Faisons de 2019 une grande année de lutte contre la politique de Macron

640x410_mardi-5-fevrier-des-manifestants-ont-defile-dans-les-rues-de-paris-a-l-appel-de-syndicats-mais-aussiMacron a annoncé lors de ses voeux qu’il maintiendrait le cap des réformes mais il a déjà perdu. Le plus jeune président sera aussi le plus rapidement illégitime. Il n’avait pas vu venir ce vaste mouvement populaire des gilets jaunes qui ne rentre dans aucune case et que personne ne contrôle. Il l’a traité avec mépris et répression, et se retrouve avec une révolte. Même les capitalistes du CAC 40 ont vu le danger. Ces grands patrons ont eu très peur en voyant des milliers de gilets jaunes « incontrôlables » voulant marcher sur l’Élysée et manifester dans leurs beaux quartiers. Ils ont appelé Macron pour qu’il cède un peu mais sont aussi venus à son secours car ils attendent encore beaucoup de lui et ils n’ont pas de remplaçant pour le moment.

C’est ainsi que Macron est intervenu le 7 décembre pour faire croire qu’il comprenait la colère alors qu’il est né avec une cuillère en argent dans la bouche. Il a menti en prétendant augmenter le SMIC de 100 € alors qu’il s’agit en réalité d’une prime d’activité payée en partie par les impôts. Il a proposé également une prime exceptionnelle des entreprises, sur base du volontariat de celles ci.

Le patron de Free, le milliardaire Xavier Niel, s’est empressé de dire qu’on avait un super président et qu’il donnerait cette prime à ses salariés. D’autres entreprises comme la SNCF, la RATP qui n’ont soi disant pas d’argent vont la donner, tout comme LVMH, TOTAL, etc. Comparé aux bénéfices de ces entreprises, cette prime qui s’élève au mieux à 1500 euros ne représente rien (certains ont peu d’employés en France). Et c’est si peu par rapport aux 40 milliards du CICE que Macron leur a offert ! En plus cette prime est défiscalisée et sera certainement utilisée pour remplacer des augmentations prévues.

La lutte a déjà commencé à porté ses fruits

Ce que n’a pas non plus compris Macron, c’est que les gilets jaunes, en plus d’avoir retrouvé la fraternité et la solidarité, ont pu discuter entre eux, échanger et se politiser. Désormais ils scrutent avec attention ce que fait le gouvernement et les arnaques ne marchent plus. La majorité de la population s’est aussi rendu compte du rôle de chien de garde des médias. Plus important, ils n’ont pas loupé la principale leçon : la lutte paye et a déjà permis de faire reculer Macron sur la taxe des carburants. Ce n’est pas le faux « grand débat » qu’a annoncé Macron (sur la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et la réforme de l’état) qui va faire rentrer chez eux les gilets jaunes. Celui-ci exclut d’avance une vraie augmentation du SMIC et le rétablissement de l’ISF qui sont pourtant des revendications principales !

Le mouvement a déjà encouragé certains travailleurs à faire grève à l’appel des syndicats, comme dans 50 % des magasins Apple, chez Lafarge, dans des entrepôts Carrefour ou chez les agents de la ville de Paris par exemple pour réclamer la prime exceptionnelle. Dans la plupart des entreprises ce n’est pas le gouvernement qui augmentera les salaires, ce sont les patrons qu’il faudra forcer à mettre la main à la poche. Dans cette ambiance où le patronat est fébrile, le gouvernement hésite car il est coincé. Il espère pouvoir mener à bien son plan de suppression de 120 000 emplois dans la fonction publique d’ici 2022 ou attaquer les chômeurs au lieu de leur fournir un emploi. Il s’est déjà vu forcé de repousser les concertations de préparation de la casse des retraites. Si ce dossier sortait maintenant, nul doute que ce serait des millions de travailleurs qui entreraient en action.

A côté, les entreprises privatisées continuent d’augmenter leurs tarifs (péage, énergie, timbre…). Même si Macron faisait une pause, la rapacité des multinationales ne stopperait pas. Les privatisations de ces 20 dernières années ont donné tout pouvoir aux multinationales pour racketter l’écrasante majorité de la population.

Pour une grande campagne de lutte !

Il est largement temps que les syndicats et les partis qui défendent les travailleurs lancent une grande campagne de lutte tant pour augmenter les salaires et les pensions que contre les futurs plans du gouvernement. La responsabilité des syndicats est fondamentale pour unifier l’envie de ne plus subir et la transformer en un grand mouvement de grève. Les conditions sont mures pour une lutte d’ensemble. Au point que parmi les gilets jaunes, même si une méfiance très logique existe face à la mollesse de beaucoup de dirigeants syndicaux, la demande d’appels à la grève, voire l’idée d’un nouveau Mai 68 et d’une grève générale est très répandue.
Tous ensemble, travailleurs, gilets jaunes et syndicalistes, pour stopper définitivement la politique de Macron mais aussi pour reprendre tout ce qu’ils nous ont volé depuis des années.

Par Matthias LOUIS