Élections régionales : PS, droite ou FN : leur programme, c’est celui des patrons !

1927275Les plans de licenciements, les restructurations se succèdent sans que le patronat n’ait à se gêner. Et le PS n’est en rien un rempart contre cela, bien au contraire. Chaque région a son lot de fermetures de site, de licenciements, d’hôpital qui ferme ou perd un service, de fermetures de bureaux de poste… Le PS justifie et valide cette politique à la tête des régions et de l’État ! Ils mènent la même politique que Sarkozy et méritent la même sanction que lui !Pas question de s’allier avec le PS !

Les régions sont souvent dirigées par des alliances du PS avec d’autres comme EELV ou des forces à gauche du PS comme le Front de Gauche (Parti communiste, Parti de gauche, Ensemble…). En même temps, dans de nombreuses mobilisations, les militants du Front de gauche bataillent contre la politique du gouvernement. Pourtant au second tour, les directions de leurs partis continuent de vouloir s’allier au PS sous prétexte de vouloir faire entendre une voix plus à gauche dans les régions ou de freiner le FN. Cette attitude est absurde car c’est le contraire que ça produit. Après les attentats, les députés PCF ont accepté de voter la prolongation d’un état d’urgence. Celui-ci sert en réalité quasi uniquement à interdire ou limiter fortement la colère sociale. Et de lois sécuritaires déjà existantes donnent déjà toute latitude. Le Front de gauche propose t-il de gagner contre les politiques d’austérité et en même temps d’accepter la restriction des libertés et du droit de lutter ?

Aucune politique « de gauche » n’a été adoptée de manière décisive par ces majorités plurielles. On ne peut pas continuer de soutenir et encore moins participer à la direction de régions tout en combattant sa politique. C’est une impasse.
La colère sociale est forte, il faut mesurer le niveau de trahison du PS face aux travailleurs, aux jeunes, aux chômeurs et aux étrangers et voter pour des listes et des candidats défendant réellement les droits de tous les travailleurs et de la population, des candidats intransigeants pour la défense de tous les emplois, contre la destruction des services publics et contre le racisme, clairement opposés à la politique d’austérité pro-capitaliste menée par la PS et la droite.

 

Ni Le Pen, ni Valls-Hollande, ni Sarkozy !

Une partie des travailleurs et des jeunes ne se voit pas voter dans cette situation et s’abstiendra aux élections. Une autre partie, dans ces conditions, a l’impression que le FN serait différent. En réalité, le parti de Le Pen est clairement dans le camp des grands patrons comme le montre récemment son soutien aux sanctions contre les salariés d’Air France.

Plus largement face au PS et aux républicains, face au FN, nous devrions tous pouvoir voter pour des candidatures représentant le camp de ceux qui soutiennent les arracheurs de chemise, ceux qui défendent les chômeurs et les plus précaires, ceux qui veulent accueillir décemment tous les migrants, ceux qui veulent que la colère sociale se transforme en révolte.

Il est possible de voter pour des listes qui s’opposent à l’austérité du gouvernement, à la droite et au FN : certaines listes du Front de gauche et Lutte ouvrière. Si elles existent, elles sont cependant insuffisantes pour porter cette colère et la transformer en perspective claire pour les travailleurs, les jeunes et les précaires. Mais des questions se posent : que va faire le Front de gauche des voix qu’il va recevoir dimanche 6 décembre ? Fusionner avec le PS pour avoir des élus ? Un front de gauche en dessous de 10% devrait refuser d’être sur les listes du PS, il n’est pas possible d’infléchir la politique du PS et de ses alliés ni de faire une politique au service des travailleurs et de la population avec eux. S’il fait plus de 10%, il peut se maintenir au second tour contre tous ces partis au service des capitalistes. Un maintien des listes Front de gauche serait un coup porté directement au FN présenté comme le seul vote contestataire. Et ce serait son devoir de le faire afin d’exprimer jusqu’au bout le rejet de ces politiques anti-ouvrières et guerrières.

Il faut que la colère sociale commence à devenir politique ! Ce que nous devrions avoir aujourd’hui, ce sont des listes unitaires allant du Front de Gauche en passant par Lutte ouvrière, le NPA (qui ne se présente pas) et aussi les syndicalistes combatifs qui résistent dans tout le pays.
Ces listes refuseraient de servir une nouvelle fois la soupe au PS et à ses alliés. Elles s’opposeraient au gouvernement Valls-Hollande et toutes les politiques pro-capitalistes de droite et d’extrême droite et offriraient un début de perspective !

Par Leïla Messaoudi