Des listes unitaires à la gauche du PS existent…

Dirigeants du Front de Gauche
Clémentine Autain, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, tous trois du Front de Gauche, avec Cécile Duflot d’Europe Ecologie – Les Verts, lors du meeting de soutien à Syriza du 19 janvier dernier (Albert Facelly)

Le Front de gauche a impulsé la constitution de candidatures unitaires (environ 1500). Le profil de ces candidatures est celui d’une opposition électorale de gauche au gouvernement, à la droite et anti FN. Le regroupement de forces s’est fait dans de nombreux départements avec le PCF, le PG, Nouvelle Donne et quelques rares fois avec le NPA.

Le Front de gauche ambitionne de porter la voix anti austérité, contre la droite et d’une alternative.

Beaucoup citent l’exemple de Syriza en Grèce pour souligner la nécessité d’une opposition à la gauche du PS. Tout cela est positif. Et c’est le vote parmi ces candidats qui permettra sûrement de faire entendre une partie de notre colère et notre volonté de résister et de lutter.
Mais comment ce type de regroupement peut il dépasser l’électorat classique et inciter une partie importante des jeunes et des travailleurs à voir l’intérêt d’une telle campagne ?

Des candidats unitaires pourquoi faire ?

En réalité, les bases sur lesquelles se sont faites ces candidatures sont à géométrie variable. En dehors du Front de gauche, de nombreuses fois les candidatures se font aussi avec Europe Écologie Les Verts, qui sans trop qu’on sache pourquoi, là s’allient au Front de Gauche et là au PS dans 16% des cas ! Cette alliance avec EELV dans de nombreux départements est assez peu conséquente. Si EELV ne rompt pas avec le PS c’est parce qu’ils ne sont pas clairement contre la politique libérale et anti ouvrière de Hollande et Valls. D’ailleurs ceci les amène pour certains à voter la loi Macron, à accepter une loi de transition énergétique totalement bidon… Alors pourquoi Mélenchon et Laurent n’ont de cesse, chacun de leur côté, de chercher à s’allier avec EELV ? Chacun à leur manière, ils veulent reconstruire la gauche mais pas vraiment pour mieux défendre les travailleurs et la population, mais davantage pour peser sur le PS… En réalité, ce type d’alliance ressemble à de la politique politicienne mais traduit surtout leur refus de se détourner du PS.

Une alternative pour les travailleurs et les jeunes doit émerger !

Syriza en Grèce est citée en exemple. Avec ses limites, son peu d’implication militante dans les luttes, elle a incarné une alternative contre les fascistes d’Aube dorée et face au PS grec (PASOK) réduit à 4%. C’est bien son intransigeance à refuser les alliances avec le PS, qui avait mené les attaques, qui a été décisive.
Des candidatures localement vont à leur échelle dans ce sens. Ainsi, suite au mouvement des Bonnets rouges contre les fermetures d’entreprises comme Marine Harvest et Tilly Sabco, dans le Finistère, une liste unitaire anticapitaliste de Carhaix regroupant PG PCF NPA et des syndicalistes est née. Certainement que la nécessité d’être unis mais aussi clairs dans la situation régionale a pesé pour qu’émerge une candidature commune sérieuse. Ceci ne permet pas de trancher tous les débats, mais c’est un pas assurément positif. Au-delà, une vraie force au service de la majorité de la population, des travailleurs, des jeunes des chômeurs… est nécessaire. Elle mènerait campagne pour la hausse immédiate des salaires, l’arrêt des licenciements contre le racisme. Elle appuierait la nécessité de lutter et pèserait de tout son poids dans la rue, les entreprises, les syndicats pour engager un mouvement de longue durée contre Valls, Hollande et leur politique !

Par Leïla Messaoudi