Débrayages à Carrefour contre les conditions de travail dégradées

carrefour market1Le vendredi 22 décembre, onze magasins Carrefour, dont des hypermarchés et des Carrefour market, étaient en grève pour protester contre les salaires de misère et les conditions de travail dégradées. Ce groupe est la première entreprise privée de France, le bénéfice net l’année dernière a dépassé 1 milliard d’euros, alors ils devraient pouvoir payer correctement leurs salariés… ? Mais non ! plus de la moitié du bénéfice net va directement dans les poches des actionnaires qui volent cette richesse à celles et ceux qui l’ont produite, qui ont mis les marchandises en rayon, qui ont nettoyé les magasins, qui ont bipé les produits en caisse, accueilli les clients… Chez carrefour c’est le sous-effectif et les salaires de misère qui règnent !

Carrefour market : on nous rackette !

Vendredi dernier au magasin de Courbevoie, presque tous les salarié-e-s du magasin étaient sortis en grève. Certains managers et secrétaires ont dû tenir les deux ou trois caisses restées ouvertes. La « zone marché » était vidée de ses employés souriants, qui étaient devant la ligne de caisse, en chasubles rouges CGT, à crier des slogans et à exprimer leur colère. « Mille euros : la misère ! ». Le Directeur Régional, qui était sur le magasin ce matin, faisait grise mine ! Surtout quand il entendait ce slogan, scandé inlassablement par les grévistes : « Augmentez, les salaires ! Augmentez, les salaires ! ». Plus de salaires pour les travailleurs, c’est moins de profits pour les patrons et les actionnaires, on comprend que ces messieurs les Directeurs, ils ne voient pas les choses de cet œil-là.

Une camarade employée du rayon Boulangerie nous expliquait qu’en trente ans de boîte, elle était toujours à 1200 € par mois. « Et avec la période des fêtes, les galettes qui arrivent, on est trois pour faire le boulot de six personnes. C’est normal ça ? Mais ils veulent pas embaucher ! Là on en a marre. » Même chose côté fruits et légumes, « il manque deux personnes, ils n’embauchent pas ». au rayon frais, « avant je devais m’occuper des fromages et beurre, maintenant je fais aussi yaourts, surgelés, etc. Ils nous font faire n’importe quoi ». Carrefour : là comme ailleurs, c’est la dictature du profit. Et pour pallier aux désorganisations qui sont la conséquence logique du manque de personnel, « ils changent les plannings tout le temps à la dernière minute ». Mais normalement ils doivent prévenir 15 jours à l’avance ? « Ils le font pas ! Et nous on n’a plus de vie ».

 

carrefour2Demain, dimanche, mais aussi le weekend prochain, la lutte va continuer dans les magasins.

Marre de sacrifier nos vies pour les profits

Cerise sur le gâteau, Carrefour est sur le point de supprimer des milliers de postes en France, on parle de 5000 emplois. Alors que le groupe se gave d’argent public et rackette les travailleurs, à coup de crédit d’impôts et d’allègements de cotisations sociales : près de 1,2 milliards en trois ans !!! L’annonce sera faite le 23 janvier. Le 7 décembre dernier, un premier rassemblement devant le siège a défini le ton : contre la casse sociale on se battra tous ensemble ! Hyper, market, proxi, bureaux, entrepôts intégrés ou franchisés, en luttant tous ensemble on peut stopper leurs plans ! Ce rassemblement était une première dans le genre, et c’est un premier pas très positif. Tous les syndicats doivent se mettre dans la bataille, pas question d’aller encore chercher des compromis et de négocier des reculs.

La Gauche révolutionnaire dit : zéro licenciement, aucun salaire sous 1600 € net, et des embauches selon les besoins définis démocratiquement par les personnels des magasins, des entrepôts et des bureaux !

En lutte tous ensemble, on peut faire reculer les Bompard et les Macron. Comme le disait la camarade de la boulangerie, « là il faut toute la France dans la rue ! ».

Cécile Rimboud