement pas empêché des accords dans certaines circonscriptions entre le PS et le PCF aux dernières législatives, ni ce dernier de continuer les tambouilles dans de nombreuses agglomérations.

Quant au « nouveau » mouvement de Hamon (dont la candidature a permis que Mélenchon n’aille pas au second tour de la présidentielle), Génération·s, il suit la même voie que Hollande en 2012 sur tous les sujets (sauf le « revenu de base », fausse bonne idée quand il faudrait un véritable emploi pour toutes et tous). C’est presque une blague qu’il ait proposé une alliance avec la FI pour les élections européennes… à la condition que la FI renie son programme sur l’UE ! En gros : vous vous pliez à cette Europe des patrons et on s’arrange. On reconnaît les méthodes. Une critique soulevée par Mélenchon, qui a dit à fort juste titre : « Renoncer à nos idées pour avoir un accord ? Même pas en rêve ».

Comment peser ?

Néanmoins, on ne peut se contenter de critiques, même si elles sont correctes. Des milliers de militants sont impliqués au quotidien dans les luttes. La désunion pèse. on l’a vu lors des luttes de l’automne. La FI doit proposer un vaste débat public de toutes les forces opposées à Macron sur la stratégie à suivre pour le battre.

Aujourd’hui, si des « groupes d’action » France insoumise discutent, militent, mènent campagne contre la sélection à la fac, pour la sortie du nucléaire… d’autres se sont désorganisés ou ont même cessé d’exister. Malheureusement des occasions ont été manquées pour construire la France insoumise comme une réelle force politique, aux mains de ses militant-e-s.

La structuration de la FI doit progresser : il nous faut des milliers de militants qui soient capables de prendre des décisions, d’élaborer collectivement et de se coordonner démocratiquement à différents niveaux (localement, régionalement).

Un parti de masse contre le capitalisme

La Gauche révolutionnaire participe activement à la France insoumise dans ce sens : construire une véritable force politique, un parti démocratique de masse, capable d’organiser les milliers de personnes qui veulent en finir avec le capitalisme et la dictature du profit. S’il faut effectivement être très critique sur ce que sont devenus les partis du mouvement ouvrier, il ne faut pas faire de démagogie : le camp des capitalistes est organisé et structuré mais minoritaire, notre force c’est que nous sommes des millions de travailleurs et de jeunes. Cette force doit être organisée et pour cela nous avons besoin d’un parti. Il ne s’agit pas de faire une machine bureaucratique comme le sont devenus le PS ou le PCF, mais un nouveau parti vivant, démocratique, où les militants discutent pour s’unir et décider ensemble.

C’est une étape indispensable non seulement pour stopper Macron, mais aussi (re)commencer à nous organiser pour bel et bien changer de société. Nous défendons la perspective du socialisme, une société où l’économie sera planifiée démocratiquement (et donc écologiquement) pour répondre aux besoins de la population, grâce à la mise en propriété publique et la gestion démocratique des principaux moyens de production et d’échange (banques et crédit, distribution, transports, énergie…). On doit discuter de cela de manière large, à la fois au sein de la FI mais aussi à une échelle de masse : une vraie alternative au capitalisme ! Rejoignez-nous pour militer pour cela !

Cécile Rimboud